Les Bowie nights sont une série de soirées organisées chaque semaine à la fin des années 1970 dans des clubs de Londres — le Billy's puis le Blitz — par un groupe d'adolescents. Inspirés par David Bowie, préférant au punk rock alors à son apogée un glam rock ressuscité, ceux-ci forment quelques mois plus tard le groupe connu sous le nom des Blitz Kids (en) et le mouvement des Nouveaux Romantiques. Plusieurs d'entre eux font carrière sur la scène new wave, comme Boy George ou Steve Strange, ce qui fait des Bowie nights le berceau de la musique anglaise des années 1980.

Historique modifier

Le Billy's est un nightclub minable de Soho, à Londres, situé au sous-sol d'une maison close[1]. Sous l'impulsion de Steve Strange et de Rusty Egan, futurs chanteur et batteur du groupe Visage[2], des adolescents l'investissent[1] les mardis à partir de 1976[3] ou de l'automne 1978[4]. Beaucoup d'entre eux étudient dans des écoles d'art en banlieue[1], comme la Saint Martins School of Art[5]. Fascinés par les persona de David Bowie, ils revendiquent le glam rock[6] à l'apogée du mouvement punk. Ils arborent maquillages sophistiqués, coupes de cheveux extravagantes et vêtements souvent androgynes avec lesquels ils créent une esthétique gay[7], expérimentale, bizarre, glamour[1] et théâtrale, à l'opposé du « cynisme monochrome stupide du punk traditionnel »[8]. On y passe du David Bowie bien sûr, mais aussi Kraftwerk, the Normal, Roxy Music, Gina X, Giorgio Moroder[1],[7]. Rusty Egan est un de leurs DJ réguliers[9], Steve Strange tient la caisse à l'entrée[10].

Début 1979[7] la bande prend ses quartiers au Blitz, une boîte londonienne dont Strange est devenu copropriétaire[1]. Ils y adoptent le nom de Blitz Kids (en), et donnent naissance au mouvement des Nouveaux Romantiques.

Outre Steve Strange plusieurs d'entre eux feront carrière dans la musique[1] :

Voir aussi modifier

Photographies de Nicola Tyson (en), 1978.

Références modifier

  1. a b c d e f g et h (en-GB) Tim Lewis, « 'The birth of the London club scene': Bowie Nights at Billy's Club – in pictures », the Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) David Buckley, Strange Fascination: David Bowie: The Definitive Story, Random House, (ISBN 978-1-4481-3247-8, lire en ligne), p. 318
  3. (en) Jon Stratton, Spectacle, Fashion and the Dancing Experience in Britain, 1960-1990, Springer Nature, (ISBN 978-3-031-09012-7, lire en ligne), p. 10
  4. (en) Dylan Jones, Sweet Dreams: From Club Culture to Style Culture, the Story of the New Romantics, Faber & Faber, (ISBN 978-0-571-35345-3, lire en ligne)
  5. (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1980s, Londres, Conran Octopus, coll. « Fifty Fashion Looks », , 107 p. (ISBN 978-1-84091-626-3), « New Romantics : perfectly posed pop », p. 32
  6. Jürgen Seifert, Pop&Rock. L’histoire de la musique Pop et Rock, BoD – Books on Demand, (ISBN 978-3-7386-7179-7, lire en ligne), p. 345
  7. a b et c (en-GB) David Johnson, « Spandau Ballet, the Blitz kids and the birth of the New Romantics », The Observer,‎ (ISSN 0029-7712, lire en ligne, consulté le )
  8. a b et c (en) « Nicola Tyson: Bowie Nights at Billy's Club, London, 1978 », sur Sadie Coles HQ (consulté le )
  9. (en) Marc Spitz, Bowie: A Biography, Crown, (ISBN 978-0-307-46239-8, lire en ligne), p. 308
  10. (en) Chris O'Leary, Ashes to Ashes: The Songs of David Bowie, 1976-2016, Watkins Media Limited, (ISBN 978-1-912248-36-0, lire en ligne), Teenage Wildlife