Pétoncle glabre

Le Pétoncle glabre (Flexopecten glaber) est une espèce de mollusques bivalves de la famille des Pectinidae, sous-famille des Pectininae, tribu des Aequipectinini, et du genre Flexopecten.

Ces coquillages nagent en refermant brusquement les valves de leur coquille.

Flexopecten glaber présente en France un intérêt archéozoologique, du moins dans le Golfe du Lion.

Présentation modifier

Description anatomique modifier

La coquille du Flexopecten glaber, de contour orbiculaire, large et haute en moyenne de 5 à 8 cm, présente deux valves convexes, l’une droite ou inférieure, et l’autre gauche ou supérieure, à peu près équilatérales, la droite étant moins incurvée que l’autre (coquille inéquivalve). Leur face externe montre des lignes concentriques et est ornementée par une sculpture dite costulée que forment de gros plis arrondis, les côtes, rayonnant en éventail depuis l'extrémité dorsale, au nombre caractéristique de 9 dans la majorité des cas, rarement moindre (6-7) ou plus élevé, jusqu’à 10[1]. Il existe parfois un net bombement subapical délimité par une strie de croissance profonde. La face interne montre l’empreinte centrale du muscle adducteur et une ligne palléale arquée. Chaque valve présente deux oreillettes, expansions lamellaires encadrant sa partie apicale, l’une postérieure, petite et triangulaire, l’autre antérieure, nettement plus développée sur la valve droite, subquadrangulaire et échancrée sur son bord inférieur. La coloration externe est ochracée à rougeâtre chez les spécimens de sites antiques du Biterrois et souvent grise à noire chez ceux exhumés de la vase au fond de l'étang de Vendres, alors qu’elle varierait, sur le vivant, du rouge au blanc uniforme plus ou moins bigarré de brun à violacé. La face interne est de même couleur ou blanche, plus ou moins nacrée. Les deux valves du vivant s’articulent dorsalement autour de la charnière, presque sans dents et son ligament antagoniste du muscle adducteur.

Sa « chair », apparaissant sur le frais après ouverture de la coquille est bigarrée comme chez les autres Pectens de jaunâtre (manteau), brun (branchies), beige et orange(gonade), blanc-nacré (muscle adducteur). Le pied est rudimentaire et il n’y a pas de siphon.

Flexopecten glaber distans
Valve droite et gauche du même spécimen:

Biologie modifier

Comme la Coquille Saint Jacques et la Pageline en milieu marin, Flexopecten glaber  repose sur le fond par sa valve droite ou inférieure, y recherchant peut être un sol sablo-argileux riche en nutriments (Littoral de l' Occitanie, Méditerranée orientale, lagune de Bizerte en Tunisie, Mer noire).  Libre, il est susceptible de se déplacer en zigzag par ouverture et fermeture rapide des valves22. Il est à souligner que deux échancrures du bord  des valves les empêchent d'être jointives et laissent entrevoir le corps de l'animal, qu’il gise in situ ou après sa capture. Les Pectens ne peuvent donc conserver leur eau comme les trois autres Mollusques,  de sorte qu’ exondés, il semblerait qu'ils ne puissent survivre au-delà de quelques heures.

Intérêt en archéologie modifier

Lors de recherches ponctuelles sur la villa romaine de Vivios (Lespignan, Hérault, Occitanie), une quantité remarquable de coquilles de mollusques marins a été mise à jour dans ses dépotoirs : le Pecten glabre (Flexopecten glaber , qui prédomine largement, l’Huître plate  d’Europe (Ostrea edulis) et, plus rares, la Moule (Mytilus galloprovincialis) et les Coques Cerastoderma , appartenant tous à la classe des Bivalves, ainsi qu’un Gastéropode, le Cérithe commun, Cerithium vulgatum. Les conchyliorestes de ces espèces ont été retrouvés dans d’autres habitats antiques proches des étangs actuels de Vendres et de la Matte (Lespignan-Nissan), plus au nord à Béziers même et jusque dans l’arrière-pays, au piémont des collines de Pardailhan (Saint-Chinianais) et Faugères, toujours associés à du mobilier gallo-romain. Leurs pêche et transport par l'homme depuis le bras de mer dont dérivent ces lagunes devient donc évident et confère au Pecten glabre , omniprésent, un intérêt de premier plan en archéologie comme "marqueur" biologique d'usage essentiellement culinaire.

Historique et dénomination modifier

L'espèce Flexopecten glaber a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758, sous le nom initial de Ostrea glabra[2].

Synonymie modifier

  • Ostrea glabra Linnaeus, 1758 (Protonyme)
  • Chlamys glabra (Linnaeus, 1758)
  • Proteopecten glaber (Linnaeus, 1758)
  • Ostrea obscura Forsskål in Niebuhr, 1775
  • Ostrea sulcata Born, 1778
  • Ostrea maculata Born, 1778
  • Ostrea aurantia Gmelin, 1791
  • Ostrea flavescens Gmelin, 1791
  • Ostrea proteus Dillwyn, 1817
  • Pecten subsulcatus Locard, 1888

Taxinomie modifier

Liste des sous-espèces
  • Flexopecten glaber glaber (Linné, 1758)
  • Flexopecten glaber ponticus (Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1889) Mer Noire
Synonymie pour cette sous-espèce
Pecten ponticus Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1889 (Protonyme)
Flexopecten ponticus (Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1889)

Notes et références modifier

  1. Lopez, A, « Le Pecten glabre et autres coquillages marins très appréciés dans le Biterrois durant l’ Antiquité. Leur origine probable. », Bull.Soc.Arch.Scient.Litt. de Béziers, 2020, sous presse, p.4 -37.,‎
  2. (la) Linnaeus, C. (1758). Systema Naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Editio decima, reformata. Laurentius Salvius: Holmiae. ii, 824 pp

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