Françoise de Sévigné

comtesse française

Françoise de Sévigné, née à Paris le et morte le à Marseille, dans le quartier de Mazargues[1], comtesse de Grignan, est la principale destinataire des lettres de sa mère, Madame de Sévigné.

Françoise de Sévigné
Image illustrative de l’article Françoise de Sévigné
Françoise Marguerite de Sévigné, peinture à l'huile attribuée à Pierre Mignard (vers 1669), musée Carnavalet, Paris.

Titre comtesse de Grignan
Biographie
Dynastie Famille de Sévigné
Nom de naissance Françoise Marguerite de Sévigné
Naissance
à Paris
Décès (à 58 ans)
à Marseille, quartier de Mazargues
Père Henri de Sévigné
Mère Marie de Rabutin-Chantal (Mme de Sévigné)
Conjoint François Adhémar de Monteil de Grignan
Enfants
  • Marie-Blanche
  • Pauline
  • Louis-Provence
  • Jean-Baptiste
  • Françoise

Biographie

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Origines et jeunesse

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Françoise de Sévigné est la fille d'Henri, marquis de Sévigné, gentilhomme breton et de l’épistolière Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, dite aussi Madame de Sévigné. Elle est baptisée quelques jours après sa naissance, le [2].

Dans sa jeunesse, elle fut célébrée pour sa beauté : au ballet des Arts, en 1663, à peine âgée de seize ans, elle eut l'honneur de danser la première entrée avec le roi Louis XIV, aux côtés de Henriette d'Angleterre, belle-sœur du roi, de Louise de La Vallière et de Françoise-Athénaïs de Mortemart[3].

Son cousin Roger de Bussy-Rabutin disait qu'elle était « la plus jolie fille de France[4] », sans pour autant s'abuser ; il écrit ainsi à une amie, en 1678 :

« Cette femme-là a de l'esprit, mais un esprit aigre, d'une gloire insupportable, et fera bien des sottises. Elle se fera autant d'ennemis que la mère s'est fait d'amis et d'adorateurs[5]. »

Elle fut chantée par La Fontaine, Saint-Pavin[6], Benserade et le chevalier du Buisson. Tréville disait « qu'elle brûlerait le monde[7]. »

En 1668, François de La Feuillade entreprit, en vain, de faire d'elle la maîtresse du roi.

Selon Primi Visconti, l'ambassadeur Giustiniani se vantait « d'avoir possédé madame de Grignan lorsqu'elle était encore mademoiselle de Sévigné[8] ».

Mariage et descendance

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François Adhémar de Monteil de Grignan, lieutenant-général de Provence, l'épousa en troisièmes noces le  ; elle apportait une dot énorme, dont 196 000 livres devaient servir à l'amortissement des dettes de son futur mari. Les dépenses fastueuses du ménage continuèrent cependant, jusqu'à la quasi-ruine[9].

Elle eut neuf accouchements dont cinq enfants arrivés à l'âge adulte :

  1. Une fausse couche en octobre 1669[10];
  2. Marie-Blanche (1670-1735), entrée chez les visitandines d'Aix-en-Provence en 1686[11] ;
  3. Louis-Provence (1671-1704) qui épousa Anne-Marguerite de Saint-Amans (1673-1736), sans postérité[12].
  4. Pauline (1674-1737), devenue Mme de Simiane[13] ;
  5. Un enfant mort né en novembre 1674[10] ;
  6. Jean-Baptiste (1676-1713) lieutenant général en Provence. Il épousa Gabrielle Thérèse d'Oraison, sans postérité[10] ;
  7. Louis (1677-1677), mort jeune[10] ;
  8. Françoise (1679- 1731) religieuse aux Grandes Marie d'Aix en Provence[10] ;
  9. François (1685-????) mort jeune[10] ;

La fiancée de Louis-Provence était la fille d'un fermier général de noblesse récente, mais apportait une dot mirifique de 400 000 livres (plus du double de la dot de sa belle-mère). Saint-Simon rapporte que Mme de Grignan pour cacher sa gêne « avec ses minauderies en radoucissant ses petits yeux, disoit qu'il falloit bien de temps en temps du fumier sur les meilleures terres[5] ».

Grignan

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Madame de Grignan, portrait gravé.

Son mari étant gouverneur de Provence elle quitta Paris et sa mère pour Aix-en-Provence et résida fréquemment dans son château de Grignan, ce qui fut à l'origine de l'une des correspondances les plus célèbres de la littérature française[14]. Malheureusement, seules les lettres de Madame de Sévigné ont été conservées, la famille ayant détruit les réponses.

Certains estiment qu'elle est la mystérieuse destinataire des Mémoires du cardinal de Retz[15].

Sa fille aînée entra chez les Visitandines, ordre religieux fondée en 1610 par leur ancêtre Jeanne-Françoise de Chantal et l'évêque de Genève François de Sales.

La fille cadette épousa le comte de Simiane et fit éditer la correspondance de sa grand-mère.

Son unique fils mourut prématurément en 1704 ne laissant pas de postérité.

Françoise de Grignan mourut peu après à Marseille le 13 août 1705 à l'âge de 58 ans « partie de la petite vérole et d'une apoplexie de sang[16] ».

