Discussion:Guerre civile népalaise

Dernier commentaire : il y a 9 ans par Zythème dans le sujet Refonte de la section chronologique
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révolution népalaise? modifier

l'article en anglais est assez complet...bENaddict 11 avril 2007 à 02:33 (CEST) Il faudrait certainement renommer cet article, mais comme le conflit a été peu couvert par les médias francophone, cette guerre ne porte pas vraiment de nom, d'ailleurs je pense que c'est plus une révolution qu'une guerre... et que tout cela n'a rien avoir avec Mao.....bref que pensez vous de Révolution Népalaise puisque après tout c'est assez semblable à ce qui s'est passé a la révolution francaisebENaddict 11 avril 2007 à 03:21 (CEST)Répondre

Article cause guerre civile modifier

Voila l'article coplet plus sources. Il faudrait que qqun puisse mettre en forme tout ça, particulièrement retoucher les notes de bas de pages. Il faut aussi modifier les tournures de phrases en "nous allons voir" et enlever les props de transitions entre parties. Douze ans après le début de la guerre civile népalaise le Parti Communiste Népalais Maoïste (PCN-M) remportent plus du tiers des 601 sièges à pouvoir lors de l’élection d’une assemblée constituante qui consacre l'abolition de la monarchie et l'instauration d'une "République démocratique fédérale", le 10 avril 2008.

Le 21 novembre 2006 le leader du CPN-M et le Premier ministre du Népal concluaient un accord de paix qui mettait fin à la guerre civile. Ce conflit qui débuta le 13 février 1996 avec le début de la guerre du peuple aura causé la mort d’environ 13 000 citoyens et jeté sur les routes entre 100 000 et 150 000 déplacés. Opposant le gouvernement népalais à une guérilla de type maoïste, il s’agit d’un conflit armé non international où chacune des deux parties cherche à obtenir le pouvoir sur l’ensemble du territoire népalais.

En raison de sa position géostratégique, enclavés entre les deux géants asiatiques (l’Inde et la Chine) le Népal à connu depuis sa fondation au 18ème siècle de nombreux conflits, qui l’opposèrent notamment au Tibet, à l’Inde ou à la Chine. Il se trouva également confronté à partir du milieu des années 1950 à une série de rebellions violentes, en réaction au gouvernement autoritaire des Pancayats qui prit fin en 1989 lorsque le roi Birendra leva l’interdiction qui pesait sur les partis politiques. Alors qu’une démocratie parlementaire était instaurée le Parti Communiste Népalais –Marxiste Léniniste Unifié (PCN-MLU) entamait la bataille parlementaire avec le Parti du Congrès (NC qui se définit comme luttant pour l’instauration d’une république fédérale au Népal). Pourtant, à la suite d’un long processus de scissions et de débats parmi les forces d’extrêmes gauche concernant leurs participation aux débats parlementaires, le PCN-M (crée en 1994) mené par son leader Pushpa Kamal Dahal dit Prachanda, lance le 4 février un programme en 40 points mêlant revendications politiques et socioculturelles : le 13 février la guerre du peuple est lancée.

Nous allons tenter ici de comprendre les mécanismes qui ont conduit au déclanchement de la guerre civile. Ainsi nous étudierons dans une première partie les mécanismes intérieurs découlant des spécificités de la nation népalaise, avant d’aborder les rôles joués par les « grands voisins » du Népal. Puis dans une seconde partie nous traiterons des choix stratégiques de certaines forces communistes depuis le dialogue parlementaire vers la prise des armes avant de nous interroger sur le caractère ethnique de ce conflit. Ainsi nous tenterons de répondre à la problématique suivante :

Comment peut-on comprendre le déclanchement de la guerre du peuple, entre lutte de classe et conflit ethnique ?







I. Panorama de la situation économique, politique et sociale du Népal avant 1996 : le maoïsme comme révélateur ?

Nous allons aborder la situation du Népal avant le lancement, le 13 février 1996, de la guerre du peuple par le PCN-M. Dans une première partie nous traiterons des conditions économiques et sociales du Népal mais aussi de la question de l’Etat. Dans une seconde partie nous analyserons le rôle que les grands voisins du Népal, l’Inde et la Chine, ont pu jouer dans le déclanchement de la guerre civile.

