Guillaume Prévost (dessinateur de botanique)

botaniste et illustrateur français

Guillaume Prévost, dit « Prévost oncle », né le et mort en 1788 à Vanikoro est un botaniste dessinateur et explorateur français.

Guillaume Prévost
Biographie
Naissance
Décès
Activités

Ses dessins ont illustré l'expédition de La Pérouse (1785-1788).

Biographie modifier

 
Le naufrage de la Boussole et de l'Astrolabe dans lequel dispararurent Jean-Louis Prévost et son oncle Guillaume Prévost en 1788. Lithographie de Louis Le Breton.

Guillaume Prévost fait partie de la fratrie de peintres de fleurs qui comprend son frère aîné, Jean-Jacques Prévost, baptisé le et le benjamin, Jean-Louis, baptisé le , père de Jean-Louis Robert. Ils sont nés tous les trois à Nointel près de L’Isle-Adam où leur père, Jacques, était vigneron[1].

Ils suivent les cours donnés par Jean-Jacques Bachelier qui avait créé dès 1755 à la Manufacture de Vincennes une école de dessin[Note 1] destinée à une vingtaine d’élèves afin de moderniser les motifs des décors peints ou sculptés. Jean-Jacques est formé de 1754 à 1757 ; Guillaume Prévost reçoit les premiers principes de dessin de 1756 à 1760 et Jean-Louis de 1761 à 1762.

Pendant cinq ans, les frères Prévost travaillent pour Jacques-Jérémie Roussel, fondateur de la Manufacture de Vincennes pour dessiner l’Horti Cellensis. Le Catalogue des plantes du Jardin de M. Roussel, suivant l’ordre des Familles de Bernard Dejussieu, peintes par les frères Prévot, sous la direction de Necker[2] a été rédigé en 1768 par Antoine-Laurent de Jussieu[Note 2]. Déclaré en faillite en 1768, Roussel vend sa collection d’objets d’art le pour la somme de 36 000 livres. Son fils, Georges, vendra la collection de planches à la Bibliothèque du roi pour 2 000 écus[3].

Guillaume Prévost retourne alors à Trianon et ses frères à l’Académie de Saint-Luc. Le , il soumet à Linné une demande d'aller travailler en Suède. De 1775 à 1780, le nom « Prévost » apparaît sur certaines gravures de botanique publiées par Pierre-Joseph Buc'hoz dans l’Histoire universelle du règne végétal : Guillaume Prévost se spécialise dans les planches botaniques et ses frères Jean-Jacques, dit « Prévost l’Aîné », et Jean-Louis, dit « Prévost le Jeune », dans les bouquets de fleurs[Note 3].

En 1785 Guillaume, dit « Prévost oncle », se porte volontaire comme « dessinateur pour la Botanique » de l'expédition de La Pérouse. Il est engagé pour assister le médecin La Martinière pour la botanique, l’entomologie et l’histoire naturelle avec 1 200 livres d’appointements par an et embarque à bord de l'Astrolabe commandée par Fleuriot de Langle. Deux des lettres envoyées par Guillaume à André Thouin, jardinier en chef du jardin du roi à Paris qui avait préparé l'expédition, ont été conservées[réf. nécessaire]. La première relate l’entrevue du avec le maréchal de Castries, ministre de la Marine, et le comte de La Pérouse. La seconde est datée du à bord de l'Astrolabe.

Il se fait remarquer pendant le voyage par son mauvais caractère que Lapérouse signale le dans un courrier adressé au ministre de la Marine[Note 4]. Il refuse de descendre à terre pour peindre à Manille en .

Il disparaît en 1788 à Vanikoro, dans le Pacifique, avec La Pérouse et tous les membres de l’expédition.

Une partie des dessins des Prévost, oncle et neveu, sont parvenus en France grâce à Barthélemy de Lesseps, débarqué au Kamtchatka le et remis à la Cour de Versailles [Note 5].

Le , Anne-Louis Harissart, représentant son épouse Aimée-Louise Prévost, demande en vain au ministère de la Marine et des Colonies de faire constater « l’absence desdits Prévost fils et oncle partis avec Lapeyrouse avec lequel il parait qu’ils ont péri et dont il est impossible de justifier par des actes de décès en forme régulière » afin de pouvoir faire ensuite une demande de déclaration judiciaire de décès[Note 6].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Avant de créer en 1766 à Paris une école royale gratuite de dessin.
  2. Necker, en 1765, présida à Paris à une collection de mousses, de lichens, et d’algues, peints d’après nature, qui est unique dans son genre ; qui coûta à Roussel, fermier-général, la somme de 10 000 livres ; toutes ces plantes se trouvent peintes avec le plus grand soin. Les parties de la fructification sont grossies au microscope afin de les examiner avec la plus grande facilité. ― Pierre-Rémi-François-de-Paule Willemet, 1796.
  3. « Les fleurs, les oiseaux et les fruits de Messieurs Prevost ont attiré tous les yeux et étaient précieusement peints. Encore un peu d’application et ils seront les Van-Huysum de France. » ― Jean-Baptiste Le Brun, Almanach historique et raisonné des peintres, 1776.
  4. « Son caractère indomptable le rend presque inutile à la partie dont il s’était chargé, et comme c’est un homme de plus de cinquante ans, il est difficile de le corriger. Je ne crois pas que depuis notre départ il ait dessiné quinze plantes, sous prétexte qu’il n’est pas assez commodément logé. »
  5. Ces dessins sont conservés à Vincennes au service historique de la Marine (SH 352).
  6. Voici la réponse datée du  :
    On a compulsé avec soin les rôles de 1785, des frégates L’Astrolabe et La Boussole, parties de Brest le sous le commandement de M. De La Peyrouse, pour faire le tour du Monde. Les seuls renseignements que cette recherche ait fournis pour répondre à la présente réclamation sont ceux-ci :
    On trouve sur le rôle d’Équipe de L’Astrolabe, un M. Prévost (sans prénom) dessinateur pour la botanique à 1 200 f. par an et sur celui de La Boussole un autre M. Prévost, Lejeune (aussi sans prénom) également dessinateur pour la botanique à 1 200 fs par an.
    Les anciens rôles d’Équipage ne présentant point la filiation ni le lieu et la date de naissance des personnes existant à bord, on ne peut donner ces renseignements pour les deux MM. Prévost dont il est fait mention ci-dessus : on ajoutera seulement qu’aucune apostille ne fait connaître qu’ils aient été débarqués de ces bâtiments.

Références modifier

  1. Archives départementales du Val-d’Oise (ADVO), Nointel, Registre paroissial, 1732-1737.
  2. Bibliothèque centrale du Muséum national d'Histoire naturelle, Ms 917.
  3. Lettre d’Hugues-Adrien Joly, garde du cabinet des Estampes de 1750 à 1792 à Heinecken[réf. nécessaire].

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Gabriela Lamy, « Les Prévost, peintres de fleurs : des jardins de La Celle-Saint-Cloud à l’expédition La Pérouse en passant par Trianon », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, vol. Articles et études,‎ (lire en ligne, consulté le ).  

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