Gestion intégrée des ressources en eau

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La Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE), correspond à l'organisation internationale Integrated Water Resources Management (IWRM) qui a notamment été promue par le Partenariat Mondial de l'eau (GWP), en 2000[1].

Ce programme, associé à une méthode, est axé sur la gestion des bassins versants, considérés à l'échelle du fleuve. L'IWRM est « un processus favorisant le développement et la gestion coordonnés des ressources en eau, du sol et des ressources associées, permettant de maximiser les bénéfices économiques et sociaux, de façon équitable sans compromettre la pérennité des écosystèmes vitaux » (GWP, 2000). En 2002, l’article 26 du plan de mise en œuvre du Sommet Mondial du Développement Durable (SMMD) appelle à développer la GIRE et des plans d’efficience de l’eau avant l’année 2005 au sein de pays en voie de développement[2].

La notion d'Intégration modifier

L’élément le plus pertinent de la GIRE est la notion d’intégration en référence à des composantes environnementales, sociales, économiques et spatiales et notamment :

  • l’intégration de toutes les ressources (l’eau sous toutes ses formes, les milieux aquatiques et les services écosystémiques rendus) ;
  • l’intégration des savoirs et des expertises ;
  • l’intégration sociale (intégration des besoins, des fonctions et l’harmonisation des usages) ;
  • l’intégration des acteurs (la participation, l’intégration des politiques) ;
  • l’intégration économique ;
  • l’intégration spatiale (le bassin versant).

Expériences de gestion intégrée et participative avec les acteurs locaux modifier

Au-delà du concept, la GIRE inspire les États et les collectivités locales à travers les politiques mises en œuvre. De nombreux pays se sont dotés de nouvelles lois sur l’eau et de programmes nationaux de gestion intégrée, particulièrement dans les pays en développement. Selon l’UNEP (2012), dans plus de 80 % des pays, on a enregistré ces dernières années des progrès notables en faveur de la GIRE[3].

Les pays développés ne sont pas en reste et se sont engagés dans des actions concrètes visant à gérer de manière plus efficiente leurs ressources en eau en renforçant leurs engagements politiques et économiques envers la mise en œuvre de mesure dans le domaine de l’eau[2], comme la Directive-cadre sur l'eau (DCE) de l'Union européenne initiée en 2000, la déploiement de structures telles que l’Office international de l'eau (OIEAU), association française[4],[5], ou le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), fondé en 1994[6],[7],[8].

Mais, trop souvent, la GIRE appliquée à l’échelle de grands bassins fluviaux se trouve confrontée au pragmatisme des réalités de terrain. Car il s’agit de rendre la GIRE opérationnelle à travers des programmes concrets. Le lien avec le terrain est donc indispensable. C’est dans ce sens que diverses initiatives de GIRE à un échelon local ont été développées notamment dans les pays du Sud (Rosillon, 2016)[9].

Face à la diversité des situations, qui demandent des procédures adaptées aux réalités environnementales et socioculturelles des pays concernés, on retrouve les mêmes conditions de participation, de solidarité, d’intégration, tout en veillant au caractère pragmatique et opérationnel de la démarche. Mais, l’application de la GIRE au niveau local ne doit pas occulter le fait que celle-ci réclame un cadre légal et institutionnel adapté, où les services de l’État assurent leur responsabilité en accompagnant les usagers locaux. En retour, l’action locale pourra aussi constituer le terreau propice à la reformulation des politiques nationales de l’eau (Smith and Clausen, 2015)[10].

Fleuves transfrontaliers faisant l'objet d'une GIRE modifier

[réf. nécessaire]

Notes et références modifier

  1. (en)GWP history at a glance, sur gwp.org, consulté le .
  2. a et b Kouam Kenmogne Guy-Romain , Hernanie G. Mpakam, Samuel Ayonghe Ndonwy, Serges L. Djomoudou Bopda and Georges E. Ekodeck, « Gestion intégrée des ressources en eau et objectifs du millénaire pour le développement en Afrique : Cas du Cameroun », VertigO, vol. 7, no 2,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/vertigo.2319, lire en ligne)
  3. (en) « Status Report on The Application of Integrated Approaches to Water Resources Management », UN-Water Report,‎ (lire en ligne).
  4. Présentation de l'OIEau (Office International de l’Eau)
  5. Gestion intégrée des ressources en eau (formation), 2015, oieau.fr
  6. Ouverture du nouveau site Internet du Réseau International des Organismes de Bassin pour une meilleure gestion de l’eau dans le Monde, riob.org (consulté le 02 août 2021)
  7. Le RIOB a été créé pour aider à la création et au renforcement des organisations de bassin dans le monde, en s’appuyant sur l’échange des expériences entre ses membres. En 2018 il comptait 192 Organismes-Membres ou observateurs dans 88 Pays (gestionnaires de bassins côtiers, nationaux ou transfrontaliers de fleuves et rivières, de lacs ou d’aquifères)
  8. Ouverture du nouveau site Internet du Réseau International des Organismes de Bassin pour une meilleure gestion de l’eau dans le Monde, RIOB, 19 mars 2018
  9. Francis Rousillon, L’eau dans les pays en développement, retour d’expériences de gestion intégrée et participative avec les acteurs locaux, France, Éditions Johanet, , 414 p. (ISBN 979-10-91089-24-1, lire en ligne).
  10. (en) Smith & Clausen, « Intorward », World Water Council,‎ , p. 25 (lire en ligne).

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  • F. Rosillon, L'eau dans les pays en développement : retour d'expériences de gestion intégrée et participative avec les acteurs locaux, Paris, Quae, , 416 p. (ISBN 979-10-91089-24-1, présentation en ligne)
  • Delphine Leenhardt (coord.), Marc Voltz (coord.) et Olivier Barreteau (coord.), L'eau en milieu agricole - Outils et méthodes pour une gestion intégrée et territoriale, Quae, , 288 p. (ISBN 9782759231249, lire en ligne)