A. Une société en proie à de grandes difficultés.

« Le Népal, qui est encore constitutionnellement un Etat hindou au sein d’une société multi religieuse, est doté d’une politique de protection patrimoniale, encourage une économie fondée exclusivement sur l’exploitation des ressources du pays, et s’appuie sur une classe gouvernementale foncièrement incompétente et/ou corrompue  » En effet la situation socio-économique du Népal avant 1996 est encore largement celle d’un Etat étouffé par les politiques isolationnistes : le PNB par habitant est inférieur à 200 dollars et 42% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, ce qui le classe parmi les pays les plus pauvres de la planète. A ces difficultés s’ajoute la géographie physique de ce pays mais aussi le manque de techniques agricoles « modernes » ou de moyens de communications entre vallées. Pourtant, à y regarder de plus près, la situation économique du Népal avait déjà commencé à évoluer et ce dés les années 1960. En effet par les effets conjugués de l’arrivée d’ONG, puis de touristes amateurs de trekking, mais aussi les politiques d’aménagement du territoire des plans triennaux du début des années 1960 , le Népal avait déjà connu les premiers effets de la modernité. Néanmoins cette confrontation avec le monde moderne eut pour premier effet de creuser un fossé entre les générations qui ajouta un peu plus de tensions dans un Etat déjà extrêmement clivé : clivages ethniques mais aussi sociaux et religieux en raison du système de castes.

Pourtant, malgré de graves difficultés, les campagnes sont longtemps restées très peu politisées. En effet, comme le souligne B. Steinmann , la vie paysanne est avant tout régie par la religion et non pas par la politique, le souverain étant considéré comme un quasi-égal des dieux, ciment, selon l’auteur, de la société népalaise. Ainsi il n’existe pas à proprement parlé d’idée d’Etat moderne, et l’ordre social (avant les années 1990 mais encore aujourd’hui) est avant tout régi par le système de caste et la religion, et les aléas de la vie politique n’ont que peu d’échos dans les campagnes.

Ainsi, même si les sources de mécontentement ne semblent pas manquer, le manque de communication et le peu d’attrait manifesté par les populations paysannes pour les luttes politiques ne semble pas ouvrir la voie à la « guerre du peuple » que lance le PCN-M en 1996. Aussi, dans une deuxième partie nous allons étudier les rôles que peuvent avoir joué la Chine et l’Inde dans le déclanchement de la guerre civile népalaise.


B. Le rôle de la Chine et de l’Inde

Nous allons voir ici que le PCN-M, malgré son orientation politique déclarée n’entretient quasiment aucuns liens avec la Chine. En effet le gouvernement chinois fut l’un des premiers à condamner les exactions des rebelles népalais en décembre 2001 et donc à se démarquer sans ambigüités du mouvement « accusé de ternir le nom de Mao Zedong  ». De plus il est attesté que les armes de la guérilla ne sont pas d’origine chinoise . Ainsi c’est du coté de L’Inde qu’il faut regarder : le Népal s’ouvre géographiquement sur le Sud, les accès à la Chine étant fort périlleux, d’où une influence indienne ancestrale et encore très présente. En effet depuis le seizième siècle s’est opérée une « colonisation lente » du Népal par des peuples indo-népalais qui ont apportés le système des castes et qui composent encore aujourd’hui l’élite intellectuelle népalaise . De cette colonisation ininterrompue sont nés des liens étroits avec l’Inde qui nourrissent également le nationalisme népalais, défini comme « la vrais patrie des indous » par rapport à l’Inde colonisée.

De plus le Népal à longtemps été sous tutelle britannique puis indienne (jusque dans les années 1950) ce qui à encore  accrut  les liens que les deux pays entretiennent.

Néanmoins c’est du coté des partis communistes indiens qu’il faut se tourner pour comprendre les causes de la guerre civiles au Népal. En effet le gouvernement indien condamne dés novembre 2001 la guérilla et il semble clair que l’Inde n’à aucun intérêt à déstabiliser le Népal, en plein centre de l’ « arc de crise » himalayen (Cachemire, Népal, Tibet) comme le souligne J.-L. Racine. Comme nous allons le voir le maoïsme népalais entretiens des liens avec la société civile indienne, d’une part avec le naxalisme, de l’autre avec les associations de migrants népalais vivant en Inde : pour preuve l’organisation en décembre 1998 d’une vaste manifestation de soutien au PCN-M. à Delhi .

Le naxalisme est un mouvement initié en 1967 à l’issue de scissions au sein du parti communiste indien, rassemblant plusieurs groupes révolutionnaire qui s’appuient avant tout sur la mobilisation des masses paysannes. Les liens antre les deux groupes n’ont été officiellement déclarés qu’en juillet 2000 mais il semble clair qu’il existait des liens antérieurs les deux partis partageant une idéologie commune, formant ainsi un « corridor maoïste » selon l’expression de Philippe Ramirez. Enfin il ne faut pas oublier que le parti communiste népalais fut crée en Inde, à Calcutta, en avril 1949.

