Henri III du Kongo

Manikongo du Kongo de 1842 à 1857

Henri III du Kongo (Mpanzu a Nsindi a Nimi a Lukeni' en kikongo et D. Henrique III en portugais). Manikongo du royaume du Kongo de 1842 à janvier 1857.

Biographie modifier

Henrique, surnommé « Fu Kia Ngo » (c'est-à-dire: costume de léopard), appartient à une nouvelle faction, les Kivuzi, formée par les Água Rosada et les Kinlaza du sud. Il détrône André III et se fait couronner le par un prêtre indigène, Antonio-Francisco Necessidades (mort en 1858), désigné par l'évêque. Son prédécesseur réussit toutefois à maintenir son pouvoir à Mbanza a Mputo [1].

Henri III du Kongo inaugure la politique de soumission au Portugal qui sera finalisée par ses successeurs. Le , il signe avec un simple capitaine portugais représentant le Gouverneur d'Angola un traité dans par lequel il charge les Portugais non seulement de le défendre contre ses ennemis, mais aussi contre toute révolte de ses sujets. En 1851 il adresse au roi Pierre V de Portugal une lettre dans laquelle il l'assure de « son respect et de sa fidélité » [2].

Avant la fin de son règne les portugais occupent Ambriz en mai 1855 et Bembe en septembre 1856. À sa mort octogénaire le , la faction qui le soutenait éclate, et la guerre civile reprend entre un fragment des Kimpanzu 'a Nkanga basés à Nkunga qui s'emparent temporairement du pouvoir avec Alvare XIII du Kongo, et le chef des Kivuzi Pedro Elelo[3].

Famille modifier

Le roi Henri III est le père de trois fils Dom Alvaro qu'il délègue à Luanda réclamer un prêtre pour son couronnement en 1843, Dom Domingos et enfin D. Nicolau Água Rosada, né vers 1830, qui est envoyé en 1845 faire ses études jusqu'en juin 1847 à Coïmbra avec Antonio-Francisco des Necessidades. Il revient et réside ensuite à Luanda. Alors qu'il protestait contre la politique de soumission au gouvernement portugais de son cousin Pierre VI, il est assassiné dans des circonstances obscures en février 1860 à Kissembo.

Une sœur ainée précédée est la mère de Alvaro Makadolo marquis et Dongo, et sa sœur cadette Dona Isabella est la mère de D. Afonso duc de Mbamba, D. Pedro Lefula marquis de Katende, D. Henrique Nuzanga et D. Sebastiao Nglelezo [4]

Son frère Dom Aleixo Água Rosada est considéré comme un précurseur du nationalisme africain. En 1841 il incite les Dembos, peuple résidant au nord de Luanda, à refuser de payer l'impôt aux portugais. Capturé il est détenu à Luanda de 1842 à 1856 [5].

Notes et références modifier

  1. (en) John K. Thorton « Mbanza Kongo/Sao Salvador Kongo's Holy City » dans: David M. Anderson & Richard Rathbone Africa's Uban Past James Currey Ltd Oxford 2000 (ISBN 9780852557617) p. 74.
  2. Paul Briart Aux sources du fleuve Congo: Carnets du Katanga, 1890-1893 l'Harmattan Paris 2003 (ISBN 2747594548) p. 22.
  3. (en) John K. Thornton op.cit p. 75.
  4. F. Bontinck Notes Complementaires sur dom Nicolau Agua Rosada e Sardonia African Historical Studies. Vol. 2, No. 1 (1969), p.  101-119 publié par Boston University African Studies Center.
  5. (en) Ronald H Chilcote, Ptrotest and Resistance in Angola and Brazil, University of California, , 388 p. (ISBN 9780520367111), p. 68

Bibliographie modifier

  • (en) Douglas L. Wheeler Nineteenth-Century African Protest in Angola: Prince Nicolas of Kongo (1830?-1860) African Historical Studies Vol. 1, No. 1 (1968), pp. 40-59 (20 pages) publié par Boston University African Studies Center

Lien externe modifier