Foire de Beaucroissant

Foire française

Foire de Beaucroissant

Vue de la foire depuis le TER Lyon-Grenoble.
Vue de la foire depuis le TER Lyon-Grenoble.
Pays Drapeau de la France France
Emplacement Beaucroissant
Coordonnées 45° 20′ 29″ nord, 5° 28′ 08″ est

Carte

Type Foire agricole
Organisateur Mairie de Beaucroissant
Site web www.foirebeaucroissant.fr/
Date d'ouverture 1219
Période Foire de printemps en avril (Saint-Georges).
Foire d'automne en septembre (Sainte-Croix).
Fréquentation annuelle entre 800 000 et 1 000 000 de visiteurs (en septembre)
Superficie 35 hectares
Nombre d'attractions 1500 exposants maximum
Gare Gare de Beaucroissant

La foire de Beaucroissant est une foire agricole biannuelle[1] qui se tient dans la commune de Beaucroissant en Isère, en France. Ses origines remontent officiellement à l'an 1219.

Cette foire, qui se déroule chaque année le dernier week-end d'avril (autour de la Saint-Georges) et le deuxième week-end de septembre (autour de la Sainte-Croix), regroupe plus de 1 500 exposants et attire, selon l'office de tourisme départemental, près d'un million de visiteurs. La « Beaucroissant » s'étend sur un espace d’exposition de plus de trente hectares où sont exposés principalement des stands consacrés à l'élevage et à l'agriculture[2].

Sur le site de la foire et dans sa périphérie immédiate, les visiteurs peuvent également découvrir des attractions foraines, des stands de restauration et des débits de boissons. Une gare ferroviaire de la SNCF se situe au cœur de l'espace consacré à cette manifestation.

Histoire modifier

Origines modifier

 
La foire de Beaucroissant au XIXe par Théodore Ravanat.

L'origine de la foire remonte vraisemblablement au marché — la « Vaude » — installé, selon les sources, dès le IXe siècle ou le Xe siècle, lorsque l'évêque de Grenoble vient chaque année célébrer la fête de la Sainte Croix[3],[4]. Le 14 septembre 1219 était un jour de fête à Grenoble où de nombreuses personnes étaient venues assister à la traditionnelle fête de la Sainte-Croix. Malheureusement ce même jour un violent orage éclata sur la région, gonflant les torrents et rivières et faisant céder une retenue d'eau créée à la suite d'un éboulement quelques années auparavant au niveau des gorges de l'Infernet à Livet-et-Gavet. La vague et la hausse du niveau des cours d'eau du Drac et de l'Isère qui résultèrent de la rupture de ce barrage, inondèrent la ville et firent des milliers de morts. Des centaines de survivants allèrent se réfugier au lieu qui sera nommé Beaucroissant au siècle suivant, lorsqu'un village y sera fondé pour les accueillir[4],[5].

Un an après, jour pour jour, le 14 septembre 1220, l'évêque de Grenoble, Jean de Sassenage accompagna ses paroissiens à Notre-Dame de Parménie, pour remercier Dieu de les avoir épargnés et afin de prier pour les victimes de cette catastrophe. Ainsi le grand nombre de pèlerins qui chaque année affluaient sur le territoire de Beaucroissant attira de nombreux commerçants qui voyaient là une aubaine pour exercer leur commerce[6]. Selon Bernard Janin et Denise Brizard, ce pèlerinage « fournit désormais à Beaucroissant l'occasion heureuse d'associer une cérémonie religieuse et une tradition commerciale »[3].

Au départ, ce fut surtout le petit bétail qui était vendu pendant la foire, puis au cours des années de nombreux stands de produits manufacturés firent leur apparition notamment grâce à l'implantation géographique de Beaucroissant. Ainsi sa situation sur la route antique reliant Vienne à Turin, et à proximité de grands axes de circulation comme les routes de Grenoble à Valence et de Grenoble à Lyon permit à la foire d'accueillir un commerce de transit. À la fin du Moyen Âge la renommée de la foire grandissant, ce furent des commerçants de toute l'Europe (Espagne, Italie, Pays-Bas, Suisse...) qui firent leur apparition afin de venir vendre leurs marchandises. La durée de la foire était initialement de trois jours, mais à cette époque, l'ampleur de la manifestation fut telle qu'elle fut rallongée jusqu'à dix-sept jours. Chaque jour avait ainsi sa spécialité, jour du blé, jour des chevaux, jour des bêtes à cornes, jour des épices...

