L'expression « homme des cavernes » est employée improprement dans le langage courant ou par le grand public pour désigner le personnage type de l'homme préhistorique, tels que les hommes de Néandertal ou les Homo sapiens du Paléolithique.

« L'homme fossile », gravure de Moreau extraite de l'ouvrage de fiction préhistorique L'univers avant les hommes, par Pierre Boitard (1861). La représentation stéréotypée de l'homme préhistorique de cette époque, encline à conforter les lecteurs dans leur vision d'un homme simiesque, s'opposant à l'humanité édénique[1].
Illustration d'un homme des cavernes chassant un ours brun, The cave boy of the age of stone, Margaret A. McIntyre, ca. 1923.

Le terme « homme des cavernes » a son équivalent taxonomique dans le désormais obsolète Systema naturæ (Linnaeus, 1758)[2].

Imagerie populaire et réalité scientifique modifier

Restaurations de l'homo neanderthalensis par Charles R. Knight.

L'imagerie populaire perçoit l'homme préhistorique comme un sauvage à forte pilosité et/ou vêtu de peaux de bête, maîtrisant difficilement le feu, s'exprimant par grognements dénués de sens, chassant le mammouth à la lance, portant presque en permanence un lourd gourdin de bois à la main, subissant un environnement hostile (« bêtes féroces », éruptions volcaniques, éléments déchaînés, etc.) et s'appropriant une femme en l'assommant puis en la traînant par les cheveux. Il est souvent considéré comme stupide et agressif.

Les recherches scientifiques permettent de nuancer, et souvent de contredire, ce cliché rétrospectif:

 
Homme des cavernes face à un dinosaure.
  • l'expression homme des cavernes est elle-même erronée car les humains préhistoriques n'ont jamais vécu dans les parties reculées des grottes et ont aussi habité dans des régions qui étaient totalement dépourvues de cavernes (Afrique de l'Est par exemple). Ils ont souvent mis à profit les abris-sous-roche et les porches de grottes pour implanter leurs habitats, mais il ne faut pas perdre de vue que les sites archéologiques se sont mieux conservés dans de tels contextes et y ont également été recherchés préférentiellement[2].
  • les humains préhistoriques n'ont pas subi davantage de catastrophes naturelles que les hommes actuels. Ils ont, au contraire, su s'adapter et tirer parti de leur environnement, notamment pour surmonter les baisses de températures des périodes glaciaires.
  • enfin, s'ils ont eu à fuir les grands prédateurs, ce n'est sans doute pas avec la fréquence que l'on observe dans les fictions préhistoriques. La représentation courante d'un humain face à un dinosaure est totalement fausse, tous les dinosaures à l'exception des oiseaux s'étant éteints près de 65 millions d'années avant notre ère, bien avant l'apparition des humains.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Albert Ducros, Jaqueline Ducros, L'homme préhistorique. Images et imaginaire, Harmattan, , p. 28.
  2. a et b Jude Isabella, « The Caveman’s Home Was Not a Cave », sur Nautilus, (consulté le )

À lire modifier

  • Wiktor Stoczkowski, Anthropologie naïve, Anthropologie savante : De l'origine de l'Homme, de l'imagination et des idées reçues, CNRS Éditions, coll. Empreintes de l'Homme, (2000), (ISBN 2-271-05159-2).