L’institut Pasteur de Lille : sa création

Fin 19ème siècle, les trois-quarts de la planète sont décimés par les maladies infectieuses, diphtérie, tuberculose, choléra, variole, rage. La ville de Lille, dans le nord de la France, n’est pas épargnée : en 1884, sévit une grave épidémie de diphtérie. Cette même année, le docteur Roux publie ses travaux sur cette maladie, ainsi que sur le sérum qu'il vient de mettre au point. Il présente une conférence à Lille à laquelle Pasteur assiste. Suite à cette présentation, une délégation de la municipalité de Lille va consulter Louis Pasteur à Paris sur la façon la plus rapide de mettre en oeuvre la fabrication du nouveau sérum. Louis Pasteur conseille alors de créer un institut identique à celui fondé en 1887 à Paris. Il accepte que le nouvel institut porte son nom et choisit Albert Calmette comme premier Directeur.

Le 1er avril 1898, l’Institut Pasteur de Lille est reconnu comme établissement d’utilité publique par décret présidentiel. Le 9 avril 1899, ses nouveaux bâtiments, situés au 20 boulevard Louis XIV, sont inaugurés.


l’Institut Pasteur de Lille : à l’origine du BCG

La découverte du BCG contre l’infection tuberculeuse est sans doute la page la plus glorieuse de l’histoire de l’Institut Pasteur de Lille. Albert Calmette attaque le fléau sur tous les fronts : recherches théoriques, pratiques portant sur le bacille de Koch (le germe responsable de la tuberculose), moyens biologiques de diagnostic, recherche des possibilités de prévention et de traitement de la maladie humaine, lutte contre l’épizootie dans le bétail. Les premiers travaux datent de 1901 et ne cesseront qu’en 1933. En 1921, Albert Calmette et Camille Guérin mettent au point le vaccin contre la tuberculose : le BCG. En 1928, commence la vaccination de masse. En 1950, le vaccin devient obligatoire pour tous les enfants dès la maternelle. L'hygiène, encore peu développée au début du siècle, devient la préoccupation première de l’Institut Pasteur de Lille. Les analyses sérologiques et bactériologiques portent sur de nombreux produits humains et vétérinaires, l’objectif étant d'identifier les agents pathogènes et ainsi de réduire les risques de contaminations bactériologiques et donc de maladies. L'expertise auprès des industries de la Région Nord - Pas-de-Calais prend, elle aussi, une place importante dans le travail de l'Institut. Pasteur comme Calmette ont compris la nécessité et l’intérêt de travailler en étroite collaboration avec le monde industriel. C'est d’abord dans le domaine de la distillerie et de la brasserie que l'Institut Pasteur de Lille se distingue. Puis s’ajoutent la malterie, l'amidonnerie et l'industrie sucrière. L'eau est aussi un grand sujet d’études de l'Institut Pasteur de Lille. En effet, dès l'origine, l'étude chimique et bactériologique des eaux amène aussi bien à une maîtrise des contaminations qu'à de nombreux travaux sur l'hygiène. Calmette et ses collaborateurs développent des systèmes de traitement des eaux résiduaires et de purification des eaux d'alimentation. Deux thèmes sur lesquels l’Institut Pasteur de Lille reste une véritable référence aujourd'hui encore.


L’institut Pasteur de Lille aujourd’hui

Aujourd’hui, l'Institut Pasteur de Lille compte 1 100 personnes qui se consacrent, chaque jour, à l’amélioration de la santé de l’homme et à la qualité de son environnement.

Au total, l’Institut Pasteur de Lille compte 16 équipes de Recherche en santé humaine. Reconnues internationalement, elles travaillent sur les 4 axes suivants : - La microbiologie - La parasitologie, l’immunologie et l’inflammation - Le cancer - Les maladies cardiovasculaires, métaboliques et neurodégénératives

Chaque axe associe différentes unités de recherche soutenues par les deux principaux organismes publics français de recherche, l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) et le Centre National de la Recherche Scientifique (le CNRS). D’étroites collaborations sont également développées avec les universités lilloises et le monde hospitalier, notamment autour de l’utilisation de certaines des plateformes technologiques de pointe présentes sur le campus.

