Charles Le Pois

médecin lorrain

Charles Le Pois, né en à Nancy et mort en dans la même ville[1], est un médecin lorrain, professeur et doyen de l'école de médecine de l'université de Pont-à-Mousson. En , il est le premier à faire de l'hystérie une maladie d'origine cérébrale et non utérine.

Charles Le Pois
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Biographie modifier

Son père, Nicolas Le Pois (né en 1527), est Premier médecin de Charles III, duc de Lorraine, en 1578, et l'auteur d’un livre : De Cognoscendis et curandis, præcipue internis humani corporis morbis.

Charles est envoyé, à l'âge de 13 ans, au collège de Navarre de Paris, où il étudie les langues, les belles-lettres et la philosophie.

En 1581, il est maître ès arts de l'université de Paris. Il étudie la médecine à Paris pendant quatre ans, et à Padoue pendant deux ans. Il prend sa licence à Paris en 1590.

Charles revient à Nancy, où il succède à son père comme médecin de Charles III de Lorraine, alors atteint de la gravelle et auquel il conseille les eaux thermales de Spa où il l'accompagne en 1603[2].

En 1617, il est le médecin du duc Henri II de Lorraine. Il obtient de lui l'autorisation d'établir une école de médecine à l'université de Pont-à-Mousson pour y être professeur.

Il meurt de la peste à Nancy en 1633, lors d'une épidémie où il était venu au secours de sa ville natale[2].

Œuvres modifier

 
Causes et remedes de la dysentrie... de Charles Le Pois imprimé à Pont-à-Mousson en 1623, bibliothèque Carnegie (Reims).

Charles Le Pois est un érudit connaissant le grec, le latin, l'hébreu et l'arabe, et plusieurs langues modernes (l'italien, l'espagnol, etc.). Son érudition et son jugement s'appuient sur l'étude des mathématiques. Il est partisan d'une médecine d'observation de type hippocratique, dégagée des subtilités de la scolastique[2].

Ses deux œuvres principales sont :

  • Selectiorum observationum liber (« Choix d'observations »), Pont-à-Mousson, 1618[3]. Dans cet ouvrage plusieurs fois réédité dans toute l'Europe jusqu'en 1768[2], il est le premier à définir les troubles hystériques comme étant d'origine cérébrale et non utérine[4], ce qui sera repris par les anglais Thomas Willis (1621-1675) et Thomas Sydenham (1624-1689)[5].
  • Discours de la nature, cause et remèdes..., Pont-à-Mousson, 1623. Sur les épidémies de dysenterie.

Hommages modifier

• Un amphithéâtre de la faculté de médecine de Nancy porte également son nom.

Références modifier

  1. « Savez-vous qui a été le premier professeur de la faculté de médecine ? », L'Est républicain,‎ (lire en ligne).
  2. a b c et d Nicolas Éloy, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne, t. 3, Mons, H. Hoyois, (lire en ligne), « Lepois (Charles) », p. 62-64.
  3. (la) Charles Le Pois, Selectorium observationum et consiliorum de praeter visis hactenus morbis affectibusque praeter naturam ab aqua, seu serosa colluvie et dilluvie ortis liber singularis [...], authore Carolo Pisone, Ponte ad Monticulum [à Pont-à-Mousson], apud Carolum Mercatorem [chez Charles Marchant], ciↃiↃcxviii [1618] (lire en ligne), p. 101.
  4. « Symptomata hysterica quidem vulgo dicta ad epilepsiam referuntur : epilepsia autem ipsa capiti idiopathica esse demonstratur non per sympathiam uteri, aut viscerum. » (« On attribue ordinairement les symptômes hystériques à l'épilepsie, mais il est démontré que l'épilepsie elle-même est une maladie de la tête, et sans liens avec l'utérus ni les viscères. ») (Charles Le Pois, Selectorium observationum et consiliorum, « Consilium de epilepsia », p. 102 [lire en ligne].)
  5. Elsa Dorlin, « Maladie des femmes », dans Dominique Lecourt (dir.), Dictionnaire de la pensée médicale, Paris, Quadrige / PUF, , 1270 p. (ISBN 2-13-053960-2), p. 705.

Liens externes modifier