Ibn Ammar

poète et homme politique arabo-musulman

Abu Bakr Muhammad ibn Ammar ou Ibn Ammar (1031 - 1086) était un poète arabo-musulman[1] né dans la ville de Silves, dans le Gharb al-Ândalus, sur le territoire de l'actuel Portugal. Il a été vizir (premier ministre) de la taïfa de Séville.

Ibn Ammar
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Vizir
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Biographie

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Ibn Ammar étudia à Silves et Cordoue. Bien qu'étant pauvre et n'ayant aucune réputation, Ibn Ammar avait un grand talent dans la poésie. Il arrive à Séville en 1053 et est promu poète par le sultan Al-Mu`tadid (Abbad II). C'est grâce à la poésie qu'il se lie d'amitié avec le jeune prince Al Mutamid ibn Abbad qu'il accompagne à Silves lorsqu'il est nommé gouverneur. Mais le prince est rappelé à Seville en 1058 et le poète est écarté par le Sultan.

Après la mort de son père, Abbad II, en 1069, Al Mutamid ibn Abbad (Abbad III) devient sultan de la Taïfa de Séville, rappelle Ammar à la cour et le nomme gouverneur de Silves en 1070, puis plus tard premier ministre (vizir). Ibn Ammar annexe Cordoue à la taïfa en 1070 et déplace la cour dans cette ville. Puis il se débarrasse de l'ancien vizir également poète, Ibn Zeydoun : il l' envoie l'année suivante mater une rébellion à Séville et Ibn Zeydoun tombe malade et meurt en 1071. Il mène une politique d'expansion et envisage une alliance avec le roi Alphonse VI de León et Castille. Ibn Ammar était réputé pour être imbattable aux échecs, selon Abd al-Wahid al-Marrakushi, sa victoire aux échecs contre Alphonse VI aurait convaincu le roi de Castille de se tenir éloigné de Séville.

Ammar est à l'origine de l'annexion de Murcie à la taïfa de Séville à la fin de 1079 et convainc le sultan Abbad III de le nommer gouverneur. C'est alors qu'il se proclame souverain indépendant, peut-être en 1081, et qu'il coupe toute relation avec le sultan de Séville. Mais il perd rapidement le pouvoir : il est chassé par un soulèvement. Contraint de quitter la ville de Murcie en 1082, il se réfugie à la cour du souverain Yusuf al-Mutaman de la taïfa de Saragosse. Il aide al-Mutaman à se débarrasser d'un gouverneur rebelle. Lors d'une expédition sur la Segura, il se fait capturer en août 1084. Emprisonné à Séville, il retourne à la poésie et se réconcilie finalement avec le sultan, mais pour un certain temps seulement. Le sultan intercepte une lettre du poète et, pris de fureur, tue Ammar de ses propres mains en 1086.

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Notes et références

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