Eleotridae

famille de poissons

Les Eleotridae (éléotridés en français) sont une famille de poissons de l'ordre des Gobiiformes originaire des régions tropicales de l'océan Indien et du Pacifique.

Selon les sources, elle comprend entre 22 et 60 genres et entre 139 et 212 espèces (voir la section Systématique ci-dessous). Ils passent le début de leur vie en mer et si quelques-uns y passent toute leur vie, la plupart des adultes remontent vivre dans les eaux douces ou saumâtres. Ils jouent un rôle important comme prédateurs (un peu comme les poissons-chats ailleurs) dans les écosystèmes aquatiques d'îles comme la Nouvelle-Zélande ou les îles Hawaii. Anatomiquement, ils ressemblent beaucoup aux Gobiidae quoique, contrairement à la plupart d'entre eux, ils ne possèdent pas de ventouse pelvienne.

Comme les vrais gobies, ce sont généralement de petits poissons qui vivent sur le substrat parmi la végétation, dans des terriers ou dans les fissures dans les rochers et les récifs coralliens. Bien que l'absence de ventouse pelvienne chez les gobies dormeurs, de concert avec d'autres différences morphologiques, soit utilisée pour distinguer les deux familles, il est largement estimé que les Gobiidae et Eleotridae ont un ancêtre commun. Ils sont tous deux placés dans le sous-ordre Gobioidei, aux côtés de quelques autres petites familles contenant des poissons gobies.

Dormitator et Eleotris sont les deux genres des plus répandus et les plus typiques, avec une grande variété d'espèces marines qui vivent dans les estuaires et en eau douce. Dormitator maculatus atteint jusqu'à environ 30 cm et se répartit largement dans les eaux saumâtres et les eaux marines de la partie sud des États-Unis et du Mexique. Il existe des prédateurs gobies dormeurs beaucoup plus importants, comme Oxyeleotris marmorata, une des espèces d'eau douce de l'Asie du Sud-Est qui peut atteindre 60 cm de long. Toutefois, la plupart sont beaucoup plus petits, tels que les espèces d'eau saumâtre de l'Australie comme Hypseleotris spp., connu localement sous le nom « goujon » (à ne pas confondre avec le Gobio gobio d'eau douce eurasienne cyprinicole, aussi connu comme le goujon).

Systématique

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Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Eleotridae Bonaparte, 1835[1].

La systématique des Eleotridae, comme celle de tous les Gobiiformes, est complexe et a subi des modifications profondes dans le premier quart du XXIe siècle, marqué par la publication en 2017 de l'article de référence de Betancur-R et ses collaborateurs portant sur la révision phylogénétique des poissons osseux[2]. Dans cette révision, parmi de nombreuses autres modifications, les Perciformes (le plus grand ordre parmi les vertébrés) qui étaient jusque là, selon les mots des auteurs, « longtemps considéré comme une poubelle taxonomique polyphylétique », ont été largement remaniés afin de parvenir à une définition monophylétique de cet ordre. Dans cette révision, la famille des Eleotridae est placée dans la subdivision des Percomorphaceae, série des Gobiara, ordre des Gobiiformes, sous-ordre des Gobioidei. Cependant la répartition des groupes qui composent la famille ne fait pas l'objet d'un consensus en encore en 2024. À commencer par la validité de la famille des Butidae Bleeker, 1874, très proche de celle des Eleotridae, que Betancur-R et collaborateurs considèrent comme valide tout comme Fishbase, alors que WoRMS et ECoF, la considèrent comme une sous-famille (Butinae) au sein des Eleotridae. Ces divergences se retrouvent aussi dans les listes des genres rattachés aux Eleotridae dans les principales bases de données relatives aux poissons et animaux marins :

  • FishBase recense 22 genres et 139 espèces valides dans la famille Eleotridae[3] et 11 genres et 48 espèces dans la famille Butidae Bleeker, 1874[4] ;
  • WoRMS recense 175 espèces valides d'Eleotridae réparties dans 3 sous-familles et 35 genres[5] :
    • Sous-famille Butinae Bleeker, 1874 avec 10 genres et 48 espèces[6]
    • Sous-famille Eleotrinae Bonaparte, 1835 avec 23 genres et 121 espèces[7]
    • Sous-famille Milyeringinae Whitley, 1945 avec 2 genres et 6 espèces[8]
  • ECoF de son côté reconnaît 212 espèces valides d'Eleotridae avec 60 genres répartis dans 3 sous-familles[9] :
    • Sous-famille Butinae Bleeker, 1874 avec 24 genres et 55 espèces
    • Sous-famille Eleotrinae Bonaparte, 1835 avec 32 genres et 152 espèces
    • Sous-famille Milyeringinae Whitley, 1945 avec 4 genres et 5 espèces

Liste des espèces

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Publication originale

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(it) Bonaparte, C. L., Prodromus systematis ichthyologiae, vol. Tomo 4 (1840), Jacopo Marsigli, , 528 p. (lire en ligne  ), « Nuovi annali delle scienze naturali », p. 181‑196, 272‑277

Notes et références

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Références

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  1. World Register of Marine Species, consulté le 11 juin 2024
  2. (en) Ricardo Betancur-R, Edward O. Wiley, Gloria Arratia, Arturo Acero, Nicolas Bailly, Masaki Miya, Guillaume Lecointre et Guillermo Ortí, « Phylogenetic classification of bony fishes », BMC Evolutionary Biology, vol. 17, no 1,‎ , p. 162 (ISSN 1471-2148, DOI 10.1186/s12862-017-0958-3, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « FAMILY Details for Eleotridae - Bully sleepers », sur fishbase.mnhn.fr (consulté le )
  4. (en) « FAMILY Details for Butidae - Gudgeon gobies », sur fishbase.mnhn.fr (consulté le )
  5. (en) « WoRMS - World Register of Marine Species - Eleotridae Bonaparte, 1835 », sur www.marinespecies.org (consulté le )
  6. (en) « WoRMS - World Register of Marine Species - Butinae Bleeker, 1874 », sur www.marinespecies.org (consulté le )
  7. (en) « WoRMS - World Register of Marine Species - Eleotrinae Bonaparte, 1835 », sur www.marinespecies.org (consulté le )
  8. (en) « WoRMS - World Register of Marine Species - Milyeringinae Whitley, 1945 », sur www.marinespecies.org (consulté le )
  9. (en) « CAS - Eschmeyer's Catalog of Fishes », sur researcharchive.calacademy.org (consulté le )
  10. (en) Christine E. Thacker, Frank L Pezold et Royal D. Suttkus, « Redescription of the dwarf Neotropical eleotrid genus Leptophilypnus (Teleostei: Gobioidei), including a new species and comments on Microphilypnus. », Copeia, vol. 2006, no 3,‎ , p. 494ff (DOI 10.1643/0045-8511(2006)2006[489:ROTDNE]2.0.CO;2)

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Liens externes

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