Festival international de la bande dessinée du Cameroun

Le festival international de la bande dessinée du Cameroun, connu sur le plan international comme le Mboa BD Festival, n'est pas juste le principal festival de bande dessinée du Cameroun, mais bel et bien l'unique festival de ce pays de l'Afrique Centrale, qui par ailleurs a été pendant de nombreuses années l'unique festival de cette sous-région de l'Afrique avant l'arrivée du Bilili BD lancé en 2017 au Congo Brazzaville[1].

Avec la dénomination Festival international de la bande dessinée de Yaoundé en 2010, année de la toute première édition qui s'était notamment tenue à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun, le festival s'est étendu deux ans après pour devenir le festival international de la bande dessinée du Cameroun.

Histoire modifier

Origines modifier

Pays d'Ibrayim Njoya[2], premier artiste à avoir posé les jalons et les codes d'une œuvre dite dessin en bande en Afrique grâce à l'œuvre "la ratte et les ratons" sortie en 1945. Après cet exploit africain attribué à un Camerounais, le milieu graphique du pays n'a pas évolué à la vitesse du talent de son précurseur et donc, ce n'est qu'au début des années 1985 que le dessin de presse s'impose au Cameroun avec de temps à autre inserts de vignettes de bd. L'inspecteur Sam Monfong fut l'une des plus célèbres BD de cette époque-là, qui a bercé les années 70. La scène dessin était marquée par les strips et le dessin de presse, à tel point que le 1er festival qui avait trait au dessin fut un festival de caricature: le FESCARY[3] (festival de la caricature de Yaoundé) dont la première édition se tint en 1998. Néanmoins, lors de ce festival il y était donné des ateliers sur la bande dessinée. Une année, le Centre Culturel Français du Cameroun invitait pour le compte du FESCARY, Emmanuel Lepage, célèbre auteur de BD français, qui avait donné de nombreux ateliers sur la bande dessinée, ce qui a permis de façonner la nouvelle génération d'auteurs qui allait prendre la relève au courant des années 2000.

Les années 2000 sont en quelque sorte la période d'éclosion de la BD au Cameroun. La montée en puissance du talent graphique des artistes tels que Hervé Noutchaya, Christian Bengono, Almo, Simon Mbumbo, Christophe Edimo se font découvrir grâce à des publications telles que Essingan, Zamzam, et Shégué. Dans la foulée des années 2000, l'ONG ACMS dans une optique de sensibiliser les jeunes sur le fléau qui sévissait et faisait de nombreuses victimes, décide de mettre sur le marché le magazine 100% Jeune dont le but était de sensibiliser à la sexualité jeune et partager des astuces pour se préserver du VIH/SIDA. La 4e de couverture de ce magazine était consacrée à une planche de bande dessinée: Les aventures d'Akao Manga qui était réalisée par Gunther Moss[4], l'auteur de la BD à succès Laff Lafrikain, sortie en trois tomes chez l'Harmattan BD. Après le succès fulgurant du magazine 100% Jeune, plusieurs bandes dessinées avec le même format que le magazine vont voir le jour, lancées également par l'ONG ACMS avec le même objectif que le magazine. Le dessin était donc le meilleur outil pour passer ce message délicat, mais capital aux jeunes adolescents camerounais. Tour à tour, des BD tels que Vie de jeunes (mensuel paru en plusieurs numéro), Solange, let'us talk about sex ...

C'est également dans les années 2000 que les artistes dessinateurs jugent nécessaire l'idée de se regrouper afin de mieux penser et défendre leur profession et leurs droits. Sous l'impulsion du mouvement Le mois de la BD lancé par le CCF, tour à tour vont se créer le collectif Trait Noir[5] et le collectif A3[6] respectivement à Douala en 2005 (sous la houlette de Elyon's, Bibi Benzo, Almo et Kangol) et à Yaoundé en 2009 (grâce à Christian Bengono et Hervé Noutchaya). Trait Noir va publier un album collectif intitulé Trait Noir et va autoéditer le magazine Kamer Comics. En ce qui concerne le collectif A3, ils vont lancer le bimestriel Bitchakala, le mag de la BD camer qui paraîten 2010.

La sphère graphique camerounaise était de plus en plus belle, dynamique et variée, à tel point que l'international s'y intéressait fortement. C'est ainsi qu'en 2010 toujours, les deux collectifs les plus influent du milieu de la BD au Cameroun (Trait Noir et A3) vont s'associer et lancer le tout premier festival de bande dessinée du Cameroun et de la sous-région Afrique Centrale: le Mboa BD Festival (festival international de bande dessinée du Cameroun), dont la première édition aura lieu à Yaoundé en novembre, avec comme invités les auteurs camerounais résidant en France, Simon Pierre Mbumbo et Christophe Ngalle Édimo qui on profité pour faire la dédicace de leur BD Malamine, un africain à Paris[7].

Évolution modifier

Pensé au début comme étant le festival international de bande dessinée de Yaoundé, dans la même mouvance que de nombreux festival du genre, qui portent le nom de la ville dans laquelle ils se déroulent (festival d'Alger, festival de Tétouan, festival d'Angoulême), le Mboa BD Festival a évolué aussi bien sur le plan de son intitulé que sur le rendu. La première édition du festival avait eu lieu du 23 au 27 Novembre 2010 dans les locaux du CLAC (Centre de Lecture et d'Animation Culturelle de Mimboman) et ceux du CCF. La première et la deuxième édition ont eu lieu à Yaoundé uniquement.

En 2013, le festival a également déposé ses valises à Douala, la capitale économique du Cameroun. Le format du festival s'est vu ainsi modifié, quittant de 4 jours à 8 jours, à raison de 4 jours par ville. L'intitulé du festival, a également changé. Auparavant « festival international de bande dessinée de Yaoundé » est devenu « festival international de bande dessinée du Cameroun ».

Notes et références modifier

  1. « Mboa BD Festival – Festival de la Bande Dessinée du Cameroun », sur originalfoundblog.com, (consulté le )
  2. Ibrayim Njoya
  3. FESCARY
  4. Gunther Moss
  5. Christophe Cassiau-Haurie, L'histoire de la bande dessinée camerounaise, Paris, Harmattan BD, , p. 17
  6. Christophe Cassiau-Haurie, L'histoire de la bande dessinée camerounaise, p. 19
  7. Christophe Cassiau-Haurie, « Aux origines de la BD Camerounaise », sur Africultures, (consulté le )

Lien externe modifier