Discussion:Armand de Gramont (1879-1962)

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Le dîner du 14 juillet 1904 à Vallière n'était pas un dîner de fiançailles modifier

Au cours d’un dîner le 14 juillet Marcel Proust, ami de Armand de Gramont, duc de Guiche, et invité parmi trente convives par la famille de ce dernier en leur château de Vallière, dit avoir appris la nouvelle du futur mariage d’Armand. Il en fait part quelques jours après dans une lettre à Bertrand de Fénelon : « J’ai appris le mariage de Guiche un soir où j’étais allé dîner à Vallière. » (Correspondance de Marcel Proust réunie par Philip Kolb, IV, p. 198). L’annotation de cette lettre par Kolb introduit une légère confusion en qualifiant cette soirée de « dîner de fiançailles », erreur qui se propagera dans certains ouvrages ou articles proustiens malgré les faits la contredisant :

1)     Notons tout d’abord que la manière de Proust d’en rendre compte (« J’ai appris le mariage … un soir où j’étais allé dîner à Vallière ») n’est pas de celles que l’on utilise pour dire que l’on a été convié à un dîner de fiançailles.

2)     De même, dans ses souvenirs sur Marcel Proust, Armand de Gramont n’emploie pas le mot « fiançailles » quand il relate les circonstances de ce dîner avec Marcel Proust. Cf. Bulletin de la Société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray | 1956 | Gallica (bnf.fr) .

3)     Le dîner du 14 juillet eu lieu dans la résidence du fiancé, alors que les usages étaient qu’avant le mariage religieux, toute visite devait se dérouler au domicile de la fiancée. La « fête » des fiançailles, souvent sous la forme d’un dîner mais parfois un simple rendez-vous de remise de bague, était intime et familiale. On ne conviait pas une connaissance amicale comme Marcel Proust. Le dîner du 14 juillet 1904 à Vallière ne peut donc pas être un dîner de fiançailles. Cf. les guides d’usage de l’époque, tel celui de la « baronne Staffe » Usages du monde : règles du savoir-vivre dans la société moderne (Edition revue, corrigée et augmentée) / par la baronne Staffe | Gallica (bnf.fr) .

4)     La liste des invités au dîner de Vallière est connue par les rubriques mondaines des journaux de l’époque, qui le décrivent comme le dîner annuel habituel donné par le duc et la duchesse de Gramont, parents d’Armand, à cette époque de l’année, sans idée de fiançailles. Une quinzaine d’invités sont nommés, dont Marcel Proust, mais sans les prestigieux Greffulhe, soit la fiancée Élaine et ses parents le comte et la comtesse. On n’imagine pas un dîner de fiançailles sans la fiancée pressentie ni ses parents ! Cf. The New York herald | 1904-07-16 | Gallica (bnf.fr) .

5)     Enfin, datée du 8 juillet 1904, une lettre du duc de Gramont, voulant inviter le comte Greffulhe, père de sa future brue, au château de Vallière de façon « tranquille et discrète » : « Cher monsieur de Greffulhe [sic], Nous serons charmés si vous pouvez venir ici faire un tour de promenade dans le parc », lui signifie qu’entre autres empêchements « Le 14 nous avons pas mal d’invités » (ceux du dîner auquel Proust a assisté). Ils s’accorderont sur le 16 juillet, Cf. lettre du 8 et télégramme du 10 juillet 1904, du duc de Gramont, père d’Armand, au comte Greffulhe, père de la fiancée Élaine (Archives nationales, cote AP/101(I)/30). Preuve que les Greffulhe n’étaient pas au dîner du 14 juillet 1904 à Vallière. Aurellyen (discuter) 9 octobre 2022 à 12:13 (CEST)Répondre

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