Henry Herman Harjes

américain né en France, banquier et joueur de polo

Henry Herman Harjes (20 février 1875 - 20 août 1926) est un américain d'origine française, banquier de Morgan, Harjes & Co. et joueur de polo.

Henry Herman Harjes
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 51 ans)
DeauvilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom officiel
Henry Hermann Dulon HarjesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Morgan, Harjes & Co. (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire de
Distinction

Jeunesse modifier

 
Portrait de son père, John H. Harjes, par Fedor Encke, 1903.

Henry Herman Harjes est né le 20 février 1875 à Paris, France. Il est le fils de John Henry Harjes (1829-1914)[1],[2] et d’Amélia Harjes, née Hessenbruch (1841-1934)[3]. Parmi ses frères et sœurs figurent Louise Rosalie Harjes, épouse de Charles Messenger Moore, Amélia Mae Harjes, John Henry Harjes Jr., Margaretha « Nelly » Harjes, épouse du bijoutier Jacques-Théodule Cartier (1884-1942)[4].

Ses grands-parents maternels sont Theophilus et Bertha Hessenbruch, née Everts[5],[6].

Il reçoit l'éducation de précepteurs privés en Angleterre et en Amérique, avant de commencer sa carrière comme commis de bureau chez JP Morgan & Co. en 1896[7].

Carrière modifier

 
Inscription square de Yorktown (Paris).
 
Photographie du corps hospitalier de Harjes en France, c. 1917 – 1918.

Henry Herman Harjes est un banquier de premier plan devenu l'associé principal de Morgan, Harjes & Co. à Paris, fondée sous le nom de Drexel, Harjes & Co. par son père John Harjes en 1868, après avoir quitté Philadelphie pour Paris en 1854[8]. Henry Herman Harjes et son père, né en Suisse et devenu citoyen américain[1], sont parmi les fondateurs en 1906 de l'hôpital américain de Paris[9]. Le jeune Harjes hérite de la direction de l'entreprise en 1909[10] à la retraite de son père[11]. À sa mort en 1914, Henry Herman Harjes est l'un des trois exécuteurs testamentaires (avec sa mère et Edward T. Stotesbury ) de la succession de plusieurs millions de dollars de son père[12].

Au dos du monument à Benjamin Franklin, square de Yorktown (16e arrondissement de Paris), une inscription indique : « Offert à la ville de Paris par John H. Harjes – 1906 ».

Pendant la Première Guerre mondiale, Henry Herman Harjes joue un rôle significatif en coulisses en négociant des prêts importants pour les Alliés[10]. Au fur et à mesure, la banque Morgan est devenu pour les Alliés l'agent d'achat exclusif aux États-Unis[13]. Pendant la guerre, il est à la tête de l'American Relief Clearing House chargé de canaliser les contributions américaines vers la France et, de 1914 à 1917, il est le principal représentant de la Croix-Rouge américaine en France. Il fonde la Harjes Formation, un groupe de chauffeurs d'ambulance bénévoles[14], qui fusionne avec l'American Volunteer Motor Ambulance Corps de Richard Norton pour devenir le Norton-Harjes[8].

Lorsque les services médicaux passent sous la responsabilité des militaires en juillet 1917[15], Henry Herman Harjes démissionne, s'enrôle avec les Américains en tant que lieutenant-colonel et sert en tant qu'officier de liaison en chef pour les forces expéditionnaires américaines avec le haut commandement français[16]. Il est blessé au combat en août 1918. Pour ses actions durant la guerre, la France lui décerne la croix de guerre, tandis que les États-Unis et d'autres pays alliés lui décernent plusieurs décorations[7].

Jeu de polo modifier

Apparemment, Henry Herman Harjes introduit le polo en France[17]. Souffrant d'une jambe raide à la suite d'une blessure de guerre, Henry Herman Harjes décide d'arrêter complètement de jouer au polo, mais est tué dans un accident en 1926, lors du dernier match qui devait mettre fin à sa carrière[7]. À l'époque, il joue avec Lord Montbatten et Duke Peneranda[7].

Parmi les principaux joueurs de polo de son époque, « l'opinion unanime était que la mort de M. Harje était due à son refus de dépenser de l'argent de façon extravagante pour ses poneys. Alors que d'autres joueurs comme le baron Robert de Rothschild, M. Peneranda et M. Martinez de Hoz gardaient tous huit poneys, pour lesquels ils étaient prêts à payer jusqu'à 5 000 $ ou 6 000 $ chacun, M. Harjes n'en gardait que cinq de qualité médiocre »[17].

Vie privée modifier

 
Le château d'Abondant, la résidence de Henry Herman Harjes près de Paris.

Le 20 octobre 1897, Harjes épouse l'héritière Marie Robertina Graves (1873-1905) à « My Fancy », la maison de campagne de Malcolm Webster Ford à Babylone sur Long Island[18]. Ford était marié à la sœur de Marie, Janet Wilhelmina Graves[19].

