Cardiomyopathie œnolique

La cardiomyopathie œnolique (ou cardiomyopathie éthylique, ou alcoolique) est une forme de cardiomyopathie dilatée avec dysfonction systolique, secondaire à la prise chronique de boissons alcoolisés.

Elle se manifeste par une insuffisance cardiaque.

Physiopathologie

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L'alcool a des effets toxiques directs sur le muscle cardiaque[1]. Il favorise le stress oxydatif, l'autophagie[2]. L'acétaldéhyde, un métabolite de l'éthanol, a également un rôle délétère[3].

Certains gènes augmentent le risque de survenue d'une cardiomyopathie après exposition à l'alcool. C'est le cas d'un polymorphisme du gène de l'enzyme de conversion[4]

Diagnostic

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Il s'agit d'une cardiomyopathie dilatée avec fraction d'éjection basse, sans autre cause retrouvée (en particulier sans atteinte significative des artères coronaires) dans un contexte d'alcoolisme chronique (typiquement plus de 80 g d'alcool par jour depuis plus de 5 ans[3]).

L'électrocardiogramme ne montre pas d'anomalie spécifique. l'IRM cardiaque et l'échocardiographie montre une dilatation ventriculaire gauche avec abaissement de la fraction d'éjection, sans particularité par rapport aux autres cardiopathies dilatées[3].

Évolution

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Le sevrage alcoolique permet la régression des signes et la récupération, au moins partielle, de la fonction cardiaque.

Traitement

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Outre le traitement classique d'une insuffisance cardiaque à fraction d'éjection basse, le sevrage en alcool est impératif.

Notes et références

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  1. Fernández-Solà J, The effects of ethanol on the heart: alcoholic cardiomyopathy, Nutrients, 2020;12:572
  2. Wang S, Ren J, Role of autophagy and regulatory mechanisms in alcoholic cardiomyopathy, Biochim Biophys Acta Mol Basis Dis, 2018;1864:2003 –9
  3. a b et c Domínguez F, Adler E, García-Pavía P, Alcoholic cardiomyopathy: an update, Europ Heart J, 2024;45:2294–2305
  4. Fernández-Solà J, Nicolás JM, Oriola J et al. Angiotensin-converting enzyme gene polymorphism is associated with vulnerability to alcoholic cardiomyopathy. Ann Intern Med, 2002;137:321–6