Famille Henrys d'Aubigny d'Esmyards

La famille Henrys, devenue Henrys d'Aubigny et Henrys d'Aubigny d'Esmyards, est une famille subsistante de la noblesse française originaire du Forez.

Elle a compté parmi ses membres des conseillers du roi, gendarmes de la Garde[1], gardes du corps du roi[2], officiers, ministre plénipotentiaire et fut notamment illustrée par le jurisconsulte Claude Henrys (1593-1662) [3],[4],[5] , premier avocat du Roi au bailliage du Forez.

Famille Henrys (d'Aubigny et d'Aubigny d'Esmyards)
Blasonnement Ecartelé au 1 et 4 d'argent, au cœur de gueules chargé du nom de Jesus d'or, et un chef d'azur à un lyon léopardé d'argent ; aux 2 et 3 d'azur à un griffon rampant d'or adextré d'une plante de blé de trois tiges du même, et soutenu d'une terrasse de sinople
Devise Dedit illi nomen quod est super omne nomen
Branches Henrys d'Aubigny
Henrys d'Aubigny d'Esmyards
Période XVe siècle - aujourd'hui
Famille subsistante
Pays ou province d’origine Forez
Allégeance Drapeau du Royaume de France Royaume de France

Drapeau de la France France

Fiefs tenus Aubigny, Chavassieu, Mérigneu, Beaulieu et Charlieu
Demeures Hôtel Henrys
château de Charlieu
château d'Aubigny
château de l'Ecluse
château de Montvaillant
château d'Esmyards
château de Beauregard
Charges conseillers du roi, avocats, diplomate, maires.
Fonctions militaires gendarmes de la garde, garde du corps du roi, officiers.
Fonctions ecclésiastiques chanoines, religieuses
Récompenses civiles ordre de la Légion d'honneur
Récompenses militaires ordre royal et militaire de Saint-Louis, ordre de la Légion d'honneur, médaille militaire, croix de guerre 14-18
Preuves de noblesse
Autres ANF-1996 (branche d'Aubigny d'Esmyards)

Histoire modifier

C'est à Saint-Galmier, dans le Forez, que la famille Henrys apparaît dès le XVe siècle où ses deux premiers membres connus seront notaires et bourgeois de cette ville. La filiation suivie débute avec André Henrys, notaire de Saint-Galmier, vivant en 1491.

Cette famille fut anoblie en 1618[1] en la personne de Pierre Henrys (1575-1628), conseiller du roi et fils d'un procureur du roi en l'élection de Montbrison, en récompense à la fois de ses mérites propres mais aussi de l'attachement manifesté par son père à la cause royale pendant les troubles de la Ligue[6], ce qui avait valu à ce dernier d'être emprisonné dans la citadelle de Montbrison pendant dix-huit mois et de n'en sortir qu'après avoir payé rançon[7].

Le nom « d'Aubigny » lui vint au XVIIIe siècle, d'une terre située près de Sury-le-Comtal, dans le Forez [8].

Une de ses branches prit, au XIXe siècle, le nom d'Henrys d'Aubigny d'Esmyards[9].

