Déficit immunitaire combiné sévère

syndrome caractérisant un groupe de maladies héréditaires rares1 caractérisées par une anomalie des lymphocytes T et B
Déficit immunitaire combiné sévère

Traitement
Spécialité ImmunologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 D81.0
CIM-9 279.2Voir et modifier les données sur Wikidata
DiseasesDB 11978
eMedicine 888072
MeSH D016511

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Le déficit immunitaire combiné sévère (DICS) est un syndrome caractérisant un groupe de maladies héréditaires rares[1] caractérisées par une anomalie des lymphocytes T et B.

Ces maladies peuvent présenter une diversité de symptômes cliniques[2]. Les DICS provoquent une défaillance de la production d'anticorps, un mécanisme de la réponse immunitaire, en affectant soit directement les lymphocytes B, soit en perturbant leur activation via des lymphocytes T auxiliaires non-fonctionnels[3].

La mutation d'un seul des nombreux gènes pouvant causer ce trouble provoque donc une défaillance des deux "bras armés" (lymphocytes B et T) de la réponse immunitaire adaptative. Les DICS rassemblent les formes les plus sévères de déficit immunitaire primitif[4]. Le système immunitaire est tellement défectueux qu'il peut être considéré comme inexistant. Au moins neuf gènes dont la mutation provoque une forme de DICS ont été identifiés[5].

Les victimes de ce syndrome sont contraintes de vivre dans un environnement stérile, parfois toute leur vie, car elles sont extrêmement vulnérables aux infections. Pour cette raison, cette maladie est parfois surnommée maladie des bébés-bulles. Les patients développent souvent des infections bactériennes, virales ou fongiques très tôt dans leur vie et présentent souvent des maladies pulmonaires, des diarrhées chroniques et un retard de croissance[3]. Otites, pneumonies à pneumocystis récurrentes, ou encore candidoses buccales étendues sont également fréquemment observées. S'ils ne sont pas pris en charge - ou à moins d'avoir pu bénéficier d'une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques[1] - les nouveau-nés décèdent en moins d'une année des suites d'infections sévères récurrentes[réf. nécessaire].

Parmi les formes particulières caractérisées de DICS, la plus commune (1 naissance sur 200000) est le déficit immunitaire combiné sévère lié à l'X[1]. On retrouve également le déficit immunitaire combiné sévère par déficit en adénosine désaminase, le déficit en purine nucléoside phosphorylase, le syndrome des lymphocytes dénudés, le déficit de la chaîne alpha du récepteur IL-7, le déficit des gènes d’activation de la recombinase. De nombreux autres cas ont une étiologie, une cause génétique, encore inconnues.

Classification modifier

L'union internationale des sociétés d'immunologie (IUIS, International Union of Immunological Societies) propose une classification des déficits immunitaires primitifs en 10 groupes, dont le premier concerne les DICS et les déficits immunitaires combinés[6].

La classification des DICS repose principalement sur l'existence ou non d'une diminution quantitative des lymphocytes B et des lymphocytes NK associée à la diminution ou l'absence des lymphocytes T (constante). A noter que dans les DICS sans diminution des lymphocytes B (dits " LB +"), ces derniers ont généralement un fonctionnement perturbé.

T- B+ NK- modifier

T- B+ NK+ modifier

T- B- NK- modifier


T- B- NK+ modifier

Dépistage néonatal modifier

En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande depuis 2022 le dépistage néonatal des déficits immunitaires combinés sévères[8] . Ce dépistage repose sur la quantification des TREC (T-Cell Receptor Excision Circle), des fragments d'ADN formés au cours de la recombinaison V(D)J des récepteurs des cellules T (TCR), dont la concentration sanguine est diminuée en cas de DICS [9],[10]. L'intérêt est de pouvoir mettre en place les mesures prophylactiques contre les infection opportunistes avant leur survenue et de proposer précocement une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. L'objectif fixé par la HAS est un diagnostic du DICS avant 15 jours de vie.

Chez le cheval modifier

Cette maladie est présente chez le cheval Arabe, ou issu de croisements avec cette race : elle provoque généralement la mort du poulain en 15 à 45 jours[11]. Un test de dépistage génétique est disponible[11].

Notes et références modifier

  1. a b et c « Déficit immunitaire combiné sévère (DICS) ⋅ Inserm, La science pour la santé », sur Inserm (consulté le ).
  2. (en) Burg M, Gennery AR, « Educational paper: The expanding clinical and immunological spectrum of severe combined immunodeficiency », Eur J Pediatr, vol. 170,‎ , p. 561–571 (DOI 10.1007/s00431-011-1452-3)
  3. a et b (en) Aloj G, Giardano G, Valentino L, Maio F, Gallo V, Esposito T, Naddei R, Cirillo E, Pignata C, « Severe combined immunodeficiencies: New and Old Scenarios », Int Rev Immunol, vol. 31,‎ , p. 43–65 (DOI 10.3109/08830185.2011.644607)
  4. (en) M. Cavazanna-Calvo, S. Hacein-Bey, F. Yates, V. de, J. P. illartay, D. Le, F. eist et A. Fischer, « Gene therapy of severe combined immunodeficiencies », J Gene Med, vol. 3,‎ , p. 201–206 (DOI 10.1002/jgm.195)
  5. (en) Buckley R, « Molecular defects in human severe combined immunodeficiency and approaches to immune reconstitution », Annu Rev Immunol, vol. 22,‎ , p. 625–655 (PMID 15032591, DOI 10.1146/annurev.immunol.22.012703.104614)
  6. A. Bousfiha et al., « Human Inborn Errors of Immunity: 2019 Update of the IUIS Phenotypical Classification », Journal of Clinical Immunology,‎ (lire en ligne)
  7. Li L, Moshous D, Zhou Y et al. A founder mutation in Artemis, an SNM1-like protein, causes SCID in Athabascan-speaking Native Americans, J Immunol, 2002;168:6323-6329
  8. « La HAS propose l’extension du dépistage néonatal au déficit immunitaire combiné sévère (DICS) », (consulté le )
  9. Juergen Loeffler et al., « Quantification of T-cell receptor excision circle DNA using fluorescence resonance energy transfer and the LightCycler system », J Immunol Methods,‎ (lire en ligne  )
  10. « Évaluation a priori de l’extension du dépistage néonatal au déficit immunitaire combiné sévère par la technique de quantification des TRECs en population générale en France », sur has-sante.fr,
  11. a et b Sophie DANVY;Bernard DUMONT SAINT PRIEST;Margot SABBAGH;Loïc LEGRAND;, « Le gène SCID », sur Les Haras nationaux (consulté le )