Histoire des brasseries de Reims

Le présent article reprend l’historique des brasseries de Reims, à la fin du XIXe siècle, de leur création à leur disparition.

Historique modifier

La fermentation basse température est à l'origine des brasseries champenoises car elles doivent pour cela se doter de machines frigorifiques pour amener la température des caves à faible température. Les bières obtenues par fermentation basse température ont une durée de conservation supérieure à celles obtenues par fermentation haute température et permet donc une production plus industrialisée. L'arrivée du phylloxéra en 1900 et le délai de reconstitution du vignoble de Champagne est propice à la production de bière, boisson de substitution[1].

La brasserie de la Grosse Enclume (ou Gouverneur) modifier

Elle était située, à Reims, à l'angle de la rue Armonville no 21 et de la rue des Créneaux (ancienne rue de l'enclume). Le site était un ancien bien national des Chartreux du Mont-Dieu, racheté par Benoit Fort qui y développe la brasserie Tourelle[2]. Elle devient la brasserie de la Grosse Enclume, nom en lien avec l'ancien nom de la rue, détenue par Alfred Gouverneur[3]. Il s’associera plus tard avec Frédéric Veith et ils feront construire la basserie qui prendra le nom de brasserie Veith. La brasserie de la Grosse Enclume, ou Gouverneur du nom de son propriétaire pour certains Rémois, est aujourd’hui remplacée par le Champagne G.H Martel & C°[4].

On peut voir, sur le bâtiment à gauche sur la photo, la cheminée de la touraille.

La brasserie Veith modifier

Elle était située 11 et 13 rue Goïot à Reims. Initialement construite en association avec le propriétaire de La brasserie Gouverneur, elle deviendra la brasserie Veith lorsque Frédéric Veith (1844-1924) devient son unique propriétaire[5]. Elle disposait d'un réseau important de caves constitué d'anciennes carrières de craie agrandies pour les utiliser pour la production à basse température à 19 mètres de profondeur[3].. Son fil, André Veith (1894-1977) lui succède mais la brasserie Veith ferme ses portes en 1955 et la majorité des caves ont été remblayées. La brasserie est, aujourd’hui, remplacée par la Résidence Frédéric Veith, par la Résidence Thérèse Veith et par la maison de Champagne Drappier qui utilise les caves conservées. Il commercialisait sa bière sous le nom La Rémoise.

La brasserie de la Marne modifier

Elle était située 27 avenue de Paris à Reims. Ele est d'abord dirigé par Harth puis par Raton-Mazel. Maximilien Schirber arrive à Reims en 1879 comme garçon brasseur à la brasserie de la Marne. L'année suivante, Schirber fonde la brasserie de Courlancy[6]. La brasserie de la Marne ferme ses portes dans les années soixante. L'activité cesse durant le troisième quart du XXe siècle. Elle est aujourd’hui remplacée par un ensemble d’immeubles d’habitation.

La brasserie Jeanne d’Arc modifier

Elle était située 7 boulevard de la République (devenu boulevard Foch) à Reims. Elle était propriété de la famille d'Anglemont de Tassigny. Louis Pasteur viendra à Reims, accueilli par la famille d'Anglemont de Tassigny, dans le cadre de ses recherches sur la fermentation alcoolique et sur le rôle des levures. Il apportera ainsi les bases de la brasserie moderne. La brasserie Jeanne d’Arc ferme ses portes en 1904.

La brasserie de Courlancy / Sicambre modifier

Elle était située 52 à 137 rue de Courlancy à Reims. La brasserie de Courlancy a été créé par Maximilien Schirber, en 1880. En 1891, il y installe des machines à glace et en 1894 y construit une malterie[6]. Elle ferme ses portes en 1950[7].

La brasserie du XXe siècle modifier

Elle était située 115 Rue Ernest-Renan (Reims). La brasserie du XXe siècle est fondée en 1899, et inaugurée en 1901, à l'initiative des débitants rémois qui souhaitaient vendre une bière de bonne qualité. 1700 actionnaires ont ainsi fourni le capital nécessaire à la construction de cette usine[8]. Endommagée pendant la grande guerre, elle est reconstruite de 1919 à 1920. Elle est rachetée par La Comète, brasserie à Châlons sur Marne, en 1938[9]. Elle ferme ses portes en 1972.

Notes et références modifier

  1. Franck Tourtebatte, La Marne, pays de la Bière, Société Archéologique Champenoise P 51
  2. https://www.audrr.fr/sites/default/files/2019-12/Livre%204%20balade%20champagne_part1_medium.pdf
  3. a et b Les souterrains de la Marne : un patrimoine exceptionnel de Jean-paul Batteux, 2918
  4. Panneau Visit’Reims Maison de Champagne G.H Martel & Co.
  5. Reims de A à Z de Michel Thiebault, novembre 2005, (ISBN 978-2849103449)
  6. a et b « Biere4 », sur patrimoineindustriel-apic.com (consulté le ).
  7. « Sicambre », sur Brasserie Artisanale Reims (consulté le ).
  8. « La Brasserie du XXe Siècle », sur documentation-ra.com, (consulté le ).
  9. « Brasserie dite brasserie du XXe siècle, actuellement compagnie de transport L.M. Mazet SARL - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur grandest.fr (consulté le ).

Bibliographie modifier

  • Michel Thiebault, Reims de A à Z, novembre 2005, (EAN 978-2849103449).
  • Philippe Voluer, La bière en Ardenne et en Champagne, Éditions Terres Ardennaises, (ISBN 2 905 339 37 3).
  • Franck Tourtebatte, La Marne, pays de la Bière, Société Archéologique Champenoise.