Coregonus

genre de poissons

Coregonus est un genre de poissons voisins des saumons (de la famille des salmonidés). L'espèce type en est le corégone lavaret (C. lavaretus). Les corégones sont réputés d'un point de vue culinaire parmi les poissons à chair blanche et se consomment grillés, rissolés au four ou fumés.

Différenciation modifier

Le nom scientifique donné à ce genre de poissons vient du grec «koré» (pupille) et «gonia» (angle) car sa pupille forme un angle. Ils partagent toutefois cette caractéristique avec un grand nombre d'autres poissons. Dans la famille des salmonidés, le genre des corégones est celui qui compte le plus d'espèces, dont au moins 78 ont été décrites, mais leur nombre exact est encore débattu. Elles sont difficiles à distinguer sur la base de leur seule apparence; leur différenciation se fait à partir de leurs branchiospines dont le nombre, la forme et l'agencement varient suivant les espèces et qui ont une influence sur leur comportement alimentaire.

Les corégones se trouvent au Canada, en Russie et dans le nord de l'Europe. Ils vivent le plus souvent dans des lacs profonds (env. 50 m), notamment dans le nord des Alpes. Certaines espèces sont adaptées à l'eau salée, par exemple en mer du Nord et dans la Baltique, ou migrent entre les eaux salées et douces. Ils ont également souvent été introduits dans des lacs artificiels ou plus difficiles d'accès.

Selon les espèces, les corégones se nourrissent de plancton ou d'animaux de plus grande taille. Les espèces apparentées occupent souvent des niches écologiques différentes. Elles se distinguent par exemple par la façon d'absorber leur nourriture, dans les eaux libres ou dans le sol. Certaines espèces ont aussi des organes produisant du mucus dans le pharynx pour faciliter la collecte du plancton.

Les populations qui ont colonisé les lacs d'origine glaciaire il y a près de 15 000 ans et qui ont depuis lors vécu en isolation peuvent être considérées comme des exemples de l'évolution qui mènent à la formation de nouvelles espèces lorsqu'elles s'adaptent aux conditions de vie spécifiques à chaque partie du lac. Elles peuvent évoluer en parallèle dans différents lacs, donnant des formes et des comportements similaires sans être apparentées. Il en résulte une multitude de formes locales qui ne sont pas toujours des espèces réellement différentes, mais plutôt des races ou des sous-espèces qui se distinguent plus par leur apparence que par leurs gènes et qui sont exposées à l'hybridation[1].

Description modifier

Les corégones sont des poissons au corps allongé possédant une nageoire adipeuse comme tous les salmonidés. Le ventre est blanc, les flancs argentés et le dos bleuté. Leur bouche est petite et ils possèdent une ligne latérale bien marquée. Ils se déplacent en bandes à des profondeurs variant en fonction de la répartition du zooplancton dont ils se nourrissent, de préférence des crustacés et des larves d’insectes, mais occasionnellement aussi des mollusques et des poissons ou leurs œufs. Ils vivent dans des eaux froides bien oxygénées et l’incubation se fait en hiver entre 3 et 6 °C[1].

Protection modifier

Beaucoup d'espèces du genre Coregonus ont été ou sont en voie de régression ou à la limite de l'extinction, et à ce titre protégées par l'appendice III de la Convention de Berne. Que ce soit en Amérique du Nord ou en Europe, elles ont souffert de la surpêche au XIXe et au XXe siècle. Elles ont également souffert de la concurrence due à l'introduction d'espèces apparentées puis de l'eutrophisation des lacs dans la deuxième moitié du XXe siècle[1]. L'étroitesse de leur aire de répartition, souvent limitée à une partie d'un seul lac, est un autre problème pour leur survie. Au total, neuf espèces sont éteintes et trois n'ont plus été observées depuis des décennies. Dix-neuf sont considérées comme menacées.

Espèces modifier

Cette liste présente de nombreuses espèces européennes comme étant distinctes sur la base du travail de Kottelat et Freyhof publié en 2007. D'autres spécialistes considèrent qu'il n'y existe que deux espèces principales, C. albula et C. lavaretus, ce dernier étant très polymorphe.

Références modifier

  1. a b et c Jacques Bruslé, Jean-Pierre Quignard, Biologie des poissons d'eau douce européens, Lavoisier, 2013.

Références taxonomiques modifier

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