Ainsi le PCN-M bénéficiait-il de soutiens politiques importants de la part des naxalites indiens, qui combattaient sur des terrains similaires et partageaient la même idéologie et la même haine à l’égard du gouvernement indien qualifié d’expansionniste. A présent que nous avons évoqué la situation socio-économique du Népal ainsi que les soutiens dont bénéficie la guérilla nous allons à présent essayer de comprendre comment le PCN-M à put rapidement mettre en place la guerre du peuple et donc comment la guerre civile népalaise à commencé.


II. Des batailles électorales à la lutte armée : la marche vers la guerre civile

Au début des années 1990 il semble donc que tous les éléments soient en place pour le déclanchement du conflit : une situation économique très difficile, une société inégalitaire basée sur des clivages sociaux, ethniques et religieux et un maoïsme népalais jouissant de soutiens importants. Nous allons étudier ici les éléments déclencheurs de la guerre civile en analysant dans une première partie comment le PCN-M s’est assuré le soutien des campagnes. Enfin dans une deuxième et dernière partie nous nous interrogerons sur la dimension ethnique du conflit.

A .Le jeu des alliances et la naissance du PCN-M

Le programme en 40 points posé comme un ultimatum durant l’hiver 1996 par le PCN-M intégrait deux volets. Le premier reprenait des revendications socioculturelles : lutte contre les discriminations de castes, égalité des filles sur les questions d’héritage,… Le volet politique intégrait quand à lui des revendications « classiques », à savoir l’abolition des privilèges de la famille royale et l’appel à une Assemblée constituante. Comment et pourquoi le PCN-M a-t-il lancé, via sa branche armée l’armée népalaise du peuple, la guerre du peuple ? En effet comme nous l’avons vu les campagnes népalaises restaient relativement éloignées des batailles politiques qui se jouaient à Katmandou. Afin de comprendre ces luttes il nous faut revenir sur les événements qui ont précédés l’hiver 1996.

Comme nous l’avons vu en introduction le parti communiste népalais est longtemps resté clandestin. Lors de la fin du régime des Pancayats au printemps 1990 s’ouvrait l’ère du parlementarisme, qui justement enflamma les débats au sein des forces d’extrême gauche. Les débats sur la question de la participation à la démocratie parlementaire virent naitre le PCN-MLU . Ainsi les forces parlementaires bénéficiant d’une réelle assise politique devinrent le PCN-MLU et le Parti du Congrès (NC) se qui, comme le souligne P. Ramirez, provoqua des remous sérieux au sein de l’extrême gauche qui « n’a pas en effet renoncé à briguer des mandats, au titre de la ‘’dénonciation du régime depuis l’intérieur ‘’.Ainsi, deux factions empêchés par leurs anciens camarades de se présenter aux élections de novembre 1994 (emporté par le PCN-MLU) fusionneront en mars 1995 pour constituer le PCN-M ».

A partir de ce point la marche vers le lancement de la guerre du peuple se fit rapidement. En effet, en raison des conditions économiques une partie des populations campagnardes allait rapidement se rallier au PCN-M : des migrants saisonniers qui peinaient de plus en plus à trouver des parcelles de terres cultivables , paysans sans terres pauvres mais aussi relativement jeunes à qui l’entrée dans la guérilla offrait une certaine respectabilité. Ces populations n’avaient en effet rien à perdre et surtout ne se retrouvaient guère dans les discours du Parti du Congrès, qui luttait avant tout pour une transition vers un système démocratique libéral.




B. Lutte de classe ou conflit ethnique ?

Peut-on parler d’un conflit ethnique au sujet de la guerre civile népalaise ? La question est complexe car même si la société népalaise, en raison de son système de castes et des nombreuses ethnies qu’elle englobe reste profondément clivée, la réalité semble plus nuancée. En effet dés les années 1960 comme nous l’avons vu la création de trois grands axes routiers à permis un certain brassage ethnique entre les vallées, la création d’emplois mais a aussi favoriser l’apparition d’une classe moyenne. Aux extrêmes se trouvent d’un coté les classes dirigeantes, membres du parti du Congrès et du PCN-ML, plutôt issus des hautes castes, et de l’autres les paysans et artisans des basses castes. Ainsi il semble que ce soit principalement en termes de castes et de classes que la société népalaise est divisée. Néanmoins le facteur ethnique est très présent dans la rhétorique révolutionnaire du PCN-M puisqu’il lutte pour l’égalité entre ethnies et l’abolition du système des castes. En effet avant le lancement de la guerre du peuple les tensions entres ethnies et castes étaient grandes, particulièrement entre les ethnies de « mangeurs de bœufs » et la caste de Brahmanes. Ces inégalités anciennes dénoncés par le PCN-M ont permis le ralliement de nombreux jeunes issus de familles d’agriculteurs, notamment dans les ethnies de langues tibéto-birmane, les plus touchées par l’hostilité des hautes castes d’origines indo-népalaises.