Membres modifier

  • Pierre Henrys (1575-1628), sieur de Beaulieu et de Charlieu, lieutenant assesseur criminel au bailliage de Montbrison, échevin, fondateur du collège des Oratoriens de Montbrison (1620)[6] ;
  • Claude Henrys (1593-1662), jurisconsulte forézien, premier avocat du roi au présidial de Montbrison[6] ;
  • Joseph-Mathieu Henrys (1645-1706), conseiller du roi, capitaine-châtelain de la prévôté de Châtelneuf (Loire), gentilhomme ordinaire du prince de Condé[7] ;
  • Joseph-Léonard-Claude Henrys (1740 †), écuyer, sieur d'Aubigny et de Mérigneu, gendarme de la garde du roi ;
  • Jean-Baptiste Henrys (1728-1786), seigneur d'Aubigny, gendarme de la garde du roi (1763), chevalier de Saint-Louis ;
  • Jeanne-Louise Henrys d'Aubigny (1763-1837), mariée au comte de Damas, mère de Claude-Marie-Gustave de Damas (1788-1843) ;
  • Henry-Oswald-Gabriel Henrys (1767-1825) dit le marquis d'Aubigny[10], seigneur d'Aubigny, garde du corps du roi Louis XVI[2], chevalier de Saint-Louis[11] ;
  • Pierre-Oswald Henrys d'Aubigny (1807-1848). Il fit don aux hospices civils de la ville de Lyon, en 1848, d'une somme de plus de 300 000 francs. Une rue de la ville porte son nom[12] ;
  • Casimir-Hector Henrys d'Aubigny (1809-1874), chevalier des ordres de Malte, de Saint-Grégoire-le-Grand et du Saint-Sépulcre[13] ;
  • Marie-Caroline-Mathilde Henrys d'Aubigny (1839-1913), mariée à Henry de Seguins-Pazzis d'Aubignan (1831-1917), grand-mère du général Edgard de Larminat[14] ;
  • Jules-Ludovic Henrys d'Aubigny (1844-1922), diplomate, ministre plénipotentiaire à Munich, grand officier de la Légion d'honneur[15], marié à Marie-Euphrasie Guynemer, tante paternelle de Georges Guynemer (1894-1917), « as » Français de la première guerre mondiale[16] ;
  • Antoine-Marie-Edgar Henrys d'Aubigny (1841-1910[17]), lieutenant-colonel de cavalerie, officier de la Légion d'honneur[15] ;
  • Louis-Marie-Amaury Henrys d'Aubigny (1850 - †), chef d'escadron d'artillerie, officier de la Légion d'honneur[15],[18]  ;
  • Joseph-Marie-Jean-Gérard Henrys d'Aubigny (1892-1915), sous-lieutenant au 9e régiment d'infanterie, mort pour la France à Roclincourt le 11 mai 1915, croix de guerre 14-18 avec palme ;
  • Louis-Marie Henrys d'Aubigny (1818-1888), châtelain d'Esmyards, maire de Brandon (1848), relève le nom d'Esmyards du chef de sa grand-mère paternelle par décret du 23 janvier 1877[9]. Auteur de la branche d'Esmyards ;
  • Emmanuel-Marie-Louis-Jean Henrys d'Aubigny d'Esmyards (1894-1945), médaille militaire, croix de guerre 14-18 (4 étoiles d'argent et une étoile de bronze) ;
  • Joseph-Antoine-Louis Henrys d'Aubigny d'Esmyards (1892-1965), capitaine au 305e régiment d'infanterie, croix de guerre 14-18, chevalier de la Légion d'honneur[15].
 
Gendarme de la Garde (1772).

Armes modifier

  • Armes des Henrys d'Aubigny et Henrys d'Aubigny d'Esmyards : Ecartelé au 1 et 4 d'argent, au cœur de gueules chargé du nom de Jesus d'or, et un chef d'azur à un lyon léopardé d'argent ; aux 2 et 3 d'azur à un griffon rampant d'or adextré d'une plante de blé de trois tiges du même, et soutenu d'une terrasse de sinople[19].
  • Devise : Dedit illi nomen quod est super omne nomen (« Il lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom »)[20].

Fiefs modifier

  • Aubigny[7], Mérigneu et Chavassieu[7], Beaulieu, Charlieu[7].

Fanfare de chasse modifier

  • La d'Aubigny, composée par V. Viney[21],[22].

Postérité modifier

  • Une épitaphe à Claude Henrys (1593-1662), dans l'église du chapitre de Notre-Dame de Montbrison[7] et une rue à son nom dans cette même ville ;
  • Une rue à Lyon en souvenir de Pierre-Oswald Henrys d'Aubigny (1807-1848)[12].

Demeures modifier

Cette famille possède ou a possédé, entre autres, l'hôtel Henrys (ou « maison des Lions ») à Montbrison, le château de Charlieu[23],[24], le château de Grézieu-le-Fromental, le château d'Aubigny[25], le château de l'Ecluse, le château de Montvaillant, le château d'Esmyards, le château de l'Espinay[26], le château de Beauregard.

 
Hôtel Henrys dit « maison des Lions » à Montbrison (Loire).

Anciennes alliances modifier

Les alliances de la famille Henrys d'Aubigny et Henrys d'Aubigny d'Esmyards jusqu'au début du XXe sont : Bridet des Myards ; Mogniat de l'Ecluse ; de Damas ; de Saÿn-Wittgenstein-Berlebourg ; de Seguins-Pazzis d'Aubignan ; de Witte ; Guynemer ; de Reynaud de Villeverd ; Goury des Tuileries ; de Piolenc ; Fradin de Bellabre ; des Nouhes de Robineau ; Claret de Fleurieu (1848 et 1889) ; de Ranst de Berchem de Saint-Brisson (1886 et 1919) ; de Cosnac ; de Larminat ; Bouchareinc de Chaumeils de La Coste ; de Barry (1917), etc.

