Guillaume de Van, de son vrai nom William Carrolle Devan, est un musicologue et chef de chœur français d'origine américaine, né le à Memphis et mort le à Amalfi.

Guillaume de Van
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Biographie
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Nationalité
Activités

Étudiant à l'université de Princeton, il se rend ensuite à Rome pour se former au chant grégorien. Au début des années 1930, il devient chef de chœur en dirigeant le chœur arménien de Paris[1]. En 1935 en collaboration avec l'abbé Ducaud-Bourget, il fonde l'ensemble vocal les Paraphonistes de Saint-Jean des Matines. Avec cet ensemble, il interprète et enregistre pour la première fois plusieurs œuvres vocales profanes et religieuses du Moyen Âge. Parmi ces œuvres, il enregistre en première mondiale la Messe de Nostre Dame de Guillaume de Machaut en 1936 dont il réalise l'une des premières transcriptions complètes éditée par le Corpus mensurabilis musicae en 1950[2].

En 1942 il est nommé par le régime de Vichy conservateur en chef du département de la musique de la Bibliothèque nationale de France nouvellement fondé, jusqu'en 1944. À ce titre il collabore avec les musicologues nazis du Sonderstab Musik [3]. À la même époque, Louis Merlin le contacte pour son émission L'Alphabet des familles et s'entend répondre : « Je dois vous prévenir que, pour moi, la musique s'arrête au XVe siècle, il en demeure encore un peu au XVIe, et reprend à Stravinsky. Entre les deux il n'y a rien eu » et d'ajouter « j'avais sept ans lorsque j'ai assisté à la première du Sacre du Printemps avec ma mère. Cela a été pour moi une révélation, une illumination, comme pour d'autres la première communion ! Ma vie commence réellement de ce jour-là. Or ma mère, en rentrant, me dit qu'elle trouvait cette musique ridicule… Le jour où j'ai pu, je suis parti de chez moi. Je n'ai jamais revu ma famille. »[4]"

Après la libération, il est suspendu de ses fonctions le [5].

Guillaume de Van a épousé en 1937 la fille de la musicologue Yvonne Rokseth, Odile Ledieu (~1918-1943) dont il a eu Gilles de Van (1938-2013) musicologue et italianiste[6].

Références modifier

  1. notice De Van (Guillaume) sur Oxford music online
  2. Armand Machabey, Guillaume de Machaut, La vie et l'œuvre musicale, t. 2 p. 113
  3. Sara Iglesias, Les musicologues français face à Vichy Centre de Recherches sur les Arts et le Langage CNRS
  4. « C'était formidable ! » Mémoires de Louis Merlin, éditions Julliard, 1966, page 100.
  5. Notice Guillaume de Van Bibliothèque nationale de France
  6. Paul Claudel, Journal, vol. II (Paris : Gallimard, 1969); S. Iglesias, Musicologie et Occupation (Paris : M.D.S.H., 2014)

Bibliographie modifier

  • Sara Iglesias, Musicologie et Occupation : Science, musique et politique dans la France des « années noires » chapitre « Un personnage-clé : Guillaume de Van, nouveau prince et « usurpateur » de la musicologie française» . 2014 éditions MSH.