XIXe siècle modifier

Le , la foire devient un événement semestriel. Le roi de France Louis-Philippe Ier autorise par ordonnance du 8 mai 1836 un deuxième jour, au printemps, durant lequel l'édition du printemps de la foire de Beaucroissant peut se dérouler. Elle se déroule le week-end le plus proche de la Saint-Georges (23 avril), alors que celle de l'automne se déroule vers la Sainte-Croix (14 septembre)[7].

La foire au XXIe siècle modifier

 
Salle du service foire de la ville de Beaucroissant

En 2017, la foire regroupait plus de 1 500 exposants dont plus de 250 entreprises de matériel agricole. Afin d'alimenter les quelque 800 000 à 1 000 000 de visiteurs attendus, ce sont près d'une centaine de bars et restaurants qui seront installés au long des 15 kilomètres d'allées réparties sur une quarantaine d'hectares[8].

La foire actuelle est constituée de stands traditionnels que l'on retrouve d'année en année. Ainsi plus de 1 500 bovins et chevaux sont exposés lors de la journée du 14 septembre ainsi que plusieurs centaines d'ovins, et porcins lors de cette journée dite du gros bétail. À cette occasion un concours est organisé par le syndicat des éleveurs de Charolais du sud-est, doté de plusieurs prix pour les plus belles bêtes. Des démonstrations de chiens de berger sont également réalisées par le syndicat d’éleveurs d’ovins de l’Isère.

Des éleveurs de chiens sont également présents lors de la foire et occupent en moyenne chaque année une vingtaine de stands. Les volailles et les autres petits animaux à poil ou à plume (perruches, lapins...) sont également représentés par une cinquantaine d'exposants. À ces stands animaliers s'ajoutent les professionnels et exposants de matériel agricole et de travaux publics avec les grands concessionnaires (John Deere, New Holland...) régionaux, ainsi que plusieurs exposants étrangers.

En 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, les deux éditions de la foire sont supprimées dont la 801e prévue en septembre[9]. En 2021, la commune de Beaucroissant annule également l'édition de la foire de printemps, prévue en avril[10].

Accès et transports modifier

Par la route modifier

La foire est accessible par diverses voies routières, ainsi elle se situe à proximité de l'A49 plaçant Valence à moins d'une heure de route, la sortie vers Tullins permettant de rejoindre le site après avoir traversé Renage. Le site est ensuite accessible par la RD1085.

À environ cinq kilomètres du site se situe la sortie de l'A48 à Rives, qui permet de relier Beaurepaire à Lyon et Chambéry en moins d'une heure, et Grenoble en moins de trente minutes à Lyon. Le site est ensuite accessible par la RD519.

Par le train modifier

La halte de Beaucroissant, située sur la Ligne Lyon - Grenoble, habituellement fermée au public, est ouverte à l’occasion des foires, permettant ainsi à des TER Rhône-Alpes de s'arrêter exceptionnellement, avec une tarification avantageuse pour les voyageurs[11],[12]. À l'instar des autres gares de cette ligne les quais ont été rénovés et mis aux normes d’accessibilité.

Autres modifier

L'aéroport le plus proche est l'aéroport de Grenoble-Isère, situé à moins de 10 km de Beaucroissant. La ligne d'autocar 7350 permettant de relier cet aéroport (gare routière de Saint-Étienne de Saint-Geoirs) à la gare de Voiron passe par le site de la foire[13].

Odonymie modifier

Deux odonymes locaux (rue du 14-Septembre-1219 et rue du 8-Mai-1836) rappellent les deux dates historiques de la création et du développement de la foire de Beaucroissant.

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier