Bolet chauve

espèce de champignons

Hemileccinum depilatum

Hemileccinum depilatum, le Bolet chauve, anciennement Boletus depilatus, est une espèce de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Hemileccinum dans la famille des Boletaceae. Comestible moyen, il est caractérisé par son chapeau cabossé et son odeur iodée en grattant la base du pied.

Taxonomie modifier

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Xerocomus depilatus (Redeuilh) Manfr. Binder & Besl, 2001[1].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus depilatus Redeuilh, 1986[1].

Synonymes modifier

Xerocomus depilatus a pour synonymes[1] :

  • Boletus depilatus Redeuilh, 1986
  • Boletus obsonium ss. J. Blum (1969)
  • Hemileccinum depilatum (Redeuilh) Sutara, 2008
  • Leccinum depilatum (Redeuilh) Sutara, 1989
  • Xerocomus depilatus (Redeuilh) Manfred Binder & Besl (2001)

Noms vulgaires et vernaculaires modifier

Ce taxon porte en français le nom vernaculaire ou normalisé suivant : bolet chauve[2].

Description modifier

 
Trois Hemileccinum depilatum.

Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de Hemileccinum depilatum, le Bolet chauve, sont les suivantes :

 
Aspect du chapeau martelé cabossé typique.

Chapeau 6-12(15) cm, hémisphérique à convexe-pulviné (en forme de coussin), vite étalé, à la fin souvent entièrement plan. Marge aiguë, avec une fine marginelle peu ou non rabattue sur les tubes, ou obtuse et alors à marginelle subnulle. Surface parsemée de multiples dépressions ou fossettes, donnant un aspect bosselé-martelé caractéristique, rarement unie régulière chez les jeunes. A maturité, les dépressions s'estompent, sauf vers la marge. La zone bosselée peut parfois être circonscrite à mi-rayon, formant une "couronne" encore visible chez l'adulte. Cuticule molle-humide et légèrement translucide, mais non séparable, d'abord brun fauve à brun ocracé, chamois, s'éclaircissant vite à crème-alutacé, café-au-lait, plus ou moins pâle, mastic, rarement grisonnant, les fossettes gardant parfois leur couleur plus sombre d'origine, d'où un aspect marbré[3]. Revêtement très doux, comme satiné au toucher, subpruineux à subvelouté chez les jeunes, et mat, mais en réalité glabre, même sous la loupe, sans la moindre méchule ou feutrage.

Tubes moyennement longs, dépassant à peine l'épaisseur de la chair à mi-rayon de l'hyménium, jaune vif ou citrin, puis jaune-verdâtre, sublibres, puis subadnés après croissance complète du pied, non bleuissants à la coupe, sinon exceptionnellement.

Stipe d'abord long et robuste par rapport au chapeau, puis plus élancé, vaguement fuselé, atténué-radicant sur près de la moitié inférieure qui est enterrée profondément et plus ou moins terminé en pointe. D'abord blanchâtre, surtout dans la partie enterrée, puis progressivement jaune pâle dans la partie aérienne, ou seulement au sommet, et enfin se tachant progressivement (mais de façon inconstante, et surtout dans les récoltes méridionales) de rougeâtre vineux, sous la forme typique d'un anneau près du sommet, et de macules ou de plages variables en dessous. Revêtement presque lisse, sauf quelques fines granulations concolores, floconneuses dans la partie aérienne[4].

Chair ferme, légèrement cortiquée et fibreuse dans le pied (adultes), d'abord citrin pâle puis presque blanche à maturité, sauf sous les tubes et en haut du pied où elle reste d'un jaune plus soutenu, ainsi qu'à la base du pied où elle est parfois jaune-ocre. Non bleuissante mais se tache assez fréquemment de rougeâtre ou de rosâtre vineux avec l'âge et selon les intempéries, d'abord à la base du pied, puis en haut du pied, puis partout et dans les morsures. Elle peut aussi rester intacte ou bien prendre dans la moitié inférieure du pied une teinte gris-bleuté ou verdâtre-olivâtre caractéristique[4]. Saveur douce, à peine acidule. Odeur nettement iodée, presque toujours perceptible dans le pied.

Réactions chimiques modifier

La cuticule vire rapidement au lilas-violacé persistant au contact des vapeurs de NH3[4].

Caractéristiques miroscopiques modifier

Sporée olivâtre. Spores 11-15(16) x 5-6 µm. Pleurocystides peu nombreuses, peu larges (7-10 µm), longuement fusoïdes, à col souvent peu marqué.

Galerie modifier

Habitat modifier

 
Boletus depilatus venait d'être inventé par Guy Redeuilh, alors, on le voyait partout, sans avoir besoin de couper les Leccinum en deux, ni les étamines en quatre !

Espèce peu commune, venant en petites troupes très dispersées, fidèle à ses stations, même sèches, sous feuillus, surtout Carpinus, en terrain calcaire, en été (juillet-septembre), France, Corse, Italie, Tchéquie, Slovaquie[5].

Comestibilité modifier

Le Bolet chauve est comestible, c'est une espèce de valeur culinaire moyenne. Il est préconisé de lui retirer son pied fibreux et indigeste avant consommation[6].

Confusions possibles modifier

 
Boletus depilatus aquarelle Peltereau 1896.

À comparer avec le Bolet dépoli (Hemileccinum impolitum) au chapeau non cabossé de couleur blanchâtre ou beige pâle.

Le Bolet chauve est aussi semblable à Leccinum hortonii ou L. subglabripes (Amérique du Nord, Japon) aux teintes plus rougeâtres, moins radicant et spores légèrement plus grandes.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. a b et c V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 21 février 2024
  2. Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 21 février 2024
  3. Boletus depilatus Redeuilh, Bulletin de la Société Mycologique de France 101 (4): 389 (1986) [MB#104061]
  4. a b et c Bulletin de la Société Mycologique de France 101 (4) p. 394-395
  5. « MycoDB : Fiche de Hemileccinum depilatum », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  6. (it) « GUIDA RAGIONATA ALLA COMMESTIBILITÀ DEI FUNGHI »