Hélène Maurel-Indart

essayiste, critique littéraire et professeur de littérature française

Hélène Maurel-Indart, née en 1961 à Versailles, est une essayiste française, critique littéraire et professeure de littérature française[1].

Hélène Maurel-Indart
Fonctions
Professeure de littérature française
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Dir. de thèse
Jacques Lecarme
Genre artistique
Œuvres principales

Du plagiat (Gallimard, 2011)

Femmes artistes et écrivaines dans l'ombre des grands hommes (Classiques Garnier, 2019)

Parcours professionnel modifier

Agrégée des lettres en 1987, Hélène Maurel-Indart soutient en 1996 la thèse[2] qu'elle a préparée sous la direction de Jacques Lecarme[3] et de Charles Bonn[4] (« Plagiat et originalité dans le récit français du XXe siècle ») à l'université Paris-XIII puis elle obtient en 2005 son habilitation à diriger des recherches avec Antoine Compagnon à l'université Paris-Sorbonne (Paris-IV).

Elle est professeure de littérature française[5] à l’université de Tours, dont elle a dirigé les Presses universitaires François-Rabelais de 2006 à 2009 et l’école doctorale Humanités et Langues[6] jusqu’en janvier 2022. Depuis 2012, elle est membre du comité de lecture[7] de la revue trimestrielle Médium, dirigée par Régis Debray.

Recherches sur le plagiat modifier

L’objectif de ses travaux est d’analyser, à partir des procédés d’imitation de modèles de référence, le processus de la création littéraire[8]. Faute de pouvoir définir ce qu’est l’originalité en littérature, elle choisit comme méthodologie de prendre la question à rebours, par son extrême inverse, le plagiat. De l’emprunt servile[9], voire puni par la loi[10] au titre de la contrefaçon, jusqu’à l’imitation créatrice conçue comme moyen d’assimiler puis de dépasser des modèles, on peut établir une classification de l’emprunt sous toutes ses formes en recherchant des critères fiables[11].

Cette recherche comporte plusieurs axes :

  • La perspective historique : en analysant la pratique du plagiat de l’Antiquité classique jusqu’à nos jours[12], on cerne mieux le rapport de l’écrivain avec ses prédécesseurs et ses modèles de référence en tant que modèles d’apprentissage.
  • L’approche informatique[13] : approfondir les possibilités d’analyse textuelle à l'aide de logiciels adéquats.
  • La perspective juridique : croiser le discours littéraire et le discours juridique, afin d’affiner les notions de propriété littéraire et de droit d’auteur.

Hélène Maurel-Indart est l'autrice de l'article "plagiat" dans l'Encyclopædia Universalis[14].

Recherches sur les femmes artistes et écrivaines modifier

Plus récemment, elle a ouvert un nouveau chantier de recherche : les femmes artistes et écrivaines dans l’ombre des grands hommes[15] : de la pratique d’écriture collaborative à l’autonomisation dans le champ littéraire[16],[17]. L’histoire littéraire laisse peu de place aux femmes[18]. D’évidence, nombre d’écrivaines sont passées à la trappe, leurs œuvres dépréciées, ou simplement oubliées, à force d’être reléguées en marge des circuits de diffusion et de légitimation.

Hélène Maurel-Indart renouvelle la question de la « paternité » littéraire selon le prisme à la fois historique, sociologique et littéraire de la femme collaboratrice du « grand écrivain ». Il s’agit de distinguer clairement la figure de la femme muse[19], inspiratrice de l’écrivain, de celle de la femme collaboratrice, impliquée personnellement dans l’acte d’écriture, ou plus précisément de co-écriture. Bien des femmes, en art et en littérature, œuvrèrent le plus souvent dans l’ombre, comme collaboratrices, secrétaires, correctrices, ou même rédactrices anonymes, au service de l’œuvre du « grand homme ». L'écrivaine Catherine Pozzi, longtemps restée dans l'ombre de Paul Valéry, en est un exemple représentatif[20]. Il est donc désormais crucial de faire la lumière sur ces formes de créativité mal définies et sur le processus d’autonomisation à l’œuvre chez certaines de ces créatrices invisibilisées.

Honneurs modifier

Elle préside[21], de 2015 à 2018, l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine.

Publications modifier

En collaboration modifier

  • Avec Martine Boënnec, Guide de l’étudiant stagiaire en entreprise : de la recherche de stage à la soutenance du rapport, Paris, Vuibert, coll. « Guides Vuibert », 2001, 174 p. (ISBN 2-7117-8095-3).
  • « Vers une automatisation de l’analyse textuelle », sous la dir. de Nathalie Garric et Hélène Maurel-Indart, in revue Texto !, en ligne, dirigée par François Rastier, Volumes XV – n° 4 (2010) et XVI – n° 1 (2011).

