Cinéma togolais

Cinématographie au Togo

Le cinéma togolais a pour premier cinéastes des colons allemands qui visitaient le Togoland. Les Français tentent de supprimer le cinéma au Togo français. Après l'indépendance de la République togolaise en 1960, le gouvernement national du Togo encourage le cinéma, bien que le soutien du gouvernement au cinéma ait cessé après le retrait du financement français en 1990. Plus récemment, cependant, l'industrie cinématographique se développe à nouveau au Togo.

Historique modifier

Pendant l'époque coloniale modifier

Le cinéaste amateur Carl Müller filme Lomé en 1906 [1] avant de diffuser ses films en Allemagne. Un encouragement plus systématique au tournage colonial du Togoland fut fourni par Adolf Friedrich[2], gouverneur colonial du Togoland de 1912 à 1914. La visite de Wilhelm Solf en 1913 dans la colonie est filmée, puis diffusée en Europe [3]. Hans Schomburgk visite le Togo pour la première fois en 1913–1914, travaillant avec le caméraman britannique James S. Hodgson et l'actrice Meg Gehrts. Bien que le déclenchement de la Première Guerre mondiale conduise à la confiscation ou à la perte de la plus grande partie de leur matériel, Schomburgk put sortir des courts métrages en 1916–1917. Im Deutschen Sudan (Au Soudan allemand) de Schomburgk était un long métrage documentaire de 1917, utilisé pour la propagande coloniale[4].

Production et distribution de films n'était initialement pas régulées par le droit colonial français, jusqu'en 1932, date où l'administrateur colonial français Robert de Guise s'est plaint que les Africains du Togo français, comme Albert John Mensah à Lomé, transformaient leurs maisons et leurs entreprises en cinémas illicites, d'où le décret Laval. Ce dernier instaure la censure [5].

Période de l'indépendance modifier

Les années 1970 constituent "une grande période pour le cinéma togolais", selon l'administrateur culturel Komi Ati : le gouvernement post-indépendance encourage le cinéma, créant le Service du Cinéma et des Actualités Audiovisuelles (CINEATO) en 1976 pour réaliser des actualités et des documentaires. Cependant, le cinéma togolais a subi un revers en 1993, lorsque l'Organisation internationale de la Francophonie retire ses financements. Des cinémas et des sociétés de distribution ferment [6].

Epoque contemporaine modifier

Le secteur du cinéma togolais semble émerger, en dépit de sa faible envergure et du poids de la colonisation[7]. Par exemple, Anne-Laure Folly, réalisatrice de documentaires depuis le début des années 1990, est une cinéaste togolaise qui a acquis une renommée internationale. En 2009, Christelle Aquéréburu fonde ECRAN[8], une école de cinéma au Togo qui a formé plus de 100 étudiants et produit 20 films et documentaires. Le travail d'un étudiant de l'ECRAN, Essi Névamé Akpandza, a été nommé dans la catégorie Films d'école au FESPACO 2013[7] . Un nouveau code du cinéma et de l'animation est mis en place pour dynamiser l'industrie cinématographique au Togo. En 2018, le ministre togolais de la Culture, Guy Madje Lorenzo, ouvre une semaine du cinéma parrainée par le gouvernement, projetant plus de soixante films et organisant une résidence d'écriture de scénario. Parmi les nouveaux cinéastes, on compte Gilbert Bararmna et le lauréat Joël Tchédré[9].

Personnalités notables modifier

Notes et références modifier

  1. Wolfgang Fuhrmann, Imperial Projections: Screening the German Colonies, Berghahn Books, , 45–7 p. (ISBN 978-1-78238-698-8, lire en ligne)
  2. Richard Abel, Encyclopedia of Early Cinema, Taylor & Francis, (ISBN 978-0-415-23440-5, lire en ligne), p. 14
  3. Wolfgang Fuhrmann, Imperial Projections: Screening the German Colonies, Berghahn Books, , 188–9 p. (ISBN 978-1-78238-698-8, lire en ligne)
  4. Wolfgang Fuhrmann, Imperial Projections: Screening the German Colonies, Berghahn Books, , 249– (ISBN 978-1-78238-698-8, lire en ligne)
  5. James E. Genova, Cinema and Development in West Africa, Indiana University Press, , 26–27 p. (ISBN 978-0-253-01011-7, lire en ligne)
  6. Reconceptualising Film Policies, Taylor & Francis, , 316– (ISBN 978-1-351-74758-5, lire en ligne), « The Film Code 'will promote the development of the film industry and make Togolese cinema visible and competitive internationally: An interview with Komi Ati »
  7. a et b Africa: An Encyclopedia of Culture and Society [3 volumes]: An Encyclopedia of Culture and Society, ABC-CLIO, (ISBN 978-1-59884-666-9, lire en ligne), « Togo (Togolese Republic) », p. 1225
  8. Beti Ellerson, Christelle Aquéréburu, Directrice de l’ECRAN - Ecole de cinéma au Togo | Director of ECRAN film school in Togo, 15 April 2014
  9. Amelia Nakitimbo, Togolese film industry back on the international scene