En réalité, systèmes de castes, division de classes et minorités ethniques se recoupent, et une quatrième sorte de clivages s’ajoute avec la récente « modernisation sauvage  », à savoir un nouveau fossé intergénérationnel apparu dés les années 1980. Ainsi même si l’identification ethnique de nombreuses populations du Népal est une réalité, les difficultés économiques et sociales ainsi que les inégalités induites par le système de castes semblent avoir été beaucoup plus décisives quand au déclanchement de la guerre civile. En effet les clivages liés aux castes se sont superposées aux clivages ethniques durant la « colonisation lente » jusqu’à devenir totalement intériorisés par les populations concernés : comme en Inde, un paysan pauvre intouchable n’a que peu d’espoir de voir sa condition, ou celle de ses enfants, s’améliorer. Et c’est précisément sur ce point que s’est basé le ralliement d’une partie des populations campagnardes à la guerre du peuple, le PCN-M plaçant en bonne place dans son programme en 40 points l’abolition du système de castes comme nous l’avons vu. Cela se vérifie également lorsque l’on se penche sur les zones où la guerre du peuple à commencé durant l’hiver 1996, à savoir les districts de Rolpa, Rukum et Jajarkot, zones périphériques d’altitude, à faible densité humaine où se concentre la majorité des populations de langue tibéto-birmane.

Ainsi il semble que l’on ne puisse guère parler de conflit ethnique à proprement parler, au sens où ce n’est pas la seule composante qui rentre en ligne de compte lorsque l’on étudie les causes de la guerre civiles népalaise. Problèmes économiques liés à des années de politique isolationniste, modernisation sauvage et société inégalitaire basée sur un système de castes semblent être des facteurs beaucoup plus révélateurs.



En conclusion il semble clair que les conditions d’émergence du conflit armé au Népal soit complexe. Tout en gardant à l’esprit ce que nous avons vu précédemment, nous pourrions nous interroger sur cette réflexion de M. Kattel, historien des partis de gauche népalais  : « L’histoire des forces de gauche au Népal est une histoire de scissions, de paranoïa et de narcissisme : d’un coté les maoïstes dans la jungle ; de l’autre, des factions et des blocs qui se disputent au Parlement les moindres avantages. »

En effet comme nous l’avons vu, l’avènement du PCN-M fait suite à de nombreuses scissions qui eurent lieu à la suite et à cause de la mise en place d’une démocratie parlementaire. Et pourtant, en marge de ces débats houleux, la société népalaise était avant 1996 et reste encore largement une société « fondée sur l’inégalité de richesses, de relations, d’éducation, différences découlant de l’inégalité de naissance  ». C'est-à-dire une société où l’on ne saurait définir un unique critère comme cause de la guerre civile, tant l’ensemble de ces critères (inégalités de castes, de classes, d’ethnie ou de générations) sont superposés.

Ainsi on ne peut définir la guerre civile népalaise comme une guerre ethnique stricto sensu puisque le critère ethnique n’est pas prépondérant. En effet même, si la lutte pour l’égalité ethnique est un point important du conflit, ces revendications sont redéfinies par les forces de la guérilla. Le facteur ethnique devient un point de cristallisation supplémentaire des rancœurs face aux inégalités induites selon eux par le système des castes et la tyrannie de la royauté.


Bibliographie


- Le maoïsme au Népal. Lectures d’une révolution. Sous la direction de B.Steinmann, CNRS édition, 2006, Paris

- P. Ramirez, La guerre populaire au Népal : d’où viennent les maoïstes ? Disponible sur http://www.cairn.info/article_p.php?ID_ARTICLE=HER_107_0047

- Jean Luc Racine, Au Népal les maoïstes gagnent du terrain, paru dans Le Monde diplomatique disponible sur http://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/RACINE/10266

-Photographie disponible sur : http://www.lefigaro.fr/medias/2008/04/12/df73d4a6-0859-11dd-9764-0046220fea2c.jpg

Refonte de la section chronologique modifier

Je propose de refondre la partie chronologique en des paragraphes. Cette suite de mini-sections ne respecte le style des articles (si ce n'est de ceux explicitement chronologiques). Zythème Paroles dégelées 13 avril 2015 à 22:38 (CEST)Répondre

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