David de Léon Cohen

négociant marseillais, tuteur du futur général Weygand, son père putatif
David de Léon Cohen
David de Léon Cohen en 1879.
Biographie
Naissance
Décès
(à 71 ans)
Marseille
Nationalité
Activité
Conjoint
Rachel Jalfon
Thérèse Denimal
Autres informations
Membre de
Consistoire de Marseille (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

David de Léon Cohen, né à Gênes le et mort à Marseille le , est un négociant marseillais.

Biographie modifier

Descendant d'une famille juive du Comtat, fils de Jassuda Cohen, négociant, et d'Esther Cohen, David de Léon Cohen s'installe à Marseille vers 1835. Il se marie le 13 août 1844 avec Rachel Jalfon dont il aura une fille, mais s'en sépare en 1855. Il a alors une longue liaison avec Thérèse Denimal, née en 1837 à Saint-Josse-ten-Noode[1], une petite commune adjacente à Bruxelles, et qui décédera à Neuilly-sur-Seine en 1919. Ils se marient en 1885, après que le divorce de David Cohen ait été prononcé le 11 mars 1885. Il est à noter que le divorce était interdit en France jusqu'à la loi Naquet de 1884, David de Léon Cohen n'aurait pas pu divorcer de sa première épouse avant cette loi et épouser plus rapidement sa seconde épouse. Au surplus, ajoutons que la loi française du 15 décembre 1904, loi bien postérieure au mariage des David Cohen et de Thérèse Denimal, supprima l'interdiction de mariage entre les personnes ayant pratiqué l'adultère. La révélation de la naissance d'un enfant adultérin, même bien après le mariage de David de Léon Cohen et de Thérèse Denimal, aurait pu avoir pour effet d'invalider juridiquement leur union.

Avec Thérèse, David de Léon Cohen veille de près sur l'enfance, la scolarité et les débuts dans sa carrière militaire de Maxime Weygand, né à Bruxelles de parents inconnus, futur général d'armée et membre de l'Académie française. David Cohen s'occupe de Maxime Weygand mais n'en sera le tuteur officiel que le 28 mars 1885[2]. Certains auteurs pensent que Thérèse Denimal serait certainement la mère du futur général[3] et que David de Léon Cohen en serait le père[4]. Maxime est confié tout d'abord peu après sa naissance[5], quelque temps à Hortense Denimal, l'une des sœurs de Thérèse Denimal, qui vivait à Bruxelles, puis à une nourrice, Mme Saget, qui l'élève jusqu'à l'âge de six ans à Marseille, 45 rue Cherchell, dans une maison qui appartient à David de Léon Cohen et qui jouxte l'immeuble où il a son domicile et ses bureaux. Ensuite, Maxime Weygand, après ses études effectuées au Collège des Frères de Marie, à Cannes en 1874 - 1875[6] et aux lycées Michelet de Vanves, Louis-le-Grand à partir de 1879, et Henri-IV, l'achèvement de sa rhétorique au Lycée de Toulon et son année de philosophie au Lycée de Marseille, entrera à l'école militaire de Saint-Cyr sous le pseudonyme de Maxime de Nimal qui n'est autre qu'une légère modification de « Denimal ».

À partir de 1847, David de Léon Cohen importe d'Italie, du Maroc et de Tunisie des peaux, de la laine et des céréales ; il exporte au Maroc des armes en provenance de Belgique. Dans les années 1850, sa maison de commerce est la plus importante firme marseillaise commerçant avec le Maroc. Il s'oriente également vers des activités bancaires. Il se retire des affaires en 1889 et cède son entreprise.

David de Léon Cohen est également un notable israélite, membre du consistoire de Marseille ; il apporte une importante souscription pour la construction de la nouvelle synagogue de Marseille.

Bibliographie modifier

  • Gilbert Bloch, « David de Léon Cohen, négociant, armateur et banquier marseillais (Gênes, 25 juin 1820- Marseille, 8 août 1891) », Provence historique, t. 46, fascicule 183 « Négociants marseillais, XVIIe – XIXe siècles »,‎ , p. 27-56 (lire en ligne).
  • Roland Carty, Éliane Richard et Pierre Échinard (préf. Émile Temime), Les patrons du Second Empire : Marseille, Paris, Picard (no 5), , 332 p. (ISBN 978-2-7084-0557-8 et 9782905596628, OCLC 490522058), p. 116-118.

Références modifier

  1. Acte de naissance n° 214 du 13 novembre 1837 de la commune de Saint-Josse-ten-Noode : L’an mil huit cent trente-sept, le treize du mois de novembre à cinq heures de relevée, par-devant nous Urbain Verbist Bourgmestre, Officier de l’état civil de la commune de Saint Josse Ten Noode, province de Brabant, ont comparu Denimal Constant Joseph, âgé de quarante-huit ans, profession de jardinier, domicilié à St Josse Ten Noode, lrquel nous a présenté un enfant de sexe féminin né en cette commune hier à dix heures du matin, de lui et de son épouse Dumont Barbe Joséphine âgée de quarante six ans et auquel enfant il a déclaré vouloir donner les prénoms de Thérèse Joséphine. Lesdites déclaration et présentation faites en présence de Fontaine Jean Baptiste, âgé de trente un ans, profession de peintre, domicilié à St Josse Ten Noode et de Robert Pierre Joseph, âgé de vingt deux ans, profession de jardinier, domicilié à St Josse Ten Noode. Et ont le père de l’enfant et les témoins signé avec nous le présent acte, après qu’il leur en a été fait lecture. (Signé) Robert, Ct J Denimal, J.B. Fontaine, Verbist.
  2. Gilbert Bloch, Jacques Denimal, Les curieux débuts (1885 - 1888) de la carrière du futur général Weygand, dans Revue belge d'histoire militaire, XXXI - 1/2, mars - juin 1995, pages 1 à 42, et spécialement page 6 : Conseil de famille tenu le 28 mars 1885 à la justice de paix du 2ème canton intra-muros de la ville de Marseille, sous la présidence du juge Justin Eyssautier assisté du greffier Marius Gallian : David Cohen - requérant - expose que le jeune Maxime n'a pas de tuteur, qu'il est indispensable d'en nommer un, que lui-même "a suivi l'enfant dès sa naissance, a pourvu à tous ses besoins, et lui a fait donner une excellente éducation".
  3. Jean Chélini, Dictionnaire des Marseillais, Marseille Aix-en-Provence, Académie de Marseille Diff. Edisud, , 368 p. (ISBN 2-7449-0254-3), p. 101
  4. Albert Duchesne, Le mystère Weygand enfin résolu, dans Historama, octobre 1984, pages 33 à 39, ainsi que Albert Duchesne, De qui le général Weygand était-il le fils ? (note critique), dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1970, 48-2, pages 416 à 455, à lire en ligne sur Persée [1]. Albert Duchesne, historien, fut conservateur au Musée royal de l'Armée et de l'Histoire militaire de Bruxelles de 1945 à 1977 et écrivit plusieurs études en relation avec l'histoire militaire du Royaume de Belgique.
  5. Dominique Paoli, Maxime ou le secret Weygand, Éditions Racine, Bruxelles, 2003 (ISBN 978-2873863012).
  6. Albert Duchesne, op. cit. page 433.