Fire (chanson de Bruce Springsteen)

chanson de Bruce Springsteen
Fire

Single de Bruce Springsteen
extrait de l'album Live/1975-85
Sortie 1 janvier 1987
Enregistré 16 décembre 1978
Winterland Ballroom (San Francisco)
Durée 2:58
Genre Rock
Format 45 tours
Auteur Bruce Springsteen
Producteur Bruce Springsteen, Jon Landau, Chuck Plotkin
Label Columbia Records

Singles de Bruce Springsteen

Fire est une chanson écrite par Bruce Springsteen en 1977. Elle rencontre le succès l'année suivante, interprétée par les Pointer Sisters.

Versions de Bruce Springsteen modifier

Bruce Springsteen a écrit Fire en imaginant que la chanson puisse être interprétée par son idole Elvis Presley[1],[2]. Il la compose après avoir vu un concert d'Elvis au Spectrum de Philadelphie le . Le chanteur se souvient : « J'en ai envoyé une démo [à Elvis] mais il est mort avant qu'elle n'arrive »[1].

Springsteen enregistre Fire le [3]. La chanson fait partie des 52 titres enregistrés pour Darkness on the Edge of Town mais n'apparait pas sur l'album de 1978. D'après le producteur Jon Landau, Springsteen s'inquiétait qu'en intégrant le titre à l'album, le label Columbia Records aurait voulu en faire un single alors que la chanson n'était pas représentative de l'album[4].

Bien que Springsteen ne comptait pas sortir Fire en single, le chanteur aurait été déçu que la version des Pointer Sisters atteigne la deuxième place des ventes de singles aux États-Unis en février 1979. À l'époque, son principal succès est Born to Run, qui n'est arrivé qu'en 23e position en 1975. Surtout, ce n'est pas la première fois que l'une de ses chansons rencontre un grand succès chantée par un autre artiste : en 1977, Manfred Mann's Earth Band atteint la première place des ventes avec sa chanson Blinded by the Light (en). Springsteen atteint finalement le top 10 en 1980, l'année suivant la reprise des Pointer Sisters, avec Hungry Heart. La chanson est écrite par Springsteen pour les Ramones, mais Landau le convainc d'en faire un single[5],[6].

Si la chanson n'apparaît pas sur Darkness on the Edge of Town, Springsteen chante Fire lors la tournée de promotion de l'album. Elle devient alors un classique du chanteur en concert et apparaît sur l'album Live/1975-85 sorti en 1986. Un single de la version live de Fire sort la même année. Elle atteint se classe dans plusieurs pays en 1987, notamment aux États-Unis (46e)[7] et au Royaume-Uni (54e)[7],[8]. En 2010, la version studio de Fire apparaît sur son album The Promise[9].

Version des Pointer Sisters modifier

Fire est enregistrée par les Pointer Sisters pour l'album Energy (en), sorti en novembre 1978. Anita Pointer prend la tête du trio sur la chanson, accompagnée par ses sœurs June et Ruth. C'est le producteur Richard Perry qui leur propose la chanson, en leur faisant écouter une cassette de Bruce Springsteen chantant le morceau[10]. Anita Pointer aurait dit « c'est trop bas pour moi : je suppose que tu veux que Ruthie la chante », Perry répliquant : « non, je veux que tu la chantes »[11]. Selon Christine Arnold de Knight Ridder, Fire est « le temps fort d'Energy […] Springsteen a créé une chanson qui aurait pu être pour les Ronettes dans les années 1960, et les Pointers développe cet héritage de manière agréable. De point de vue des paroles, c'est une chanson simple, mais qui saisit l'indécision d'une femme qui veut et ne veut pas d'un homme en même temps. Et quand les Pointers [le mot] fire, c'est suffisant pour faire brûler votre platine »[12].

La version des Pointer Sisters atteint la 2e position du Billboard Hot 100 en février 1979[13], derrière Da Ya Think I'm Sexy? de Rod Stewart[14]. C'est avec Slow Hand (en) la chanson la mieux classée du groupe[13]. Fire est le premier single du groupe certifié disque d'or par la RIAA. Anita Pointer se souvient : « nous avions eu des albums d'or auparavant mais je ne réalisais pas la différence avec un single d'or […] cette chanson [était jouée] sans arrêt dans le monde entier. [Elle] est vraiment devenu un grand succès pour nous et a totalement changé notre carrière »[11]. La chanson connaît en effet un succès mondial, se classant en première place des ventes en Belgique flamande, en Nouvelle-Zélande et aux Pays-Bas[15], 10e en Autriche[15], 34e au Royaume-Uni[16] ou encore 35e en Allemagne[15].