Bibliographie modifier

Ouvrages à caractère de sources modifier

  • Arnaud (Clément), « Henrys d'Aubigny », in La noblesse française, www.academia.edu, février 2022, p. 446 ;
  • d'Assier de Valenches (Pierre), Les fiefs du Forez, d'après le manuscrit inédit de M. Sonyer Du Lac, Lyon, Perrin, 1858, 351 p., pp. 9, 53, 54, lire en ligne ;
  • Broutin (Auguste), Histoire des couvents de Montbrison avant 1793, Saint-Etienne, imprimerie de Montagny, 1876, 406 p., p. 270, lire en ligne ;
  • Broutin (Auguste), Familles nobles du Forez, Saint-Etienne, imprimerie Ménard et Ding, 1881, 364 p., pp. 142 à 145, lire en ligne ;
  • Conseil des héraldistes de France, « A propos des d'Aubigny d'Esmyards et de quelques autres » in La Nouvelle revue héraldique : historique et archéologique, Lyon, 1922, p. 20 à 22 ;
  • Dockès (Nicole), Offices et justice en Forez du XVe au XVIIIe siècles, thèse de doctorat d'histoire du droit, Lyon, 1971, 2 vol. ;
  • Henry (Paul), Le jurisconsulte Claude Henrys : théologien et moraliste, Siraudeau, Angers, 1904, 20 p. ;
  • de Jouvencel (Henri), L'assemblée de la noblesse de la sénéchaussée de Lyon en 1789, étude historique et généalogique, Lyon, 1907, 1058 p., p. 330, 410, 686, lire en ligne ;
  • Latta (Claude), « Un épisode de la réforme catholique en Forez : la création du collège des oratoriens de Montbrison (1620-1629) », in bulletin de la Diana, Montbrison, 1er janvier 1997, p. 12 à 18, lire en ligne  ;
  • Perrin (Gabriel), Claude Henrys, conseiller et avocat du roi au présidial de Montbrison, Lyon, Perrin, 1864, 24 p. ;
  • Relave (abbé Pierre-Maxime), Sury-le-Comtal en Forez : essai d'histoire et d'archéologie, Montbrison, Brassart, 1907, 552 p., pp. 266 et s., lire en ligne ;
  • Révérend du Mesnil, « Rapport sur l'excursion archéologique faite à Moind, Chandieu, Chatain d'Uzore et Montbrison », in bulletin de la Diana, Montbrison, 1879, p. 470 et s., lire en ligne ;
  • Salomon (Emile), Jourda de Vaux (Gaston), Les Châteaux historiques (manoirs, maisons-fortes, gentilhommières, anciens fiefs) du Forez et des enclaves du Lyonnais, du Beaujolais et du Mâconnais qui ont formé le département de la Loire, Impr. de Normand, Hennebont, 392 p., pp. 72 et 73, lire en ligne ;
  • Steyert (André), Armorial général du Lyonnais, Forez et Beaujolais, A. Brun, Lyon, 1860, 258 p., p. 49 ;
  • Un Livre de famille. Généalogie des Rivérieulx, leur descendance par les femmes, leurs fiefs et seigneuries, les ascendants des enfants de Gabriel de Rivérieulx de Varax et de Félicie de La Croix-Laval, leur descendance, Impr. de Mougin-Rusand, Lyon, 1897, 255 p., p. 161 et 162, lire en ligne.