Articles modifier

  • « Le plagiat littéraire : une contradiction en soi ?», in L'information littéraire, 2008/3 (Vol. 60), pages 55 à 61 (article en ligne).
  • « Le précurseur dépossédé », Acta fabula, vol. 10, n° 2, « Autour du plagiat par anticipation », février 2009 (lire en ligne)
  • « Les règles du savoir-plagier », Magazine littéraire, no 495, (lire en ligne)
  • « Plagiés, Indignez-vous ! », Livres Hebdo n° 876, 9 septembre 2011, p. 10.
  • « Plagiats, les nouveaux faussaires », in « Décryptages Débats », Le Monde, 16 avril 2013, p. 19 (lire en ligne)
  • « Les plagiaires, ces usurpateurs peu inquiétés de la littérature française », in « Le plagiat, une impunité française » (1/6), Le Monde des livres, 16 juillet 2021, p. 25-26 (lire en ligne)
  • « La Bicyclette bleue de Régine Deforges, autant en emporte la copie », in « Le plagiat, une impunité française » (3/6), Le Monde des livres, 28 juillet 2021. (lire en ligne)

Emissions radiophoniques modifier

Retrouver ici l'ensemble des émissions radiophoniques d'Hélène Maurel-Indart.

  • Surpris par la nuit, Contrôle d'identité(s), par Alain Veinstein, 2 mars 2007 (écouter en ligne)
  • Les Chemins de la philosophie, Plagiat, pastiche, contrefaçon, le fétiche de l'original, par Raphaël Enthoven, 24 septembre 2007 (écouter en ligne)
  • Questions d'éthique, par Monique Canto-Sperber, 22 mars 2010 (écouter en ligne)
  • Le journal des nouveaux chemins, par Raphaël Enthoven, 17 mai 2011 (écouter en ligne)
  • La Compagnie des oeuvres, par Matthieu Garrigou-Lagrange, 23 décembre 2019 (écouter en ligne)

Notes et références modifier

  1. Helene Maurel, « Université de Tours - Helene MAUREL », sur Université de Tours (consulté le ).
  2. Agence Bibliographique de l'Enseignement Supérieur, « Thèse de doctorat en Littérature française, Plagiat et originalité dans le récit français du XXe siècle par Hélène Maurel-Indart »  , sur theses.fr (consulté le ).
  3. « Jacques Lecarme », sur Encyclopaedia Universalis, (consulté le ).
  4. « Curriculum vitae Charles Bonn », sur Academia, (consulté le ).
  5. « Hélène Maurel-Indart »  , sur theses.fr (consulté le ).
  6. « Humanités et Langues - H&L - n° 616 »  , sur Collège Doctoral Centre-Val de Loire (consulté le ).
  7. « La revue MEDIUM »  , sur Gallimard (consulté le ).
  8. Charles Coustille, « H. Maurel-Indart, Du plagiat (rééd.), Compte rendu publié dans Acta fabula : "L'autre seconde main" par Charles Coustille », sur fabula, (consulté le ).
  9. Hélène Maurel-Indart, « Plagiat et création littéraire », Fabula La recherche en littérature,‎ (lire en ligne)
  10. « Code le propriété intellectuelle », sur Légifrance Le service public de la diffusion du droit, (consulté le ).
  11. Isabelle Martin, « Livres : Plagiat, simple larcin ou péché capital ? », sur Le Temps, (consulté le ).
  12. « Critique n° 663-664 : Copier, voler : les plagiaires », sur Editions de minuit, (consulté le ).
  13. Nathalie Garric et Hélène Maurel-Indart, « Vers une automatisation de l’analyse textuelle », sur texto ! Textes & Cultures, 2010 et 2011 (consulté le ).
  14. Hélène Maurel-Indart, « Plagiat », sur encyclopaedia-universalis.fr (consulté le ).
  15. Hélène Maurel-Indart (dir;), « Femmes artistes et écrivaines dans l’ombre des grands hommes », sur Classiques Garnier, (consulté le ).
  16. Edward Ousselin, « Femmes artistes et écrivaines dans l’ombre des grands hommes. Sous la direction d’Hélène Maurel-Indart », French Studies, vol. 74, no 2,‎ , p. 318–319 (ISSN 0016-1128 et 1468-2931, DOI 10.1093/fs/knaa064, lire en ligne, consulté le )
  17. Marilyne Bertoncini, « Femmes artistes et écrivaines, dans l’ombre des grands hommes », sur Recours au poème, (consulté le ).
  18. Ambre PHILOUZE-ROUSSEAU, « "Reléguées au statut de muse" : l'histoire des femmes dans la littérature française », sur La Nouvelle République, (consulté le ).
  19. Matthieu Garrigou-Lagrange, « Épisode 1/4 : Catherine Pozzi, la muse trahie de Paul Valéry », sur France Culture, (consulté le ).
  20. Catherine Pozzi, « De l'ovaire à l'absolu. Journal du très haut Amour (1920-1928) », sur Editions Les Perséides, (consulté le ).
  21. Patricia Lange, « La-reconnaissance-de-mon-parcours », sur La Nouvelle République, (consulté le ).
  22. (BNF 37039266).
  23. (BNF 38893236).
  24. Actes du colloque international qui s'est tenu à Tours en . L'ouvrage constitue le no 27 (2002) de la revue Littérature et nation, 2e série.
  25. (BNF 41103507).
  26. (BNF 43510725).
  27. (BNF 45810399).

Liens externes modifier