Droit kabyle
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Le droit kabyle est l'ensemble du droit pratiqué spécialement par les kabyles en Algérie.
Histoire modifier
Le droit kabyle a été intensément étudié par des Français lors de la colonisation de l'Algérie. Par la suite, cet intérêt scientifique a été vivement critiqué pour son rôle dans le processus de colonisation : l'image d'un droit séculaire et démocratique en Kabylie, opposé à un droit islamique caractérisé comme dangereux et arabe, aurait servi à diviser la population algérienne. Cette critique de l'étude du droit kabyle par la science française a même dans une certaine mesure conduit à une dénonciation d'un caractère faux ou mensonger du droit kabyle, qui dans cette vision serait avant tout une construction coloniale. Pierre Bourdieu, notamment, a articulé une telle critique. Selon Judith Scheele, cette présentation du droit kabyle est réductrice, en ne prenant pas en compte son importance continue dans la Kabylie d'aujourd'hui[1].
Qawânîn modifier
Les qawânîn (singulier du mot arabe qanun qui signifie droit (francisé en qanoun) sont des recueils de lois propres à chaque village.
Tajmaât modifier
Le tajmaât (aussi transcrit thajmaʿt ou tajmaɛt), ou djemaâ, est l'assemblée d'un village.
Rôle politique modifier
Le tajmaât est composé de personnes remplissant de divers rôles, dont le président amin, l'imam dit marabout, des représentants et le héraut aberrah. Il est financé par les amendes prélevées quand un délit est commis. Un de ses rôles principaux est d'organiser les diverses fêtes annuelles du village[2].
Rôle juridictionnel modifier
Le tajmaât est aussi chargé de rendre la justice en appliquant le 'arf qui contient diverses règles de procédure et de fond[2].
Références modifier
Bibliographie modifier
- Amar Laidani, Le droit coutumier kabyle pendant la colonisation française, Presses universitaires de Montpellier ; Université Laval (Québec, Canada), coll. « Institut des usages », (lire en ligne)
- Mustapha Gahlouz, Les qanouns kabyles: anthropologie juridique du groupement social villageois de Kabylie, Paris Budapest Torino, l'Harmattan, coll. « Tira-langues, littératures et civilisations berbères », (ISBN 978-2-296-56042-0)
- Malika Assam, « Les « règlements intérieurs » de village en Kabylie : entre maintien d’un droit coutumier et dynamiques nouvelles des communautés villageoises », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 141, , –141, p.235-258 (ISSN 0997-1327, DOI 10.4000/remmm.9950, lire en ligne, consulté le )
- (en) Judith Scheele, « A Taste for Law: Rule-Making in Kabylia (Algeria) », Comparative Studies in Society and History, vol. 50, no 4, , p. 895–919 (ISSN 0010-4175, JSTOR 27563712, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Judith Scheele (en), « Community as an Achievement: Kabyle Customary Law and Beyond », Legalism: Community and Justice, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Mustapha Gahlouz, « Customary law 2. The Kabyles », dans Encyclopaedia of Islam, THREE, Brill, (lire en ligne). (consulté le )
- Mustapha Gahlouz, « Droit coutumier et régulation dans la société kabyle de la fin du XIXe siècle », Droit et cultures. Revue internationale interdisciplinaire, no 60, , p. 177–209 (ISSN 0247-9788, DOI 10.4000/droitcultures.2359, lire en ligne, consulté le )
- Djadda Mahmoud, « La Juridiction traditionnelle et contexte en Kabylie du 19e siècle », Cahiers de sociologie, vol. 4, no 2, , p. 02–27 (ISSN 2830-8174, lire en ligne, consulté le )
