Georges Radici, né le à Nogent-en-Bassigny[1] et fusillé le à Montrouge, est un milicien qui prit une part active à la Collaboration et intégra les Waffen SS.

Georges Radici
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 29 ans)
Montrouge
Nom de naissance
Georges Louis Victor Radici
Nationalité
Activité
MilicienVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions

Biographie modifier

Georges Radici participe à la Bataille de France et est décoré de la Croix de guerre avec palme en 1940. Démobilisé, il retourne dans sa ville de Chateaurenard. Il adhère au Service d'ordre légionnaire dont il devient le chef local en 1942. Il rejoint la Milice en 1943.

Le , il devient attaché auprès du cabinet du préfet régional de Marseille.

Milicien, il fut membre du cabinet du maintien de l'ordre à Paris, sous la direction de Max Knipping[2].

A ce titre, il intervient dans deux affaires : celle de la mutinerie des Résistants de la Prison de la Santé[3], le et celle de l'exécution par la Milice de Georges Mandel[4].

La répression de la mutinerie de la Santé modifier

Le , alors que les troupes alliées progressent, une mutinerie éclate dans la Prison de la Santé.Les Allemands veulent noyer la révolte dans le sang. Les Miliciens prennent les choses en main : Max Knipping aurait affirmé : « Aucune évasion n’est possible. Si nous attendons le petit jour, les mutins vont se fatiguer et la reprise en main sera facile. La Milice en fait son affaire[5].» Georges Radici, chef de cabinet de Knipping, au Maintien de l'ordre, est présent, dans le bureau du directeur de la Santé, accompagné de 200 miliciens de la Franc-Garde. Le matin du , 6 heures 30, les miliciens, de la garde de Paris et de gardiens de la paix armés de mitraillettes interviennent conjointement avec les Allemands[6]. Une fois les mutins arrêtés, Radici mène l'enquête aux côtés de l’inspecteur général de la Milice Georges-Louis Marionnet. Il tente de trier les meneurs parmi les jeunes Résistants de la 9e division d'où est partie la mutinerie.

Max Knipping persuade les Allemands que la tenue d’une cour martiale était préférable à des exécutions sommaires. Les Miliciens font admettre le chiffre de 40 à 50 hommes à fusiller. Darnand (qui est à Vichy) donne son accord. Il désigne Pierre Gallet comme président de la cour martiale. « Je serai moi-même assesseur, ajoute Max Knipping, en compagnie de Georges Radici. »[7] Cette cour martiale improvisée condamne 28 détenus à mort. Les miliciens justifient ces condamnations par la crainte que les Allemands en abattent davantage. Les condamnés sont fusillés dans la soirée sur sept poteaux plantés dans le chemin de ronde, côté rue Jean Dolent.

Dans les Waffen-SS modifier

A la fin de la guerre, il intègre la Division Charlemagne. Il est adjoint du commandeur Jean Boudet-Gheusi. Il reçoit la Croix de fer de 2e classe et obtient le grade de Untersturmführer (décerné en ).

Procès modifier

Le , il est arrêté par les Anglais, en compagnie de Jean Boudet-Gheusi. Il est alors en retraite vers l'Ouest avec les débris du bataillon 58, petit reste de son unité de départ. Il est démobilisé le , sous une fausse identité allemande. Identifié, il est livré à la gendarmerie française, le .

Il est emprisonné à Fresnes et condamné à mort par la Cour de justice de la Seine. Il est condamné à la confiscation de ses biens et à la dégradation nationale pour intelligence avec l'ennemi. Sa demande de grâce est rejetée. Il est fusillé le , au Fort de Montrouge[8].

Notes et références modifier

  1. Acte de naissance à Nogent-en-Bassigny, n° 1, vue 292/332.
  2. Jean-Marc Berlière, Polices des temps noirs: France 1939-1945, Perrin, 2018.
  3. Christian Carlier, 14 Juillet 1944. Bal tragique à la Santé : 34 morts, Revue Hypermédia, 2012 : [1]
  4. Trois morts en fraude : Zay, Henriot, Mandel, Hors-Série no 40 de la revue Historia, 1975.
  5. Henri Amouroux, La grande histoire des Français sous l’Occupation. Un printemps de mort et d’espoir. Joies et douleurs du peuple libéré. Septembre 1943-août 1944, Paris, Robert Laffont, 1985, rééd. « Bouquins », 1999, p. 1024.
  6. Christian Carlier, ibid.
  7. Jacques Delperrie de Bayac, Histoire de la Milice. 1918-1945, Paris, Fayard, 1969, p. 494.
  8. Jean-Marc Berlière, Liaisons dangereuses: Miliciens, truands, résistants. Paris 1944, Perrin, 2013.