Gouvernement Brovtsev

Le gouvernement Brovtsev est le gouvernement de l'Ossétie du Sud du au .

Gouvernement Brovtsev

Description de l'image defaut.svg.
Président de la République Edouard Kokoïty
Leonid Tibilov
Vadim Brovtsev (intérim)
Premier ministre Vadim Brovtsev
Élection 31 mai 2009
Formation
Fin
Durée 2 ans, 9 mois et 10 jours
Composition initiale
Ministres 11
Femmes 2
Hommes 9
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Il est dirigé par le Premier ministre, Vadim Brovtsev, et composé de 12 ministres.

Historique modifier

Formation modifier

 
Le parlement non-reconnu d'Ossétie du Sud l'approuve comme Premier ministre avec 24 votes en faveur.

Vadim Brovtsev arrive à Tskhinvali avec près de 40 associés venant de Tcheliabins[1]. Cette équipe, qui a la mission de réformer l'économie sud-ossète, est approuvée par Roman Panov[2], le vice-ministre russe du Développement régional venant lui-même de Tcheliabinsk, et inclut Alexandre Jmaïlo, administrateur d'Oziorsk[1], l'entrepreneur Ismahil Karimov, l'ingénieur Alexandre Zelig et Irina Sitnik, ancienne directrice financière de l'Institut bancaire de Moscou[3]. L'opposition critique rapidement la nouvelle administration pour tenter de concentrer les pouvoirs économiques au sein du gouvernement sud-ossète dans les mains d'un « clan de Tcheliabinsk »[4].

Le , Brovtsev réorganise le cabinet des ministres, qui est critiqué par Edouard Kokoïty comme origine des lenteurs bureaucratiques de la reconstruction d'après-guerre[5]. De 18 ministères, il ne garde que dix positions et augmente les pouvoirs de certaines agences clés[6], mises sous le contrôle de ses alliés. Les ministères du Transport et des Routes, de la Communication et de l'Information, des Ressources naturelles et de l'Écologie, de l'Agriculture et de l'Alimentation, de la Propriété publique, de l'Industrie et du Commerce et de la Presse et de la Communication sont intégrés au sein du ministère du Développement économique[6]. Ce puissant ministère, confié à Jmaïlo, reçoit également le pouvoir de réglementer les prix et les tarifs d'importation, les règles de licence, le travail et les lois anti-monopole et reçoit le contrôle sur les statistiques nationales, la supervision de la construction nationale, la certification et la standardisation[6].

La Trésorerie nationale est annexée au ministère des Finances[6] et Brovtsev nomme Irina Sitnik comme ministre[3]. Alexandre Zelig est nommé vice-premier ministre dans une décision sujette à controverse, quand il s'avère que le décret limogeant son prédécesseur n'est jamais signé[3]. Ismagil Karimov est quant à lui nommé responsable de l'Entreprise unitaire d'État, l'un des principaux organes dédiés à la reconstruction de l'Ossétie du Sud[1]. Guennadi Kokoev, proche de Kokoïty et membre du Parlement, critique la logique d'intégrer les services de presse au sein du ministère du Développement économique, tout en questionnant l'existence du Comité d'État pour la Reconstruction[5]. L'Institut international d'Études stratégiques de Russie décrit la réforme comme inutile, notant le manque de libéralisme au sein de la politique économique sud-ossète[5]. Une majorité des résidents d'Ossétie du Sud étant embauchée dans le secteur public, la presse locale note le haut taux de licenciements collectifs[5], malgré les promesses de Brovtsev[6].

 
Kokoïty et Brovtsev

Le gouvernement de Brovtsev et Moscou forment le Directoire du Sud pour la mise en œuvre des programmes et projets pour agir comme client dans les projets de reconstruction financés par la Russie[2]. Sergueï Agueev, un entrepreneur de Tcheliabinsk, et Pavel Begueba, ancien chef d'une compagnie d'exploitation de platine basée à Tcheliabinsk, sont nommés responsables du Directoire[2]. Bientôt, la majorité des contrats publics financés par le Directoire sont offerts à des entreprises venant de l'Oural, ce qui sera critiqué par le président Leonid Tibilov après le départ de Brovtsev[7]. Le Premier ministre tente en vain d'abolir la police fiscale[1].

Afin de répondre au manque de bureaucrates compétents dans le secteur public, Brovtsev ordonne en le remplacement de fonctionnaires sud-ossètes par des Russes[8], tout en créant un programme d'entraînement des fonctionnaires ossètes pour les aligner aux standards russes[9]. Ce programme est aussi critiqué pour son prix : 2,5 millions de roubles en 2009, 5 millions en 2010[9]. Certains ministères puissants restent toutefois hors du programme de Brovtsev : les Affaires étrangères, l'Intérieur, la Justice et la Défense civile, traditionnellement les agences gouvernementales qui suivent des directives du Kremlin, restent occupés par des hautes figures politiques ossètes.