La princesse des Ursins, écrivit de Madrid à cette occasion à Madame de Maintenon : « Voilà donc la pauvre Madame de Grignan morte entre les mains d'un charlatan[17] ! Elle qui avoit beaucoup d'esprit, et qui se piquoit pas moins de savoir la médecine que la philosophie de Descartes, comment a-t-elle pu se mettre en de telles mains[18] ? »

Épitaphe de Saint-Simon : « Madame de Grignan, beauté vieille et précieuse dont j'ai suffisamment parlé, mourut à Marseille bien peu après, et quoi qu'en ait dit Madame de Sévigné dans ses lettres, fut peu regrettée de son mari, de sa famille et des Provençaux ».

Représentations cinématographiques

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Notes et références

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  1. Saint-Simon, Mémoires, t. 13, notes et appendices par A. de Boislisle…, Paris, 1897, p. 50 et 594.
  2. Antoine Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, p. 140.
  3. lire en ligne sur Gallica
  4. « Elle [madame de Sévigné] en avait fait aussi [de sa fille] quelque chose de si extraordinaire que moi, qui ne suis point du tout flatteur, je ne me pouvais lasser de l'admirer, et que je ne la nommais plus, quand j'en parlais, que la plus jolie fille de France, croyant qu'à cela tout le monde la devait connaître. » Roger de Bussy-Rabutin, « Portrait de madame de Sévigné », sur books.google.fr, in Lettres de Madame de Sévigné, de sa famille et de ses amis, Paris, Lavigne, Chamerot, 1836, t. I, p. xxiii.
  5. a et b Saint-Simon, Mémoires, t. 12, notes et appendices par A. de Boislisle…, Paris, 1896, p. 289.
  6. Il lui dédia plusieurs pièces où elle apparaît sous le nom d’Iris.
  7. Saint-Simon, Mémoires, t. 13, notes et appendices par A. de Boislisle…, Paris, 1897, p. 50.
  8. Antoine Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, p. 143.
  9. Antoine Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, p. 144.
  10. a b c d e et f « Françoise Marguerite de Sévigné, comtesse de Grignan (1646- 1705) », sur Les Scandaleuses (consulté le )
  11. Saint-Simon, Mémoires, t. 13, notes et appendices par A. de Boislisle…, Paris, 1897, p. 596.
  12. « Je perdis un ami avec qui j'avois été élevé, et qui étoit un très galand homme et qui promettoit fort. » ; Saint-Simon, Mémoires, t. 12, notes et appendices par A. de Boislisle…, Paris, 1896, p. 287.
  13. Saint-Simon, Mémoires, t. 3, notes et appendices par A. de Boislisle…, Paris, 1881, p. 394.
  14. « (…) cette Madame de Grignan si adorée dans les Lettres de Madame de Sévigné, sa mère, dont cette éternelle répétition est tout le défaut. » ; Saint-Simon, Mémoires, t. 12, notes et appendices par A. de Boislisle…, Paris, 1896, p. 287.
  15. « C'est d'ailleurs [une] insistance soudaine de Madame de Sévigné, en juillet 1675, qui donne à penser, entre autres raisons, qu'elle est bien la seule destinataire des Mémoires : nous savons, en effet, par les lettres des 7, 12 et 14 juin qu'elle s'était très longuement entretenue avec Retz. Ne serait-ce pas dans ces circonstances qu'elle l'aurait incité à écrire ses souvenirs ? Enfin, elle lui avait adressé des aveux déchirants, le 19 juin, à Boissy-Saint-Léger, chez Caumartin. On serait tenté de mettre ces passages de la Correspondance en relation avec un passage similaire, biffé, des Mémoires (…). Or Retz biffe tout ce qui pourrait permettre de reconnaître sa confidente (…) ». Cardinal de Retz, Œuvres, Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », , 1808 p. (ISBN 2-07-011028-1), p. xxi, no 3. Antoine Adam, dans son Histoire de la littérature française au XVIIe siècle (Paris, 1958 et 1962) cite Madame de Sévigné, mais lui préfère Madame de La Fayette. Il signale cependant que Madeleine de Scudéry s'amusait de voir que [Retz] passait ses journées, à Paris, dans la société de Mme de Grignan et de Mme de Coulanges .
  16. Lettre de Testu de Mésonville, lieutenant de la citadelle de Marseille à Chamillart, datée du 14 août 1705, in Saint-Simon, Mémoires, t. 13, notes et appendices par A. de Boislisle…, Paris, 1897, p. 594.
  17. Le médecin Chambon, le même qui avait été au chevet de Madame de Sévigné mourante.
  18. Saint-Simon, Mémoires, t. 13, notes et appendices par A. de Boislisle…, Paris, 1897, p. 50 et 595.
  19. Lucile Auconie, « Grignan : ils ont tenté leur chance au casting du film Madame de Sévigné », sur francebleu.fr, (consulté le )

Bibliographie

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  • Antoine Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, vol. 3, Paris, Albin Michel, coll. « Bibliothèque de l'Évolution de l'Humanité », 1958-62 (rééd. 1997), 744 p. (ISBN 978-2-226-08923-6 et 2-226-08923-3)
  • Jacqueline Duchêne, Françoise de Grignan ou le mal d'amour, Fayard, 1985

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Liens externes

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