Elle est la fille de Robert et Césarine Graves, née Barbey. Ils eurent deux filles[20] :

  • Hope Dorothy Harjes (1898-1923), morte dans un accident de cheval[21] ;
  • Césarine Amélia Marie Harjes (1899-1949), épouse en 1930 du banquier Ralph Wormely Curtis (1908-1973), fils de Ralph Wormeley Curtis[22].

Après la mort de sa première femme de la tuberculose en 1905 à Carlsbad, Nouveau-Mexique, il se remarie quelques années plus tard à Frederica Vesta (née Berwind) Gilpin (1884-1954) le 20 février 1911 à l'église de la rue de Berri[23],[24]. Frederica, divorcée de Charles Gilpin III en janvier 1911[25],[26], est une fille de Charles Frederick Berwind (le frère d' Edward Julius Berwind et de Julia Berwind ) et d'Anita Berwind née Hickman[27]. Deux de ses sœurs, Édith, la baronne von Kleist, et Fanny, la comtesse von Montgelas, se sont mariées dans l'aristocratie allemande[28].

Frederica et Henry, qui vivent au 49 rue de la Faisanderie à Paris (rue qui a remporté en 1905 le concours de façades de la ville de Paris et a été conçu par l'architecte danois Hans-Georg Tersling ), ont pour enfants[7] :

  • Charles Berwind Harjes (1904-1952)[29], qui épouse Elizabeth Schuster (1913-1980) en 1935[30].
  • Henry Herman Harjes Jr. (1912-1994), qui épouse Joan Blake (1916-1983), petite-fille de William Phipps Blake et demi-sœur de Mme Irving Berlin, en 1934[31],[32],[33]. Ils divorcent en 1947[34] et il se remarie avec Tauni de Lesseps (1915-2001), une petite-fille de Ferdinand de Lesseps, en 1947[35].
  • John Frederick Harjes (1914-1972), un diplômé de l'université de Cambridge qui s'est marié et a divorcé deux fois[36].

En 1920, il acquiert du duc de Vallombrosa le château d'Abondant, une demeure de quatre étages entourée d'un parc 200 hectares en dehors de Paris[37]. Le château d'Abondant a été conçu par l'architecte Jean Mansart de Jouy et fait partie d'un ensemble de châteaux situés près de Dreux, à 80 km de la capitale, dans le département d'Eure-et-Loir, dont le château d'Anet et le château de Saint-Georges Motel (propriété de Consuelo Vanderbilt)[38],[33]. Son fils Henry vend le château en 1937 au baron Jules de Koenigswarter de Paris et à son épouse Pannonica Rothschild[39].

Henry Herman Harjes décède le 20 août 1926 à Deauville[7]. Après des funérailles solennelles conduites par le révérend Frederick W. Beekman, auxquelles assistent JP Morgan, Dwight Morrow, Benjamin Strong, S. Parker Gilbert, le général John J. Pershing et John Grier Hibben, il est enterré à Versailles[40]. Il lègue l'intégralité de sa succession à sa femme et à ses trois enfants, sa femme et John Ridgeley Carter étant co-exécuteurs testamentaires[41].

En 1936, sa femme se remarie à Seton Porter[42] et vit au 834 Fifth Avenue à New York. Elle est morte en juin 1954 à Newport, Rhode Island[43].

