Femmes, Église, Monde

magazine du Vatican

Femmes, Église, Monde
Pays Vatican
Zone de diffusion Vatican
Langue italien, anglais, espagnol, français
Périodicité mensuel
Prix au numéro [1]
Diffusion 12 000 ex. (2016[1])
Fondatrice Lucetta Scaraffia
Date de fondation mai 2012

Rédactrice en chef Lucetta Scaraffia (2012-2019)
Rita Pinci (depuis avril 2019)
Comité éditorial Amy-Jill Levine (en)
Silvina Pérez
Carola Susani (en)
Site web http://www.osservatoreromano.va/fr/section/femmes-eglise-monde

Femmes, Église, Monde (en italien : Donne, Chiesa, Mondo) est un magazine féminin publié au Vatican, fondé par Lucetta Scaraffia en . Il est publié en supplément du quotidien du soir L'Osservatore Romano.

Histoire modifier

L’historienne et écrivaine Lucetta Scaraffia crée le magazine en 2012, soutenue par le directeur de L'Osservatore Romano de l’époque, Giovanni Maria Vian, dont elle est proche[2],[3]. Il compte 40 pages en couleur avec une mise en page sobre[1]. L’objectif de Scaraffia est de « traiter avec une grande liberté de ton des femmes dans le monde chrétien[1] » et, pour le financer, elle obtient une subvention de la poste italienne contre trois pages de publicité dans chaque numéro[4]. Aucune des participantes au magazine ne se salarient, elles gardent un emploi séparé et ne sont payées que pour les articles qu’elles produisent[5].

Le pape François félicite l’équipe de rédaction après la publication du troisième numéro[1].

Le magazine publie de nombreux textes à propos de la spiritualité et la théologie, ainsi que des thèmes féministes. Il se fait particulièrement remarquer en avec un article sur l’exploitation des religieuses au sein de l’Église catholique[6],[7] puis en lorsqu’il dénonce les viols perpétrés par des prêtres sur des religieuses et le fait que celles-ci soient forcées à avorter secrètement ou à avoir des enfants non reconnus par leur père[8].

En , Scaraffia écrit une lettre au pape, rendue publique le [9]. Elle y annonce la fin du magazine : « Nous jetons l’éponge parce que nous nous sentons entourées par un climat de méfiance et de délégitimation progressive[2] ». Elle démissionne ainsi que toutes les femmes du comité de rédaction sauf deux[3],[10],[11]. Elle rend également public l’éditorial du magazine d’avril, dans lequel elle accuse la nouvelle direction de L’Osservatore Romano de vouloir l’affaiblir. Elle dénonce « un climat de méfiance et de délégitimation progressive » dans le but de retourner « à l’ancienne et aride coutume du choix venu d’en haut, sous le contrôle direct d’hommes, de femmes jugés fiables[12] ». Andrea Monda, le directeur de L’Osservatore, déclare dans un communiqué n’être jamais intervenu dans le magazine, se limitant à des suggestions de thèmes à aborder[2]. Le , le rédacteur en chef de La Croix International, Robert Mickens, réagit à l’annonce en pointant du doigt le comportement de Scaraffia, accusée de vouloir contrôler le magazine ainsi que certaines rubriques de L’Osservatore, et d’avoir annoncé une démission de tout le comité de rédaction alors que deux de ses membres n’étaient pas d’accord[3].

Dans un communiqué du , L’Osservatore Romano annonce la reprise des publications grâce à un nouveau comité de rédaction composé de 14 femmes, dont la journaliste Rita Pinci, nommée coordinatrice[13],[14]. Celle-ci annonce qu’elle travaillera « de manière collégiale et dans un esprit de partage des différents talents et compétences des femmes[4] ».

Contenu modifier

Le magazine publie de nombreux articles biographiques consacrés à des figures féminines connues de la tradition chrétienne. Il présente des interprétations de passages évangéliques en faveur des femmes, et cherche à remettre en question les stéréotypes dépréciateurs de la femme véhiculés par la tradition chrétienne[15].

Références modifier

  1. a b c d et e Caroline Pigozzi, « "L’Osservatore Romano" version féminine », Paris Match, (consulté le ).
  2. a b et c « La rédaction de la revue féministe du Vatican dénonce un « climat de méfiance » et arrête la publication », Le Monde, (consulté le ).
  3. a b et c (en) Robert Mickens, « Why the women threw in the towel and quit L’Osservatore Romano », sur international.la-croix.com, (consulté le ).
  4. a et b « Le supplément féminin de « L’Osservatore romano » continue sa publication », La Croix, (consulté le ).
  5. (en) Angela Giuffrida, « The Vatican editor who exposed the sexual abuse of nuns – and took on the Pope », The Guardian, (consulté le ).
  6. « Une publication du Vatican réclame la fin de l'exploitation des religieuses », Le Figaro, (consulté le ).
  7. Charlotte Herzog, « Exploitées et dévalorisées, les nonnes se rebiffent », Le Monde, (consulté le ).
  8. (en) Rose Gamble, « Vatican women's magazine condemns sexual abuse of nuns by priests », The Tablet, (consulté le ).
  9. (it) Gian Guido Vecchi, « Osservatore, Scaraffia e le altre donne si dimettono: ‘Delegittimazione strisciante’ », Corriere della Sera, (consulté le ).
  10. « Vatican : l'unique journal féminin dénonce un bâillonnement et tourne la page », sur TV5 Monde, (consulté le ).
  11. Jacques Berset, « Lucetta Scaraffia: les femmes sont «très mal» considérées au sein du Vatican », sur cath.ch, (consulté le ).
  12. Cécile Chambraud, « La rédaction du seul magazine féminin du Vatican démissionne », Le Monde, (consulté le ).
  13. Bernard Hallet, « «Donna Chiesa mondo» à nouveau publié », sur cath.ch (consulté le ).
  14. « Une nouvelle équipe éditoriale pour “Donne, Chiesa, Mondo” - Vatican News », sur vaticannews.va, (consulté le ).
  15. Angela Anzelmo, « Les médias du Vatican face aux questions féministe et de pédophilie », Revue française des sciences de l’information et de la communication « Religions et médias »,‎ (DOI 10.4000/rfsic.3739, lire en ligne).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Lien externe modifier