Henri Vaquez

médecin français
Louis Henri Vaquez
Biographie
Naissance
Décès
(à 75 ans)
Paris
Nationalité
Activités

Louis Henri Vaquez, né le dans le 3e arrondissement de Paris[1], ville où il est mort le en son domicile dans le 17e arrondissement[2], est un médecin, cardiologue, physiologiste et professeur de clinique thérapeutique à la Faculté de Médecine de Paris. Il est l’un des fondateurs de la cardiologie française.

Biographie modifier

Famille et formation modifier

Henri Vaquez est issu d'une famille de fabricants de soie à Paris. Il effectue ses études secondaires au lycée Condorcet[3].

Au cours de ses études de médecine, il est externe des hôpitaux en 1883-1884, et interne en 1885-1889. En 1890, il obtient son doctorat en médecine[4] avec sa thèse De la thrombose cachectique[3].

Il se marie en 1913, il a pour témoins Fernand Widal, Pierre Delbet, et Henri Babinski[3].

Carrière modifier

Henri Vaquez est l'élève, puis le collaborateur de Pierre Potain (1825-1901) qui influence grandement sa carrière médicale.

En 1890, il est chef de travaux au laboratoire de l'hôpital de la Charité, et chef de clinique en 1891[3].

En 1898, il est nommé professeur agrégé de médecine clinique. Médecin des hôpitaux, il exerce et professe en maison de santé, puis à Saint Antoine (1902) et à la Pitié (1920)[3].

En 1918, il est nommé professeur de pathologie médicale, et en 1919 membre de l'Académie de médecine.

En 1927 il est Commandeur de la Légion d'honneur[3].

Travaux scientifiques modifier

« Il [Henri Vaquez] n'a négligé, dans la compréhension des sujets, aucune hypothèse, dans l'investigation, aucune technique, dans la thérapeutique enfin, aucune audace »[5].

Vaquez est connu pour ses travaux dans le domaine de l'hématologie et des maladies cardiovasculaires. En 1892, il a été le premier à décrire la Maladie de Vaquez qui est une hémopathie myélo-proliférative caractérisée par une polyglobulie et une augmentation du volume globulaire total.

Au début des années 1900,  Henri Vaquez et Charles Laubry s'associent à Émile Spengler dans le but de mettre au point un nouvel appareil de mesure de la pression artérielle. En 1907, après des mois de recherche, ils parviennent à développer le premier tensiomètre moderne, le « Vaquez  », permettant au diagnostic médical d'entrer dans l'ère de la modernité.

En 1910, il développe l'examen radiologique du cœur et de l'aorte[6]. Ses recherches portent sur l'arythmie cardiaque : il est l'un des premiers médecins à reconnaître le rôle du faisceau de His dans le syndrome d'Adams-Stokes provoquant un battement discordant des oreillettes par rapport à celle des ventricules.

En 1915, il préconise l'injection intraveineuse d'ouabaïne dans l'insuffisance cardiaque, et en 1923, il propose la notion d'insuffisance cardiaque partielle[3].

 
tensiomètre Spengler type Vaquez Laubry

En 1928, il est l'un de ceux qui étudient l'hypertension artérielle sévère d'origine surrénalienne provoquée par le phéochromocytome[7].

Henri Vaquez a été le fondateur et le rédacteur de la revue Archives des maladies du cœur, vaisseaux et sang en 1902[3].

Œuvres et publications modifier

  • De la Thrombose cachectique, G. Steinheil (Paris), 1890, Thèse de doctorat, lire en ligne sur Gallica.
  • «Sur une forme spéciale de cyanose s’accompagnant d’hyperglobulie excessive et persistante», in: Comptes rendus de la Société de biologie, Paris, 1892, 44: 384-388. Publication princeps de la maladie de Vaquez.
  • Exposé des titres et travaux du Dr Vaquez, [Concours pour l'agrégation, section de pathologie interne et de médecine légale, ], G. Steinheil (Paris), 1898, Texte intégral.
  • Hygiène des maladies du cœur, [préface du professeur Potain], Masson et Cie (Paris), 1899,lire en ligne sur Gallica.
  • Précis de thérapeutique, Baillière, Paris, 1907.
  • Les Arythmies, [Leçons recueillies par le Dr Ch. Esmein], J.-B. Baillière et fils (Paris), 1911, lire en ligne sur Gallica.
  • Comment se constitue une lésion valvulaire du cœur, impr. de la "Semaine médicale" (Paris), 1914, lire en ligne sur Gallica.
  • Titres et travaux scientifiques, J.-B. Baillière et fils (Paris), 1919, Texte intégral.
  • Maladies du cœur, J.-B. Baillière et fils, 1921.
En collaboration
  • avec Emile Bordet: «De la valeur comparée de l'orthodiagraphie et de la percussion du cœur, dans le rétrécissement mitral pur»,in: La Semaine médicale (Paris), 1909, lire en ligne sur Gallica.
  • avec Emile Bordet: Le cœur et l'aorte, études de radiologie clinique, J.-B. Baillière et fils (Paris), 1913, lire en ligne sur Gallica.
  • avec Charles-Edouard Aubertin (1876-1950): Le Traitement des anémies, J.-B. Baillière et fils (Paris), 1914, lire en ligne sur Gallica.
  • avec Édouard Donzelot (1884-1960):Les Troubles du rythme cardiaque, J.-B. Baillière et fils, 1926.

Divers modifier

Le peintre Édouard Vuillard (1868-1940) l'a représenté au cours d'une visite au lit d'un patient dans un tableau daté de 1921[8].

Bibliographie modifier

  • M. Hartmann, «Nécrologie. Décès de M. Vaquez», in: Bulletin de l'Académie nationale de médecine, Masson (Paris), 1936, 115-3, 15, p. 563-4, lire en ligne sur Gallica.
  • A. Clerc, «Notice nécrologique sur M. Henri Vaquez (1860-1936)»,in: Bulletin de l'Académie nationale de médecine, Masson (Paris), 1936, 115-3, 19, p. 685-95, lire en ligne sur Gallica.
  • Jacques-Louis Binet, «Édouard Vuillard et Henri Vaquez», [communication à l'Académie des Beaux-Arts], Texte intégral.
  • Jean-Jacques Monsuez, «Louis-Henri Vaquez», in: Archives des maladies du coœur et des vaisseaux,Vol 14 - N° 169

P. 28-30 - , Doi : AMCVP-06-2008-00-169-1261-694X-101019-200807946.

  • « Décès de M. Henri Vaquez », Comptes rendus des séances de la Société de biologie et de ses filiales,‎ (lire en ligne)

Notes et références modifier

  1. Archives de Paris 3e, acte de naissance no 1837, année 1860 (page 29/31)
  2. Archives de Paris 17e, acte de décès no 979, année 1936 (page 1/31)
  3. a b c d e f g et h Françoise Huguet, Les professeurs de la faculté de médecine de Paris, dictionnaire biographique 1794-1939, Paris, INRP - CNRS, , 753 p. (ISBN 2-222-04527-4), p. 485-486.
  4. Clerc 1936.
  5. Maxime Laignel-Lavastine, Histoire générale de la médecine, Paris, Albin Michel, , 816 p., p. 428.
  6. Bariéty et Coury, Histoire de la médecine, Fayard, , p. 646.
  7. Bariéty et Coury, Histoire de la médecine, Fayard, , p. 755.
  8. Le tableau de Vuillard sur le site de l'académie de médecine

Liens externes modifier