Faux Passeports
Faux Passeports, sous-titré ou les Mémoires d'un agitateur, est un recueil de nouvelles du belge Charles Plisnier, publié aux éditions Corrêa en 1937 et ayant obtenu le prix Goncourt la même année. Avec ce recueil, Plisnier devient le premier écrivain étranger à obtenir le plus prestigieux prix français.
Faux Passeports | |
Auteur | Charles Plisnier |
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Pays | Belgique |
Genre | Recueil de nouvelles |
Éditeur | Corrêa |
Date de parution | 1937 |
Nombre de pages | 389 |
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Historique
modifierLe livre reçoit le prix Goncourt alors que Le Testament Donadieu de Georges Simenon était pressenti pour le prix et soutenu[1].
Résumé
modifierAccueil critique
modifierJean Vignaud souligne que Charles Plisnier, en utilisant le pronom « nous », ne se limite pas à relater ses propres expériences, et où l'auteur reprend à son compte le mot de Gerhardt : « Le jeu de ce livre n'est pas moi ». Il apprécie l'honnêteté de Plisnier, qui évite de compromettre ses anciens camarades. Vignaud trouve que les récits de « Faux Passeports » imitent un son « frappant de vérité », mais se questionne sur leur originalité, évoquant des souvenirs d'André Hébert et de Malraux, notant que « nous avons affaire à un rare tempérament de conteur ». Il décrit Plisnier comme un « tendre », malgré des éléments parfois « romantiques » dans les relations entre ses personnages. En évoquant la rencontre entre Pilar et Santiago Maurer, il note que le récit est « saisissant », mais se demande si une femme de la classe de Pilar pourrait vraiment s'engager avec Maurer. Vignaud conclut que Faux Passeports offre un « son nouveau » tout en peignant des êtres « enchaînés », une réflexion sur leur condition[2].
Jean-Pierre Maxence affirme que Faux Passeports marque une évolution notable par rapport à Mariages, soulignant que « le style, en effet, s’est affermi » et est devenu « concise et nerveux », tout en gagnant en « correction, en couleur et en harmonie ». Il loue la profondeur des caractères et le récit vivant, tout en notant que Plisnier « ne dispose pas de ce langage souvent magnifique d’amertume et de fièvre qui est celui de M. Malraux ». Maxence insiste sur la clarté et la « clairvoyance » du romancier, qui « voit mieux les hommes » et libère « leurs secrets desseins ». Il souligne également la force originale des récits, avec une mention spéciale pour Sigor, qui « exprime l’état le plus récent de la pensée de M. Charles Plisnier ». Maxence apprécie que Plisnier aborde « a détestation du communisme" sans compromettre la qualité de son récit. Il conclut en louant l'auteur pour sa capacité à « créer » à partir de ses observations, indiquant que la lecture de Faux Passeports laisse « l’impression d’un grand créateur » alliant « colère et lucidité »[3].
Georges Altman exprime une profonde admiration pour Faux Passeports, qu'il considère comme un « témoignage littéraire" riche en passion et en humanité. Il souligne que l’« intervention subjective » de l’auteur renforce « la valeur du récit". Altman évoque les cinq histoires de révolutionnaires qui, au cœur de « grandes convulsions sociales et politiques », incarnent l’héroïsme et le sacrifice. Il admire particulièrement la manière dont Plisnier réussit à donner vie à ses personnages, les rendant « des personnes humaines » échappant à la « morgue » des légendes. Le critique apprécie également les passages empreints de « sensibilité de l’homme » et de « chaleur humaine », faisant ressortir un « goût de vie et un goût de cendres ». Ce mélange confère à l'œuvre un « frémissement » évocateur, ce qui en fait un des livres emblématiques d’une époque marquée par la lutte et l'espoir[4].
Éditions
modifier- Faux Passeports, éditions Corrêa, 1937.
Notes et références
modifier- Du côté de chez Drouant : Le Goncourt de 1922 à 1949 émission de Pierre Assouline sur France Culture le 3 août 2013.
- Jean VIGNAUD, « Les Lettres », Le Petit Parisien,
- Jean-Pierre MAXENCE, « Les livres de la semaine », Gringoire,
- Georges Altman, « Quand les dieux ont soif », La Lumière,