Harper australien

maladie du cheval

Le harper australien est une maladie du cheval, dont les causes sont vraisemblablement toxiques, liées à l'ingestion de la porcelle enracinée. Ses signes cliniques sont une hyperflexion des membres postérieurs, avec amyotrophie de l'arrière-main dans les cas les plus graves.

Possible harper australien (hyperflexion bilatérale des membres postérieurs) chez un cheval : les postérieurs sont fléchis de manière exagérée et spasmodique, au point de toucher le ventre.

Histoire modifier

Le harper australien peut toucher tous types de chevaux, quels que soient la race, l'âge ou le sexe[1]. Cette maladie vétérinaire est identifiée dans un premier temps en Australie en 1884, d'où son nom[2],[3]. Sa présence est généralement épizootique[2].

Jusqu'alors rarissime en France, elle se développe sous forme d'épizooties à partir de 2003, vraisemblablement à la suite de la canicule européenne d'août 2003, qui a provoqué la multiplication de la plante intoxicante responsable dans les lieux de pâture des chevaux[1],[4],[2]. Environ 70 cas sont recensés en France entre 2003 et 2008[5]. La maladie est aussi identifiée au Brésil en 2008[6].

Signes cliniques modifier

Le harper australien se caractérise par une hyperflexion des membres postérieurs, qui dans les cas les plus sévères, débouche sur une amyotrophie de l'arrière-main, et sur du cornage[1],[2] en cas de dysfonctionnement du nerf laryngé[2]. L'hyperflexion touche les deux membres, parfois avec un dégré d'atteinte différent entre chacun des membres[2]. La rémission est en général spontanée, après plusieurs semaines à plusieurs années[1], en fonction des saisons et avec différents degrés de sévérité[7].

Causes modifier

 
La porcelle enracinée, cause la plus probable du harper australien chez le cheval.

La cause la plus probable est une intoxication avec la porcelle enracinée (Hypochaeris radicata)[1],[4], provoquant une axonopathie distale[2]. En effet, la présence de cette plante dans les lieux de pâture des chevaux affectés a été remarquée[8]. Cependant, d'autres facteurs causaux encore non-identifiés sont vraisemblables[2].

Traitement modifier

La première intervention possible consiste à diminuer l'ingestion de porcelle enracinée[2]

Le traitement chirurgical (ténectomie) est généralement efficace[1], bien que controversé[2]. La phénytoïne est parfois administrée, avec des résultats variables[1],[9]. Les myorelaxants font diminuer les signes cliniques[2].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g Collignon 2007.
  2. a b c d e f g h i j et k Cadore et al. 2018.
  3. P. J. Huntington, L. B. Jeffcott, S. C. E. Friend et A. R. Luff, « Australian Stringhalt - epidemiological, clinical and neurological investigations », Equine Veterinary Journal, vol. 21, no 4,‎ , p. 266–273 (ISSN 0425-1644 et 2042-3306, DOI 10.1111/j.2042-3306.1989.tb02165.x, lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b Collet 2009.
  5. (en) C. Domange, A. Casteignau, G. Collignon et M. Pumarola, « Longitudinal study of Australian stringhalt cases in France », Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition, vol. 94, no 6,‎ , p. 712–720 (ISSN 1439-0396, DOI 10.1111/j.1439-0396.2010.01019.x, lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) J.A.S. Araújo, B. Curcio, J. Alda et R.M.T. Medeiros, « Stringhalt in Brazilian horses caused by Hypochaeris radicata », Toxicon, vol. 52, no 1,‎ , p. 190–193 (ISSN 0041-0101, DOI 10.1016/j.toxicon.2008.04.164, lire en ligne, consulté le ).
  7. R. F. Slocombe, P. J. Huntington, S. C. E. Friend et L. B. Jeffcott, « Pathological aspects of Australian Stringhalt », Equine Veterinary Journal, vol. 24, no 3,‎ , p. 174–183 (ISSN 0425-1644 et 2042-3306, DOI 10.1111/j.2042-3306.1992.tb02810.x, lire en ligne, consulté le ).
  8. S. Y. Gardner, A. G. Cook, B. S. Jortner et B. V. Troan, « Stringhalt associated with a pasture infested with Hypochoeris radicata », Equine Veterinary Education, vol. 17, no 3,‎ , p. 118–122 (ISSN 0957-7734, DOI 10.1111/j.2042-3292.2005.tb00349.x, lire en ligne, consulté le ).
  9. P. J. Huntington, S. Seneque, R. F. Slocombe et L. B. Jeffcott, « Use of phenytoin to treat horses with Australian stringhalt », Australian Veterinary Journal, vol. 68, no 7,‎ , p. 221–224 (ISSN 0005-0423 et 1751-0813, DOI 10.1111/j.1751-0813.1991.tb03210.x, lire en ligne, consulté le ).

Annexes modifier

Lien externe modifier

Bibliographie modifier

  • [Collet 2009] Mélinda Collet, Caractérisation métabolique de l'intoxication liée à l'ingestion d'Hypochaeris radicata chez le cheval, , 116 p. (lire en ligne)
  • [Collignon 2007] Guillaume Collignon, Contribution à l'étude épidémiologique de l'enzootie de harper australien en France depuis 2003 chez le cheval, Thèse d'exercice, , 162 p. (lire en ligne)
  • [Domange et al. 2010] C. Domange, A. Casteignau, G. Collignon et M. Pumarola, « Longitudinal study of Australian stringhalt cases in France », Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition, vol. 94, no 6,‎ , p. 712–720 (ISSN 0931-2439, DOI 10.1111/j.1439-0396.2010.01019.x, lire en ligne, consulté le )