Ouvrages de Claude Henrys (1593-1662) modifier

  • Oeuvres de M. Claude Henrys, contenant son recueil d'arrêts, vingt-deux questions posthumes tirées des écrits de l'auteur trouvés après son décès, ses plaidoiers et harangues ; avec des observations sur les changemens de la jurisprudence arrivés depuis la mort de l'auteur, une conférence de la jurisprudence de tous les pays du droit écrit du royaume, et des moyens faciles et seurs pour la rendre certaine et uniforme dans tous les tribunaux, par M. B.-J. Bretonnier, Paris, Emery, 1738, 4 vol., lire en ligne ;
  • L'homme-Dieu, ou Le parallele des actions divines & humaines de Jesus-Christ, Impr. Chancel, 1645-1646, 2 vol. ;
  • Recueil d'arrêts remarquables donnez en la Cour de Parlement de Paris, fait et compilé par Maistre Claude Henrys, Paris, Alliot, 1638, 718 p.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Arnaud Clément, Henrys d'Aubigny, in La noblesse française, www.academia.edu, (lire en ligne), p. 446
  2. a et b « MEMODOC : noms de famille in "LES GARDES DU CORPS DE LOUIS XVI, ETUDE INSTITUTIONNELLE, SOCIALE ET POLITIQUE, DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE", par Gilbert Bodinier, Lieutenant-colonel (E.R.), 2005 »  , sur www.memodoc.com (consulté le )
  3. Henry (Paul), Le jurisconsulte Claude Henrys : théologien et moraliste, Angers, Siraudeau, , 20 p.
  4. Neufbourg, « Coutume et droit écrit en Forez », Revue Historique de Droit Français et Étranger, vol. 30, no 1953,‎ , pp. 439 à 444 (lire en ligne)
  5. « Claude Henrys, un magistrat de renom durant le XVIIe siècle », Le Progrès,‎ (lire en ligne)
  6. a b et c La Diana (Loire), Bulletin de la Diana, , 110 p. (lire en ligne), p. 12
  7. a b c d e et f d'Assier de Valenches (Pierre), Les fiefs du Forez, d'après le manuscrit inédit de M. Sonyer Du Lac, Lyon, Perrin, , 351 p. (lire en ligne), p. 9, 53, 54
  8. Relave (abbé Pierre-Maxime), Sury-le-Comtal en Forez : essai d'histoire et d'archéologie, Montbrison, Brassart, , 552 p. (lire en ligne), pp. 266 et s.
  9. a et b « Bulletin des lois de la République française, tome quatorzième, nos 332 à 345, p. VIII »  , sur Gallica (consulté le )
  10. Boeuf (Pierre), Le cimetière de Loyasse, Lyon, (lire en ligne), p. 22
  11. Mazas (Alexandre), Histoire de l'ordre royal et Militaire de Saint-Louis depuis son institution en 1693 jusqu'en 1830, Paris, Firmin-Didot - Dentu, 1861, tome iii, 644 p. (lire en ligne), p. 83
  12. a et b « Rue d'Aubigny »  , sur www.ruesdelyon.net, (consulté le )
  13. Baron de Woelmont de Brumagne (Henry), Notices généalogiques, 4ème série, Paris, Champion, , 1276 p. (lire en ligne), p. 938
  14. de Larminat (Edgard), Chroniques irrévérencieuses, Paris, Plon, , 404 p., p. 9
  15. a b c et d Archives nationales, « Base Léonore, "Henrys d'Aubigny" et "Henrys d'Aubigny d'Esmyards" »   (consulté le )
  16. Jules Roy, Guynemer, l'Ange de la mort, Paris, Albin Michel, , 352 p., p. 18 : le comte d'Aubigny fut aussi le parrain du jeune Georges.
  17. « Aubigny Pazzis », L'Intermédiaire des chercheurs et curieux : questions et réponses, communications diverses à l'usage de tous, littérateurs et gens du monde, artistes, bibliophiles, archéologues, généalogistes, etc., vol. 87, no 1593,‎ , p. 633 (lire en ligne)
  18. de Lamathière (Théophile), Panthéon de la Légion d'honneur, volume 18, Paris, Dentu, 584 p. (lire en ligne), p. 142
  19. Jougla de Morenas (Henri), Grand Armorial de France, tome IV, (lire en ligne), p. 295
  20. La Diana, Bulletin de la Diana, Montbrison, imprimerie typographique, , 495 p. (lire en ligne), p. 470
  21. « La d'Aubigny, musique et paroles », sur RADdO, (consulté le ) : « 
    Les temps ne sont plus où les châtelaines,
    Du haut de leurs gothiques donjons,
    Regardaient passer au loin dans la plaine
    Le vol rapide des noirs faucons.

    La d'Aubigny résonne dans Charpaize
    Ses plus fiers accords
    Et l’on entend quand le vent s’apaise
    Raire un vieux dix cors.

    Les temps ne sont plus où, dans leurs dentelles,
    De jolis pages aux blonds cheveux
    Se pâmaient d’amour en implorant d’elles
    Un seul regard de leurs beaux yeux.

    Les temps ne sont plus où, partant en chasse,
    Une telle horde de grands seigneurs
    S’en allaient traquer la biche qu’ils pourchassent,
    Sonnant du cor de tout leur cœur. »
  22. « La d'Aubigny », sur youtube (consulté le )
  23. Broutin (Auguste), Histoire des couvents de Montbrison avant 1793, Saint-Etienne, Imprimerie de Montagny, , 406 p. (lire en ligne), p. 270
  24. Joseph Barou, « Un quartier de Montbrison : Charlieu »  , sur Forez histoire (consulté le )
  25. Almanach civil, politique et littéraire de Lyon et du département de Rhône, Lyon, Daval, (lire en ligne), p. 10
  26. Elie Abergel, « Photos : le château de l'Espinay, en Ille-et-Vilaine, à vendre pour environ deux millions d'euros »  , sur www.francebleu.fr, (consulté le )