Grégoire IV Tgha
Grégoire ou Grigor IV Tgha (en arménien Գրիգոր Դ Տղայ), surnommé l'Adolescent est un Catholicos de l'Église apostolique arménienne qui règne de 1173 à 1193.
Grégoire IV Tgha Գրիգոր Դ Տղայ | |
Décès | |
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Désignation | 1173 |
Fin | 1193 |
Prédécesseur | Nersès IV |
Successeur | Grégoire V |
Catholicos de l'Église apostolique arménienne
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Biographie
modifierGrégoire IV, surnommé Tgha ou Tday (l’Adolescent), appartient lui aussi à la famille noble des Pahlavouni. Il est le fils du prince Basile le Vieux (mort en 1160) qui était le frère aîné des Catholicos Grégoire III Pahlavouni et Nersès IV Chnorhali[1].
Grégoire IV Tgha gouverne l’Église d’Arménie secondé par le grand prélat et écrivain Nersès de Lampron (1153-1198), archevêque de Tarse. Il organise en 1178 le concile de Hromgla, à la suite de la mort de Nersès IV Chnorhali[2],[3]. Le Catholicos s'efforce ainsi de se rapprocher de l'Église orthodoxe ; l'union avec les Byzantins est retenue et acceptée lors du concile de Hromgla, mais la mort de l'empereur Manuel Ier Comnène en 1180 cause l'oubli du projet du côté byzantin[4],[5],[3].
Grégoire IV entretient en même temps de très bons rapports avec la Papauté. En 1184, il envoie un représentant qui rejoint le Pape Lucius III à Vérone et qui, dans son message, proteste de son respect pour l'Église romaine et qui sollicite son intervention en faveur des Arméniens persécutés par l’Église orthodoxe. Lucius III répond en adressant à Grégoire IV un anneau, le pallium et la mitre[5].
Le , à la mort de Grégoire IV, son cousin germain l’évêque Grégoire Apirat et son fidèle auxiliaire Nersès de Lampron postulent à sa succession. Les deux candidats, jugés trop favorables aux positions grecques et latines, sont écartés par le clergé de Grande-Arménie, qui s’oppose avec le plus de virulence aux thèses du concile de Chalcédoine et qui élit à leur place Grégoire V K‘aravēž, surnommé Manoug (le Jeune).
Il reste de ce patriarche une lamentation poétique sur la prise de Jérusalem par Saladin et plusieurs lettres publiées par la Congrégation des pères mékhitaristes[6].
Notes et références
modifier- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 277.
- Christopher MacEvitt, The crusades and the Christian world of the East: rough tolerance, University of Pennsylvania Press, coll. « The Middle Ages series », (ISBN 978-0-8122-4050-4)
- Gioacchino Strano, « Le relazioni fra Chiesa armena e Chiesa greca in età comnena (secc. XI-XII) », Filologia antica e moderna : XXX, 50, 2020, no 50, (DOI 10.1400/286878, lire en ligne, consulté le )
- Krzysztof Stopka, Armenia Christiana: Armenian religious identity and the Churches of Constantinople and Rome (4th-15th century), Jagiellonian University Press, coll. « Jagiellonian studies in history », (ISBN 978-83-233-4190-1)
- Peter Halfter, Das Papsttum und die Armenier im frühen und hohen Mittelalter: von den ersten Kontakten bis zur Fixierung der Kirchenunion im Jahre 1198, Böhlau, coll. « Forschungen zur Kaiser- und Papstgeschichte des Mittelalters », (ISBN 978-3-412-15395-3)
- (it) Opere del Patriarca Gregorio soprenominato Degha, Venise, 1838, in-24.
Bibliographie
modifier- René Grousset, L'Empire du Levant : Histoire de la Question d'Orient, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », (réimpr. 1979), 648 p. (ISBN 978-2-228-12530-7), p. 410.