Diotisalvi

architecte italien

Diotisalvi
Deotisalvi
Image illustrative de l'article Diotisalvi
Présentation
Naissance XIIe siècle
Décès XIIe siècle
Nationalité Italien
Mouvement Roman
Activités Architecte
Œuvre
Réalisations Chapelle de Sainte Agathe
Église du Saint Sépulcre
Baptistère Saint Jean-Baptiste

Diotisalvi ou Deotisalvi est le nom donné à un architecte italien actif à Pise au XIIe siècle.

Biographie modifier

Les sources anciennes ne spécifient pas le lieu de naissance de cet architecte actif à Pise au XIIe siècle. Dans l'une d'elles[1], il est dit pisan, quoiqu'il lui soit attribué le nom de Petroni, qui est probablement l'origine des hypothèses qui le donnent comme siennois[2], alors que l'attribution, tout à fait douteuse, de travaux à Lucques l'ont également fait lucquois[3],[4].

Œuvres modifier

À Pise, Diotisalvi se consacra aux constructions à plan central :

  • La chapelle Sainte-Agathe
  • L'église du Saint-Sépulcre
  • Baptistère Saint-Jean-Baptiste.

Chapelle Sainte-Agathe modifier

La chapelle Sainte Agathe (it) est située derrière l'église di San Paolo a Ripa d'Arno. C'est une petite construction octogonale en briques, elle présente sur ses sept côtés une fenêtre trifore insérée dans un arc (le huitième côté est la porte d'entrée, également incluse dans un arc). La coupole conique, est revêtue à l'extérieur d'un toit pyramidal[5].

 
Chapelle Sainte Agathe, Pise

Église du Saint-Sépulcre modifier

Si l'attribution de Sainte-Agathe à Diotisalvi est hypothétique, beaucoup plus certaine est sa paternité pour l'église du Saint-Sépulcre. De deux inscriptions sur le campanile ressort le nom de Diotisalvi : « HUIUS OPERIS FABRICATOR/D(EU)STESALVET NOMINAT(UR) ». Diotisalvi aurait donc construit l'église et le campanile probablement en 1152 ou 1153 (calendrier pisan)[6]. L'église, commanditée en toute probabilité, par les Templiers, prenait pour modèle celle du Saint-Sépulcre de Jérusalem. L'édifice a un plan octogonal, renforcé de contreforts aux angles, sur chaque côté s'ouvrent deux fenêtres placées en hauteur, quatre portails (aujourd'hui trois) sont disposés sur les côtés d'une façon alternative. À l'intérieur, un vaste déambulatoire, couvert d'un toit, entoure la partie centrale où huit piliers élancés soutiennent autant d'arches sur lesquelles repose le tambour octogonal surmonté d'une coupole pyramidale. Le campanile, dont la base est en pierres jusqu'au premier ordre et en briques ensuite, est rythmé par des corniches à bande lombarde[5].

Baptistère Saint-Jean-Baptiste modifier

L'édifice pisan reconnu sans conteste comme œuvre de Diotisalvi est le baptistère qu'il avait certainement projeté de construire en entier mais dont il ne put terminer l'exécution. La disposition générale du bâtiment correspond pleinement à la pensée du maître fondateur, séparé de la cathédrale tout en restant contigu, selon l'ancienne tradition des baptistères. Disposé en parfaite harmonie avec les autres édifices dans l'ample espace de la place, l'œuvre, commencée en 1152, exactement le [7], était destinée à remplacer un ancien baptistère octogonal dont les fondations ont été mises à nu au cours de travaux d'excavation au Camposanto, début 1960. Pour le baptistère, Diotisalvi reprend le modèle de son église du Saint-Sépulcre. Un plan circulaire coupé de quatre portes. À l'extérieur, le mur, rythmé par seize arcades aveugles, s'achève au pied d'une galerie bordée d'une arcature à claire-voie dont l'élégance aujourd'hui est un peu brouillée par des décorations gothiques ajoutées dans une phase ultérieure des travaux. L'intérieur, d'une extraordinaire composition, avec le mur périphérique de marbre bicolore à la manière typiquement toscane, le cercle de quatre piliers alternés avec quatre couples de colonnes reliés par douze arcades, constituent quatre secteurs de trois arcades chacun dont les médianes sont parfaitement axées sur les portes correspondantes. Au-dessus du déambulatoire annulaire, court une galerie et les douze piles reprennent leur élan jusqu'au tambour qui supporte une coupole tronc-pyramidale à base dodécagonale. À l'origine cette couverture était ouverte en son sommet par un oculus et c'est pourquoi Diotisalvi avait prévu une inclinaison au sol, afin de canaliser l'eau de pluie qui ne choirait pas dans la vasque baptismale prévue au centre de l'édifice et dans l'axe de cette ouverture vers le ciel[5],[8].

La date de début des travaux de Diotisalvi (1153 du calendrier pisan) est rappelée à l'intérieur, sur les colonnes à droite et à gauche de l'entrée principale ; une autre inscription, sur la colonne de droite signe ces travaux : « DEUSTESAVET MAGISTER HUIUS OPERIS »[5],[8].

Bibliographie modifier

  • (it) Piero Pierotti, Deotisalvi. Architetto pisano del secolo d'oro, Pacini editore, Pisa, 2001
  • (it)Piero Pierotti, Breve storia della Torre di Pisa, Pacini editore, Pise, 2003.

Notes et références modifier

  1. (it) A. F. Mattei, Memorie istoriche di più illustri uomini pisani, Pise, , p. 226,252,287
  2. G. Rohault de Fleury, Les monuments de Pise au moyen-âge, Paris, A. Morel, , p. 51,54-57
  3. (en) Conway, Early Tuscan art from the 12th to15th centuries, Londres, , p. 29-31
  4. Le nom de Diotisavi apparait sur le mur de l'église San Cristofo à Lucques mais les caractères stylistiques de l'édifice dénoncent de toute évidence le travail de maîtres lombards, actifs à Lucques à partir de la fin du XIIe siècle. Le nom de Diotisalvi semble donc être un cas, assez fréquent, d'homonymie. (Document Commune de Pise).
  5. a b c et d (it) Carla Guglielmo Faldi, Diotisalvi in Dizionario Biografico degli Italiani, Treccani, 1991 (vol. 40)
  6. En ce qui concerne les datations pisanes, il se peut que celles mentionnées soient différentes de plus ou moins une année par rapport à d'autres textes. Cela tient au fait que la République de Pise utilisait un calendrier dont l'année commençait à la date de la conception du Christ, le 25 mars de l'année précédente, et non à celle de sa naissance et qu'il n'est pas toujours évident de savoir de quel calendrier l'on parle.
  7. (it) Ottavio Banti, Cronaca di Pisa di Ranieri Sardo, Rome, Nella sede dell'Istituto Palazzo Borromini, , p. 32 (Sec. XV)
  8. a et b (it) V. Ascani, Diotisalvi in Enciclopedia dell'Arte Medieval, Treccani,

Liens externes modifier