L'Institut Pasteur de Lille accueille aussi de jeunes équipes qui ont pour ambition de devenir des unités de recherche structurées.

Enfin, des travaux de recherche sont effectués sur les micro-organismes émergents, les facteurs de pollution environnementale et leur impact sur la santé.

Fidèle à sa tradition d’ouverture sur le monde industriel, l’Institut Pasteur de Lille offre une multitude d’expertises et de collaborations aux industriels, aux collectivités territoriales… dans les domaines qui sont les siens : analyses de la qualité de l’eau, de l’air, des aliments, des cosmétiques, analyses biologiques…

La formation est également une activité présente sur le campus lillois depuis plus de cent ans. Dans la droite ligne pasteurienne, la diffusion et la transmission des savoirs scientifiques continuent à être organisées grâce notamment à une veille technologique permanente, à des méthodologies directement issues de ses services de recherche et d’expertise et à sa participation active à différents comités techniques et réglementaires. Chaque année, près de 3 000 professionnels, venant de 1 300 entreprises et collectivités sont ainsi formés dans des domaines aussi divers que la sécurité alimentaire, l’hygiène hospitalières, la nutrition, le tabagisme, l’alcoolisme, la gestion des risques ou encore les outils scientifiques de haut niveau.


Le pôle santé publique et éducation pour la santé de l’Institut Pasteur de Lille

La prévention et la médecine sociale ont été et restent des vocations et des motivations essentielles de l’Institut Pasteur de Lille. Depuis la création du dispensaire Emile Roux en 1901 par Albert Calmette pour dépister les malades tuberculeux jusqu’aux 18 000 examens de santé réalisés chaque année par le Centre de Prévention et d’Education pour la Santé (CPES), l’Institut Pasteur de Lille est toujours intervenu directement auprès des habitants de la Région Nord - Pas-de-Calais.

Le CPES de l’Institut Pasteur de Lille est divisé en deux pôles :

1. Le pôle vaccination.

Ce service effectue 46 000 vaccinations par an et accueille 10 000 personnes en consultation spécialisée. Ses missions sont les suivantes : - centre de vaccination de recours - vaccination dans les entreprises - centre antirabique pour la Région Nord – Pas-de-Calais - Formation continue des médecins et des pharmaciens

De plus, il permet aux voyageurs de se renseigner sur l’état sanitaire des pays dans lesquels ils se rendent, de les vacciner et de leur délivrer, s’ils le souhaitent, des conseils spécialisés lors de consultations.

2. Le pôle santé

Ce service a pour attribut premier de réaliser des examens de santé. Par ailleurs, il développe et participe à des actions d’éducation pour la santé destinées à la population : · séances d’éducation nutritionnelle, · programmes pour aider les fumeurs à arrêter la cigarette, · programmes pour aider à mieux gérer sa consommation d’alcool, si on la juge problématique, · programmes orientés vers la mémoire et la nutrition pour les personnes de plus de 60 ans.


Structures et Ressources

L’institut Pasteur de Lille est une fondation municipale créée le 9 novembre 1894 par la Ville de Lille à l’aide de fonds recueillis par souscription publique dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Elle a été reconnue comme Etablissement d’utilité publique par décret de Monsieur le Président de la République, en date du 1er avril 1898. L’Institut Pasteur de Lille est administré par un Conseil d’Administration dont le Président est, de droit, le Maire de Lille. L’Institut Pasteur de Lille est dirigé par un Directeur Général nommé par le Conseil d’Administration. Celui-ci est obligatoirement une personnalité scientifique. Le professeur Philippe Amouyel occupe cette fonction depuis 2002. L’Institut Pasteur de Lille tire l’essentiel de ses ressources financières de la valorisation de ses travaux de recherche et de ses expertises. Les subsides publics n’assurent que 10% du budget annuel de l’Institut. Cette gestion de droits privés, non lucrative, assure aux chercheurs une indépendance et une réactivité unique en France.


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