Abd al-Karîm Ibn Abî-l-Awja (en arabe عبد الكريم بن أبي العوجاء) est un zindiq ou crypto-manichéen mort exécuté vers 772.

Il a vécu d'abord à Bassora, où il a fréquenté des penseurs mutaziltes et des poètes considérés hétérodoxes, avant d'en être expulsé et de vivre à Kufa[1],[2]. Critique à l'égard de l'islam, il diffuse des idées manichéennes[3]. Sa critique de l'islam se fonde sur la question de la justification du mal et de la justice divine[3]. Les hérésiographes lui reprochent aussi d'avoir soutenu l'idée de l'éternité passée du monde et d'avoir défendu la théorie de la métempsycose[1]. On lui a reproché enfin d'avoir forgé des hadiths, c'est-à-dire d'avoir inventé des propos attribués au prophète Mahomet[1],[3].

Il a été exécuté sur ordre du gouverneur de Koufa, Muhammad b. Sulayman, vers 772 (155 ou 156 AH)[1],[2].

Références modifier

  1. a b c et d G. Vajda. « Ibn Abi l-Awdja » in Encyclopædia of islam, 1986, vol. 3, page 682.
  2. a et b Georges Vajda, « Les Zindîqs En Pays D'islam Au Debut De La Période Abbaside », Rivista degli studi orientali, vol. 17,‎ , p. 173–229 (ISSN 0392-4866, lire en ligne, consulté le )
  3. a b et c Dominique Urvoy, Les penseurs libres dans l'islam classique, Albin Michel, (ISBN 9782226085030), p. 53

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