Une famille choisie est un groupe de personnes se soutenant à la façon d'une famille, sans liens biologiques entre elles.

Concept

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Leiomy Maldonado, fondatrice de la House of Amazon

Le terme de famille choisie naît dans les années 1980[1] au sein de la ball culture, notamment à Harlem, au sein de la communauté LGBT[2]. Dans la ball culture, les maisons (house) sont un système communautaire d'entraide[3], qui servent de familles alternatives principalement constituées de jeunes noirs et latinos queer, et sont supposées offrir des espaces sécurisant (safe space)[4]. Les maisons sont dirigées par des « mères » et des « pères », qui procurent généralement du soutien et des conseils aux « enfants »[5]. Le concept s'étend rapidement aux amitiés proches, aux relations de couple et à certaines coparentalités[1].

La famille choisie remplit les rôles de la famille traditionnelle en termes de soutien à la personne. Elle s'oppose à la famille d'origine, qui est la famille dans laquelle la personne a grandi et qui est souvent sa famille biologique[6]. La famille choisie peut inclure des membres de la famille d'origine[7].

La famille choisie n'est pas forcément un groupe fermé : il s'agit plutôt du soutien autour d'une personne spécifique[1].

Populations

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Le terme naît avec la communauté LGBT et reste le plus communément dans cette démographie[6]. Le concept répond au rejet fréquent des jeunes personnes LGBT par leurs familles après leur coming out[8],[9], ainsi qu'à la difficulté historique de faire reconnaître des couples de même sexe[10]. Dans les années 2010, environ 64 % des baby-boomers LGBTQ déclarent avoir construit et toujours être proches de leur famille choisie[2],[10].

Il s'applique aussi aux victimes de violences et anciens militaires[6]. Il est aussi utilisé dans les programmes en 12 étapes de type Alcooliques anonymes pour décrire la proximité entre les personnes suivant le programme ensemble[8].

Il s'applique plus généralement aux cercles d'amitié des personnes n'ayant pas de contact avec leurs parents biologiques[6], bien que ce ne soit pas une condition nécessaire[2],[11].

Implications

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Les familles choisies rencontrent des difficultés en l'absence d'un statut légal défini, ne leur permettant pas le soutien médical, éducatif ou institutionnel normalement garanti aux représentants légaux d'une personne[8],[10]. Aux États-Unis, certaines villes ainsi que les États d'Arizona et de Rhode Island reconnaissent les liens affectifs autant que biologiques dans certaines de leurs lois, par exemple celle autorisant les salariés à prendre des congés pour s'occuper d'un proche en mauvaise santé[2]. La reconnaissance du mariage homosexuel permet de donner un statut légal à la famille, mais n'empêche pas d'avoir une famille choisie[12].

Étant souvent créées dans un contexte traumatisant, elles doivent apprendre à gérer le trouble de stress post-traumatique, les troubles du comportement et de l'humeur de certains de leurs membres[8].

Notes et références

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  1. a b et c Marion Dupont, « Kath Weston, anthropologue américaine : « Les “familles choisies” ont étendu à l’amitié le volontarisme présent dans le mariage d’amour » », Le Monde,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  2. a b c et d (en-US) Jeremy Nobel, « Finding Connection Through "Chosen Family" »  , sur Psychology Today, (consulté le )
  3. Rennes, Juliette, (1976- ...)., Encyclopédie critique du genre : corps, sexualité, rapports sociaux, Paris, La Découverte, dl 2016, cop. 2016, 740 p. (ISBN 978-2-7071-9048-2 et 2707190489, OCLC 962555730, lire en ligne)
  4. (en) rédaction The Standard, « A GIF Guide to Voguing (+ Short History) », The Standard,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Marion Bailey, « GenderjRacial Realness: Theorizing the Gender System in Ballroom Culture », Feminist Studies, vol. 37,‎ , pp. 365–386 (lire en ligne)
  6. a b c et d « ALGBTICAL LGBT Glossary of Terminology » [archive du ], sur ALGBTICAL Association for Lesbian, Gay, Bisexual, and Transgender Issues in Counseling of Alabama, 2005–2006 (consulté le )
  7. (en) Alexis Dewaele, Nele Cox, Wim Van den Berghe et John Vincke, « Families of Choice? Exploring the Supportive Networks of Lesbians, Gay Men, and Bisexuals1: FAMILIES OF CHOICE », Journal of Applied Social Psychology, vol. 41, no 2,‎ , p. 312–331 (DOI 10.1111/j.1559-1816.2010.00715.x, lire en ligne [archive du ], consulté le )
  8. a b c et d Alex Stitt, ACT For Gender Identity: The Comprehensive Guide, London, Jessica Kingsley Publishers, , 372–376 p. (ISBN 978-1785927997, OCLC 1089850112)
  9. « Episode 5 : La famille choisie », sur rts.ch, (consulté le )
  10. a b et c Britney M. Wardecker et Jes L. Matsick, « Families of Choice and Community Connectedness: A Brief Guide to the Social Strengths of LGBTQ Older Adults », Journal of gerontological nursing, vol. 46, no 2,‎ , p. 5–8 (ISSN 0098-9134, PMID 31978234, PMCID 8363185, DOI 10.3928/00989134-20200113-01, lire en ligne  , consulté le )
  11. Sophie Doucet et Line Chamberland, « Relations familiales et non-binarité : parcours de vie de jeunes adultes non binaires au Québec », Enfances Familles Générations. Revue interdisciplinaire sur la famille contemporaine, no 35,‎ (ISSN 1708-6310, lire en ligne, consulté le )
  12. Marianne Chbat, Geneviève Pagé, Isabel Côté et Martin Blais, « La famille choisie toujours d’actualité ? Vers une diversification des formes de liens familiaux pour les minorités sexuelles et de genre au Québec », Genre, sexualité & société, no 29,‎ (ISSN 2104-3736, DOI 10.4000/gss.8160, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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