Buveurs de la Germanie

Buveurs de la Germanie, est une chanson royaliste, écrite dans le contexte de l'occupation de la France qui suit la chute du Premier Empire, et dont l’identité de l'auteur est sujette à controverse.

Les trois strophes originelles de la chanson[1].

Appellations différentes modifier

Cette chanson est abordée dans les différents ouvrages qui la traitent, sous des noms qui différent parfois. Ainsi on peut la trouver nommée :

  • Buveurs de la Germanie
  • Aux alliés
  • Adieu des Lyonnais aux Autrichiens
 
Robbert Batty, Camp des Alliés près d'Urrugne, 1823.

Histoire modifier

Elle a été écrite en 1815 dans le contexte de l'occupation de la France, qui suis la chute de Napoléon Bonaparte. Elle est initialement composée de trois couplets[1],[2],[3],[4]. Elle se chante sur l'air de Aussitôt que la lumière[1],[5].

Publiée, pour la toute première fois, dans Les Annales politiques morales et littéraires, elle est envoyée à tout les abonnés le 1er janvier 1816 l'attribuant à un habitant anonyme de la ville de Laon[2]. Elle fait alors le tour du nouveau royaume de France[2],[3]et semble même avoir été entonnée jusqu'à Liège[6].

Le journaliste Félix Platel mentionne le premier couplet, dans son ouvrage Savoie et Piémont[7],[8]. Couplet aussi mentionné de le roman historique du poète Jean-Pierre Veyrat, Le moulin de la Dhuys[9].

Controverse autour de l'auteur modifier

Elle fut, successivement, attribuée à un habitant anonyme de Laon[2],[3], puis à un autre de champagne, puis à un Lorrain[3]. Pour Charles-Émilien Thuriet, elle est l’œuvre du poète et chansonnier bisontin Charles Viancin. D'après Thuriet, elle ne lui fut pas attribuée en raison de la faible popularité qu'avait l'auteur, à cette époque[3].

En 1844, lors d'une lecture publique, Paul Decagny l'attribue, à un certain M. Gorain, d'Amiens[10]. Dans ses mémoires, François-Joseph Fourquin l'associe à un certain Monsieur Dupin, de Nevers et mentionne qu'un quatrième couplet fut écrit ultérieurement par un certain M. Gounot. Fourquin précise que cette chanson suscita une réponse de la par d'un colonel russe anonyme[5],[note 1].

Ultérieurement, l'historien Éric Jacques l'attribue à André-Marie Ampère[11].

Texte modifier

Buveurs de la Germanie
Quand partirez-vous enfin ?
Avez-vous conçu l’envie
D’avaler tout notre vin ?
C’est, je crois, la seule affaire
Qui vous retient parmi nous.
Mais soit dit sans vous déplaire,
Nous le boirions bien sans vous !

Protégez toujours la France
Comme vous l’avez promis,
Comptez sur notre constance
À vous traiter en amis :
Nous formons des vœux sincères
Pour être en paix avec vous.
Vivons toujours en bons frères,
Mais vivons chacun chez nous !

Sans vous, nous serions encore
Sous un régime oppresseur.
Mais la soif qui vous dévore
Altère notre bonheur.
Vous rendez à ma patrie
Un roi longtemps désiré,
Mais laissez nous, je vous prie,
De quoi boire à sa santé[1],[2],[3],[4],[12] !

Dernier couplet. Écrit ultérieurement :

Sensibles à nos prières,
Vous avez fait vos adieux,
Au delà de nos frontières
Puissiez-vous trouver mieux !
Pour nous, en nous rendant grâce
Et de notre tranquillité,
Nous buvons, grand bien vous fasse,
En chœur, à votre santé[5].

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. a b c et d Relation des fêtes qui ont eu lieu à Chambéry les 16 et 17 décembre 1815 (lire en ligne), p. 27
  2. a b c d et e Louis Besson, « Notice sur M. Viancin », L'Union franc-comtoise, no 25,‎ , p. 2 et 3 (document non paginé) (lire en ligne)
  3. a b c d e et f Charles-Émilien Thuriet, « Causerie sur Charles Viancin », dans Procès-verbaux et mémoires, Besançon, Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon, (lire en ligne), p. 213-214
  4. a et b Nicolas François Louis Besson, Annales Franc-Comtoises, (lire en ligne), p. 404-405
  5. a b et c François-Joseph Fourquemin, « L’occupation de Nevers pars nos bons alliés », dans Mémoires de la Société académique du Nivernais, (1re éd. 1815) (lire en ligne), p. 33-34
  6. La Vie wallone: revue mensuelle illustrée, Imp. G. Thone, (lire en ligne), p. 451
  7. Félix Platel, Savoie et Piémont : Causeries franco-italiennes, Paris, Alphonse Taride, , 308 p. (lire en ligne), p. 112
  8. Charles de Montmayeur, Choses de Savoie vers 1860, Paris, L. Duc & Cie, , 279 p. (lire en ligne), p. 16
  9. Jean-Pierre Veyrat, Le moulin de la Dhuys, Grenoble, Esperluette, , 224 p. (ISBN 978 2 402 16384 2, lire en ligne), p. 150
  10. Paul Decagny, Bulletins de la Société des antiquaires de Picardie, (lire en ligne), p. 231-232
  11. Éric Jacques, Ampère, Editions Ellipses, (ISBN 978-2-340-06200-9, lire en ligne)
  12. Revue d'histoire de Lyon, (lire en ligne), p. 113