Discussion:Romainville

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Suppression de Mme Vigée-Lebrun dans les personnalités de Romainville

Ce n'est pas une personnalité de Romainville; en revanche, elle venait en visite au château et a laissé un témoignage intéressant dans ses souvenirs (gallica) :

« Je ne puis songer aux dernières campagnes que j’ai visitées, sans qu’il se mêle au souvenir de quelques doux moments plus d’un souvenir pénible : en 1788, par exemple, je partis avec Robert, pour aller passer quelques jours à Romainville, chez le maréchal de Ségur ; en route, nous remarquâmes que les paysans ne nous ôtaient plus leurs chapeaux ; ils nous regardaient, au contraire, avec insolence, et quelques-uns même nous menaçaient de leurs bâtons.

Arrivés à Romainville, nous fûmes témoins du plus terrible orage que l’on puisse voir. Le ciel avait pris un fond jaunâtre, teinté de gris foncé et, quand ces nuages effrayants s’entrouvrirent, il en sortit des milliers d’éclairs accompagnés d’un tonnerre affreux et de grêlons si énormes qu’ils ravagèrent un espace de quarante lieues des environs de Paris. Tant que dura l’orage, je me rappelle que madame de Ségur et moi, pâles et tremblantes, nous nous regardions en frissonnant ; il nous semblait voir dans ce jour sinistre le présage des malheurs, que, sans être astrologue, on pouvait prédire alors.

Le soir et le lendemain nous allâmes tous, avec le maréchal, contempler les tristes effets de l’orage. Le blé, les vignes, les arbres fruitiers, tout était détruit. Les paysans pleuraient et s’arrachaient les cheveux. Chacun s’empressa de venir au secours de ces infortunés ; les gros propriétaires donnèrent beaucoup d’argent ; un homme fort riche distribua aussitôt pour son compte quarante mille francs aux malheureux qui l’entouraient. A la honte de l’humanité, ce même homme, l’année suivante, fut massacré un des premiers par les cannibales révolutionnaires. »

Souvenir de Mme Vigée-Lebrun, lettre XI.

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