Cavatine de Saint-Saëns

œuvre de Camille Saint-Saëns

Cavatine
op. 144 (R 140)
Page du manuscrit.
Première page du manuscrit autographe.

Genre Musique de chambre
Nb. de mouvements 1
Musique Camille Saint-Saëns
Effectif trombone ténor avec accompagnement de piano
Durée approximative min
Dates de composition 1915
Dédicataire George W. Stewart

La Cavatine est une pièce de musique de chambre de Camille Saint-Saëns composée en 1915, écrite pour trombone ténor avec accompagnement de piano.

Présentation modifier

En 1915, Camille Saint-Saëns est invité à participer à l'Exposition internationale de Panama-Pacific à San Francisco. Il y dirige notamment trois concerts consacrés à ses œuvres, dont Hail! California, partition composée spécialement pour l'occasion, donne des conférences et récitals et assiste à des concerts du Boston Symphony Orchestra. Le directeur musical de l'exposition universelle est George W. Stewart (1851-1940), tromboniste de formation, qui se lie d'amitié avec Saint-Saëns. C'est à son intention que le compositeur décide de consacrer une pièce au trombone. La partition, Cavatine pour trombone ténor avec accompagnement de piano, est rapidement écrite, peu après son retour en Europe effectué à bord du Rochambeau, à l'été 1915, à Paris[1],[2].

George W. Stewart, après réception d'un exemplaire de la partition, écrit à Saint-Saëns[3],[4] :

« Delighted beyond measure with Cavatina. It is unquestionably the most beautiful composition ever written for trombone. »

« Charmé par la Cavatine au-delà de toute mesure. Sans conteste la plus belle œuvre jamais écrite pour le trombone. »

Ce qui fait écrire Saint-Saëns à son éditeur Jacques Durand : « Il est vrai qu'on a peu écrit pour ce fulgurant instrument et l'on sait qu'il est facile d'être roi dans le royaume des aveugles, fût-on borgne ! »[5],[4],[6].

On ne sait pas si l'œuvre a été créée du vivant du compositeur. Après sa mort, survenue en 1921, la Cavatine est en tout cas imposée au Concours du Conservatoire de Paris en 1922, en hommage à Saint-Saëns. Les élèves de la classe de Louis Allard sont ainsi, possiblement, les créateurs de l'œuvre, durant les épreuves publiques du concours, le [4].

Structure et analyse modifier

La pièce, d'une durée moyenne d'exécution de cinq minutes environ[7], est en ré bémol majeur, à  
 
, Allegro[1]. Saint-Saëns, comme Berlioz, n'ignorait pas que « le ton de bémol est un des plus favorables à cet instrument[8] ».

Pour le musicologue Dominik Rahmer, « le titre de Cavatine choisi par Saint-Saëns — à l'opéra, ce terme désigne en général un air plutôt court et sobre — n'évoque pas sans raison la musique vocale. Bien que les accords brisés et les gammes du début soient d'inspiration typiquement instrumentale, dans l'ensemble Saint-Saëns met en avant les aspects lyriques et mélodieux de la musique et favorise les qualités chantantes du trombone[4] ».

La Cavatine, dédiée à George W. Stewart et publiée par Durand en 1915, porte le numéro d'opus 144 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Sabina Teller Ratner, le numéro 140[1].

L'œuvre reste aujourd'hui un des piliers du répertoire de l'instrument[4].

Discographie modifier

  • Camille Saint-Saëns : Les sonates pour instruments à vent, Jacques Toulon (trombone) et Annie d'Arco (piano), Arpège 1975, réédition Calliope 2004 (CAL 4819) et Indésens Records 019, 2013[9].
  • Camille Saint-Saëns : Musique de chambre avec vents, CD 1, Guillaume Cottet-Dumoulin (trombone) et Laurent Wagschal (piano), Indésens Records 010, 2010[10].
  • Camille Saint-Saëns Edition, CD 13, Ian Bousfield (en) (trombone) et Alison Procter (piano), Warner Classics 0190296746048, 2021[11].

Bibliographie modifier

Éditions modifier

Ouvrages modifier

Références modifier

  1. a b et c Ratner 2002, p. 226.
  2. Rahmer 2012, p. V.
  3. Ratner 2002, p. 227.
  4. a b c d et e Rahmer 2012, p. VI.
  5. Ratner 2002, p. 226-227.
  6. Ménétrier 1989, p. 762.
  7. (en) « Cavatine, for trombone & piano in ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  8. Hector Berlioz, Mémoires, Paris, Flammarion, coll. « Harmoniques », , 631 p. (ISBN 978-2-700-02102-8), p. 87.
  9. Michael Cookson, « SAINT-SAËNS - Musique de chambre avec vents Indesens Records IDE019 », sur www.musicweb-international.com, (consulté le )
  10. Pierre-Jean Tribot, « Saint-Saëns, intégrale majeure pour vents par les solides de l'Orchestre de Paris », sur ResMusica,
  11. Pierre Jean Tribot, « Saint-Saëns en édition », sur Crescendo Magazine,

Liens externes modifier