Chronologie de la vie d'Honoré de Balzac en février 1822

Cet article présente une chronologie de la vie d'Honoré de Balzac en février 1822.

Février modifier

Février

Balzac lit Sterne, et notamment Le Voyage sentimental (OD, t.1, p. 1622)

1er février

(1007) La Petite bibliographie biographico-romancière du libraire Pigoreau publie un compte rendu de L’Héritière de Birague.

  • Auteur : Pigoreau Alexander
  • Livre : Petite bibliographie biographico-romancière, ou Dictionnaire des romanciers
  • Édité par Slatkine - Paru le 01 janvier 1968

Alexandre Pigoreau naquit à Paris en 1765. Sa famille le destinait à la prêtrise. Il devint professeur de grec et de latin, sous-principal de collège, et professeur suppléant de littérature grecque au Collège de France. Puis arriva la Révolution. Il portait déjà la soutane bien que n’étant pas encore ordonné. Il jugea prudent de renoncer à cette voie, et entreprit de vendre sur un quai de Paris les livres qui lui avaient servi à enseigner, et qu’il renouvelait le soir dans les ventes des salles Silvestre.

Un jour il rencontra sa mère : « - Est-ce possible. Voilà le fruit de l’éducation que vous avez reçue. D’évêque vous êtes devenu meunier. Faites comme il vous plaira. - Hélas, croyez-moi ma mère ! Il est des temps où il vaut mieux être meunier qu’évêque ».

Après ces débuts modestes il loua une échoppe, puis développa progressivement son commerce jusqu’à devenir libraire-éditeur. Ses activités ne l'empêchèrent pas d'écrire plusieurs ouvrages dont le plus connu est sa Petite bibliographie biographico-romancière, qui a été rééditée récemment, et qui aurait, parait-il, servi de modèle à Walter Scott pour sa biographie des romanciers célèbres.

Il avait épousé entre-temps sa cousine, Anne Bertrand, née en 1775, qui lui donna 14 enfants dont 8 vivaient encore en 1848. Après avoir vendu son fonds il se retira à Crécy. C’est là qu’il écrivit ses « Chansons et Poésies Créçoises », et qu’il entreprit, alors qu’il était presque octogénaire, de rédiger un dictionnaire étymologique de grec, auquel il travailla pendant une dizaine d’années et qu’il mourut sans avoir achevé.

2 février

(1007) La B.F. enregistre la parution du Pirate de Walter Scott

22 février

Lettre de B.F. à Laure : « Nous ne voyons plus Montzaigle du tout depuis quatre mois. Pourquoi ? – Après avoir touché les intérêts de sa dot d’avance, il a demandé mon consentement pour emprunter cinq mille francs pour acquitter ses dettes ; je lui ai donné une déclaration sur la constitution et les intérêts, observant que j’avais payé déjà une année. Cela n’a pas suffi, on voulait que je fusse caution dans l’acte d’emprunt. J’ai observé que le mari m’avait déclaré avant tout, dans notre première entrevue, qu’il avait six mille francs et pas un sou de dettes, et que leurs intérêts les plus sacrés ne me permettaient pas de m’engager. Ils se sont trouvés dans une telle gêne, qu’il a fallu le châle en gage et les diamants, etc., soit pour faire aller la maison ou pour satisfaire des créanciers dont la maison était et est encore assiégée, un peu moins à la vérité ». (AB 1964).

24 février

(1007) Lettre de Mme B.F. à Laure à propos de L’Héritière de Birague : « ... Vous lisez bien mal mes lettres puisque vous nous demandez des nouvelles de notre Héritière ; à quoi ont servi les recommandations que le frère vous a faites de la demander à grands cris à Bayeux et Caen ; j’ai des caquets à faire sur elle. Les enfants à deux pères ont toujours des trouble-famille, aussi je ne me reconnaîtrai grand-mère qu’à l’apparition de Clotilde qui seule aura droit de nous intéresser, car pour en revenir à mes caquets tu sauras qu’on s’est permis de mutiler les chapitres honoréains, de n’en pas soigner les épreuves de sorte que certaines phrases sont devenus galimatias ; on est revenu comme d’abus de travailler de cette façon et je pense qu’on peut rendre à présent quelque justice sur ma manière de voir lorsque je disais il y a quelques mois qu’il fallait bien se connaître avant de se lier trop intimement [..] Du reste L’Héritière doit être à Bayeux ou à Caen car le libraire nous a dit en avoir envoyé. C’est pourquoi ton frère ne t’a pas destiné d’exemplaire, espérant que ton impatience te ferait faire du tapage là-bas et prônerait à outrance afin que chacun demande l’ouvrage ».

Note de La Pléiade : « ce texte permet de penser que L’Héritière de Birague, « enfant à deux pères », fut écrite avec le seul Lepoitevin et non pas à trois avec Étienne Arago, comme l’ont affirmé certains bibliographes ».

(1007) Balzac lit Sterne, notamment Le Voyage sentimental.

  • À la tête de quelques volontaires, Jean Baptiste Berton, fait général de brigade à Waterloo, avait attaqué Saumur. Cette tentative de soulèvement échoua lamentablement. Berton arrêté, condamné à mort, fut exécuté à Poitiers le 5 octobre 1822.
25 février

De Villeparisis, lettre de B.F. à Laure : « Honoré va très bien ; il se brouille avec sa mère et bonne-maman parfois ; je suis le seul qui en suit parfaitement content, parce que réellement, j’ai lieu de l’être sous tous les rapports, il met de l’eau dans son vin et comme il est encore temps j’espère qu’il se sauvera ».

En ce qui concerne son gendre, il lui écrit : « Nous ne voyons plus Montzaigle de tout depuis quatre mois. Pourquoi ? - Après avoir touché les intérêts de sa dot d'avance, il a demandé mon consentement pour emprunter cinq mille francs pour acquitter ses dettes; je lui ai donné une déclaration sur la constitution et les intérêts, observant que j'avais déjà payé une année. Cela n'a pas suffi ; on voulait que je fusse caution dans l'acte d'emprunt. J'ai observé que le mari m'avait déclaré avant tout, dans notre première entrevue, qu'il avait six mille francs et pas un sou de dettes, et que leurs intérêts les plus sacrés ne me permettaient pas de m'engager. Ils se sont trouvés dans une telle gêne, qu'il a fallu mettre le châle en gage et les diamants, etc., soit pour faire aller la maison ou pour satisfaire des créanciers dont la maison était et est encore assiégée, un peu moins à la vérité ».

Fin février

Des manifestations organisées par des jeunes gens ont lieu contre des missionnaires dans plusieurs églises parisiennes.

Avant mars

(1009) Abandon de Une heure de ma vie.

Notes et références modifier