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Henry Herman Harjes » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b « J. H. HARJES DIES IN FRANCE.; Paris Partner of Morgan Had Been Ill for Several Weeks. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Funeral of John H. Harjes. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « MRS. JOHN H. HARJES; Widow of Morgan Firm. Partner Dies in Paris at 93 », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « MRS. GARDINER PARIS BRIDE.; Daughter of John H. Harjes Married to Jacques Cartier -- Two Ceremonies. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) Robert K. Waits, Before Gillette: The Quest for a Safe Razor - Inventors and Patents 1762-1901, Lulu Press, Inc, (ISBN 978-1-257-21602-4, lire en ligne), p. 180.
  6. (en) Philadelphia Directory for ... containing the names of the inhabitants, their occupations, places of business, and dwelling houses: Ab ed. 26 m. d. Tit. : McElroy's Philadelphia city directory, Biddle, (lire en ligne), p. 346.
  7. a b c d e et f « H.H. HARJES DIES FROM POLO INJURY; Head of Morgan Banking Firm in Paris Was Thrown From Horse at Deauville. UNCONSCIOUS UNTIL DEATH Banker Won Croix de Guerre in World War and Was a Leader in Finance. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b (en) Edward J. Renehan Jr, The Lion's Pride: Theodore Roosevelt and His Family in Peace and War, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-802927-4, lire en ligne), p. 83.
  9. (en) David S. Ingalls, Hero of the Angry Sky: The World War I Diary and Letters of David S. Ingalls, America's First Naval Ace, Ohio University Press, (ISBN 978-0-8214-4438-2, lire en ligne).
  10. a et b (en) Charles Gates Dawes, A Journal of the Great War, Lulu.com, (ISBN 978-0-9906574-1-5, lire en ligne), p. 106.
  11. « JOHN H. HARJES RETIRES; Partner in Morgan, Harjes & Co. in Paris 63 Years in Business. », The New York Times,‎ .
  12. « HARJES WILL PROBATED.; Banker's Great Fortune Goes to His Immediate Family. », Times,‎ .
  13. (en) Martin Horn, Britain, France, and the Financing of the First World War, McGill-Queen's Press - MQUP, (ISBN 978-0-7735-2293-0, lire en ligne).
  14. (en) Arlen J. Hansen et L. Sunny Hansen, Gentlemen Volunteers: The Story of the American Ambulance Drivers in the Great War, August 1914-September 1918, Arcade Publishing, (ISBN 978-1-55970-313-0, lire en ligne), p. 183.
  15. « RESIGNS RED CROSS POST.; H.H. Harjes Relinquishes Direction of the Society in France. », The New York Times,‎ .
  16. (en) United States Historical Division (Army), The United States Army in the World War, 1917-1919, (lire en ligne), p. 214.
  17. a et b Special Cable to THE NEW YORK TIMES, « POLO MATES MOURN FOR HERMAN HARJES; Flag Is at Half-Mast on Deauville Course as Body Is Taken to Paris. », The New York Times, The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Graves -- Harjes. », The New York Times,‎ .
  19. (en) Town Topics, the Journal of Society, Town Topics Publishing Company, (lire en ligne), p. 8.
  20. « MRS. HARJES DEAD; Wife of J. P. Morgan's Paris Partner a Victim of Consumption. », The New York Times,‎ .
  21. Special Cable to THE NEW YORK TIMES, « Hope Harjes, Daughter of Morgan Partner, Is Killed in France While Hunting », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Special Cable to THE NEW YORK TIMES, « MISS MARIE HARJES WED TO R.W. CURTIS; Daughter of Late Partner of J.P. Morgan in French Firm Married in Paris Cathedral. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « TO MARRY M. HARJES; Announcement Made of Mrs. Berwind Gilpin's Engagement to Him. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. « MRS. GILPIN WEDS MR. HARJES IN PARIS; Only Members of the Two Families and Official Witnesses at the Church Ceremony. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. « MR. HARJES MAY REMARRY.; Paris Banker's Name Is Coupled with That of Mrs. F. Berwind Gilpln. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. « DIVORCE FOR MRS. GILPIN; Rich New York Woman Now in Europe Wins Suit in Philadelphia. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (en) Berwind Group et Charles Graham Berwind, The History of Berwind, 1886-1993, Berwind Group, (lire en ligne).
  28. « FORMER AMERICAN WOMEN, NOW WIVES OF GERMAN NOBLEMEN, RETURN TO AMERICA », Morning Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. « Stricken in Street, C. B. Harjes, 48, Dies », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. « BETTY SCHUSTER WED IN ST. THOMAS; Married to Charles Berwind Harjes, Son of the Late Banker of Paris. BROTHER ESCORTS BRIDE Mrs. John A. McVickar Jr. Acts as Matron of Honor and Mr. McVickar is Best Man », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. « Wedding Invitation for Henry Herman Harjes and Joan Blake », www.newportalri.org (consulté le ).
  32. « Milestones, Oct. 1, 1934 », Time,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. a et b « JOAN BLAKE BRIDE OF HENRY H. HARJES; Colorful Ceremony in Church of Heavenly Rest Unites Prominent Families. CHANCEL MASS OF BLOOMS Katherine Blake Maid of Honor other Attendahts Include Mrs. John Jacob Astor. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. « MRS. HARJES GETS DECREE; Former Joan Blake of This City Charged Cruelty », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  35. « Tauni De Lesseps Wed to Henry H. Harjes », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. « John F. Harjes, 58, Banking Family Heir », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  37. « Château d'Abondant, Eure-et-Loir, France », family.rothschildarchive.org, The Rothschild Archive (consulté le ).
  38. May Birkhead, « OLD TALES CLING TO HARJES CHATEAU; This American-Owned Building Is One of an Historic Trio in the French Riviera. MME. WALSKA ENTERTAINS Opera Star Introduces Spanish Singer Who Has Won High Praise From Paris Musicians. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  39. « HISTORIC CHATEAU FIGURES IN SALE; Abondant, Famous Seigneurie Near Paris, Dates Back More Than 300 Years », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  40. « FRANCE PAYS HONOR AT HARJES FUNERAL; President, Premier and Army Are Represented at Rites for American Banker. FINANCIAL WORLD MOURNS. Morgan, Morrow, Strong and Gilbert Attend, Also President Hibben and General Pershing. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  41. « HARJES ESTATE TO FAMILY; Paris Banker Left Property to Wife and Three Children. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  42. « SETON PORTER DIES; LIQUOR EXECUTIVE; National Distillers Chairman, One of Its Founders, Was Director of Fox Films », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  43. Special to The New York Times, « MRS. PORTER, AIDED FRANCE IN 2 WARS; Organizer of Hospital at the Front in 1914 Dies---Set Up Relief Groups Here », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes modifier