En 2017, le magazine Billboard classe la chanson 48e sur leur liste des 100 meilleures chansons de groupes féminins de tous les temps (en anglais : 100 Greatest Girl Group Songs of All Time)[17].

Autres versions modifier

Robert Gordon est le premier artiste à sortir une version de Fire, avant les Pointer Sisters. Gordon, chanteur de néo-rockabilly, rencontre Springsteen par le biais de Garry Tallent, bassiste du E Street Band. Springsteen offre la chanson à Gordon, après l'avoir vu joué avec Link Wray. D'après Gordon, « c'était Fire ou une autre chanson mais [Springsteen] a choisi de garder l'autre pour lui »[18]. La version de Gordon est diffusée sur les radios rocks de l'époque. Elle passe 14 semaines dans le classement des 101 à 150 singles de Record World, culminant à la 106e place en septembre 1978[19].

La chanson est reprise par de nombreux artistes. Elle sert de face B à Shakin' Stevens pour son single Endless Sleep sorti en 1979 au Royaume-Uni ; elle est la face A du single aux Pays-Bas[20]. Des versions jazz sont incluses sur l'album In a Heartbeat de Chuck Loeb (2001)[21] et Fire de Fleurine (en) (2002)[22].

La chanson est reprise en 2010 dans le 16e épisode de la première saison de la série télévisée Glee. Elle est interprétée par Kristin Chenoweth (April Rhodes) et Matthew Morrison (Will Schuester) lorsqu'ils se rencontrent sur une piste de patins à roulettes[23].

Notes et références modifier

  1. a et b (en) Clinton Heylin, E-Street Shuffle : The Glory Days of Bruce Springsteen & the E Street Band, Viking Penguin, .
  2. (en) Caryn Rose, « All 327 Bruce Springsteen Songs, Ranked From Worst to Best », sur vulture.com, (consulté le ).
  3. (en) Clinton Heylin, Song By Song, Viking Penguin, .
  4. Peter Ames Carlin (trad. Julie Sibony), Bruce, Sonatine Editions, , 569 p. (ISBN 978-2-35584-191-0, lire en ligne).
  5. (en) Marc Dolan, Bruce Springsteen and the promise of rock 'n' roll, Norton & Co, , 512 p. (ISBN 978-0-393-08135-0), p. 167.
  6. (en) Jim Beviglia, Counting Down Bruce Springsteen : his 100 finest songs, Rowman & Littlefied, , 220 p. (ISBN 978-1-4422-3065-1), p. 144.
  7. a et b (de) « Fire von Bruce Springsteen », sur chartsurfer.de (consulté le ).
  8. (en) « Bruce Springsteen », sur officialcharts.com (consulté le ).
  9. Serge Kaganski, « Springsteen : l'étoffe d'un héros », sur lesinrocks.com, (consulté le ).
  10. (en) Marshall Fine, « Pointers Pleased With New Direction », Sioux Falls Argus-Leader,‎ , p. 2C.
  11. a et b (en) Jesse Thorn, « Bullseye with Jesse Thorn Podcast », sur maximumfun.org, National Public Radio, (consulté le ).
  12. Christine Arnold, The Evening Independent, , p. 11-D : « Energy 's [main] highlight ... Springsteen has created a song that might well have been done by the Ronettes in the '60s, and the Pointers inherit and develop the legacy nicely. Lyrically it's a simple song, but one that captures the indecision of a woman who wants and does not want a man all at the same time. And when the Pointers sing [the lyric] fire it's enough to sear your turntable. »
  13. a et b (en) « The Pointer Sisters Chart History », sur billboard.com (consulté le ).
  14. (en) « Hot 100 - 1979 Archive », sur billboard.com (consulté le ).
  15. a b et c « Pointer Sisters - Fire », sur ultratop.be (consulté le ).
  16. (en) « POINTER SISTERS », sur officialcharts.com (consulté le ).
  17. (en) « 100 Greatest Girl Group Songs of All Time: Critics' Picks », sur billboard.com, (consulté le ).
  18. The Lakeland Ledger, , p. 15.
  19. (en) Joel Whitburn, The Comparison Book, Record Research Inc., (ISBN 978-0-89820-213-7), p. 213.
  20. (en) Dave Marsh, Glory Days : Bruce Springsteen in the 1980s, Pantheon Books, , 478 p. (ISBN 0-394-54668-7).
  21. (en) « Chuck Loeb: In a Heartbeat », sur allmusic.com (consulté le ).
  22. (en) Don Heckman, « Songbird can’t be pigeonholed », sur latimes.com, (consulté le ).
  23. (en) Jean-Bentley, « 'Glee' Recap: Kristin Chenoweth Comes 'Home' », sur mtv.com, (consulté le ).