La réorganisation massive du gouvernement sud-ossète par Vadim Brovtsev est le sujet de nombreuses critiques. Le parti politique Ossétie juste, qui soutient Kokoïty, critique la concentration des pouvoirs au sein du ministère du Développement économique[10]. L'agence de presse OSinform, dite être sous le contrôle de Kokoïty, nomme la réforme « incompétente »[11]. À la suite d'un conflit entre le président et son premier ministre qui se déroule dans la première moitié de 2010, Brovtsev perd une grande partie de son équipe russe et en , il ne reste que trois membres du gouvernement venant de Tcheliabinsk, dont Brovtsev et son assistante[1].

Succession modifier

Leonid Tibilov est investi président le et Vadim Brovtsev démissionne de son poste de Premier ministre le même jour, menant à la démission automatique de son gouvernement[12]. Il reste de jure le Premier ministre par intérim jusqu'à la nomination de Rostislav Khougaïev, le premier chef de gouvernement venant d'Ossétie du Sud depuis 2008[13]. Brovtsev quitte alors la république séparatiste et retourne en Russie, où certains prédisent sa nomination comme gouverneur de Tcheliabinsk[14].

Composition modifier

Initiale (5 août 2009) modifier

Portefeuille Nom Parti
Premier ministre Vadim Brovtsev Indépendant
Premier vice-Premier ministre Alexandre Zelig Indépendant
Vice-Premier ministre Domenti Kouloumbegov Indépendant
Ministre des Finances Irina Sitnik Indépendante
Ministre de la Jeunesse, de l'Ėducation et des Sciences Arjana Djioeva Indépendante
Ministre des Affaires étrangères Mourat Djioev Indépendant
Ministre de la Défense Iouri Tanaev (jusqu'au 27/07/2010) Indépendant
Valeri Iahnovtsev Indépendant
Ministre des Affaires intérieures Valeri Valiev Indépendant
Ministre de la Défense civile, des Urgences et de la Gestion des catastrophes Anatoli Bibilov Indépendant
Ministre de la Justice Atsamaz Bitchenov Indépendant
Ministre du Développement économique Alexandre Jmaïlo Indépendant
Ministre de la Culture Maharbeg Kokoïev Indépendant
Ministre de la Santé et du Développement social (à partir du 15/09/2010) Otarbeg Gassiev Indépendant

Remaniement du 20 octobre 2010 modifier

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.
Portefeuille Nom Parti
Premier ministre Vadim Brovtsev (jusqu'en 19/04/2012)
Rostislav Khougaïev (intérim)
Indépendant
Premier vice-Premier ministre Alexandre Zelig Indépendant
Vice-Premier ministre Domenti Kouloumbegov Indépendant
Ministre des Finances Irina Sitnik Indépendante
Ministre de la Jeunesse, de l'Ėducation et des Sciences Arjana Djioeva Indépendante
Ministre des Affaires étrangères Mourat Djioev Indépendant
Ministre de la Défense Valeri Iahnovtsev Indépendant
Ministre des Affaires intérieures Valeri Valiev Indépendant
Ministre de la Défense civile, des Urgences et de la Gestion des catastrophes Anatoli Bibilov Indépendant
Ministre de la Justice Tamaz Dogouzov Indépendant
Ministre du Développement économique Konstantine Koliev Indépendant
Ministre de la Culture Maharbeg Kokoïev Indépendant
Ministre de la Santé et du Développement social Otarbeg Gassiev Indépendant
Ministre de la Capitale, de la Construction des routes et de l'Architecture (à partir du 24/01/2011) Tchermen Hougaev Indépendant

Notes et références modifier

  • a b c d et e (ru) Julia Vishnevetskaya, « Война после войны », sur Expert Online,‎ (consulté le )
  • a b et c (ru) « В Южной Осетии началась информационная война против премьер-министра Вадима Бровцева », sur Kavkaz Uzel,‎ (consulté le )
  • a b et c (ru) « Жители Южной Осетии жалуются Медведеву на темпы строительства », sur Kavkaz Uzel,‎ (consulté le )
  • (ru) « GO HOME! или Кто будет пятнадцатым премьер-министром? », sur OSinform,‎ (consulté le )
  • a b c et d (ru) « Новый премьер Южной Осетии Вадим Бровцев хочет сократить число министерств », sur Kavkaz Uzel,‎ (consulté le )
  • a b c d et e (ru) « Президент Южной Осетии упразднит восемь министерств », sur Kavkaz Uzel,‎ (consulté le )
  • (ru) Irina Gordienko, « Интервью с президентом Южной Осетии Леонидом Тибиловым », sur Novaya Gazeta,‎ (consulté le )
  • (en) « Vadim Brovtsev: New staffing policy in South Ossetia is oriented at young specialists », sur Res, (consulté le )
  • a et b (en) « The Government of South Ossetia adopts the law "On State Budget" », sur Res, (consulté le )
  • (ru) « Тучи сгущаются над озерской командой: Кокойты хочет заслониться Бровцевым », sur Ozersk74,‎ (consulté le )
  • (ru) « Реформы Вадима Бровцева и Александра Жмайло: слово пострадавшим », sur OSinform,‎ (consulté le )
  • (ru) « Бровцев Вадим Владимирович », sur Kavkaz Uzel,‎ (consulté le )
  • (ru) « Правительство Южной Осетии ушло в отставку после вступления в должность нового президента », sur Kavkaz Uzel,‎ (consulté le )
  • (ru) « Отборные слухи о лучших людях России », sur URA,‎ (consulté le )