Bipalium kewense est une espèce de vers plats terrestres du genre Bipalium et de la famille des Geoplanidae (sous-famille des Bipaliinae).

Bipalium kewense capturant un ver de terre

Description modifier

Bipalium kewense est un ver plat allongé et mince, mesurant entre 10 cm et 40 cm de long. La tête, en forme de demi-lune et précédée d'un cou noir, est plus large que le corps. Le dos, de couleur ocre clair, est rayé de cinq bandes longitudinales de couleur noire à grise. Le ventre est de couleur ocre clair[1].

Ce ver plat a des caractéristiques en commun avec Bipalium adventitium, avec une coloration et une période d'incubation similaires. Les individus de B. kewense sont cependant de taille largement plus grande[2] en pouvant atteindre 40 cm de long[3]. Il ne faut pas non plus le confondre avec une espèce qui lui ressemble, Diversibipalium multilineatum, aussi introduite en France[4].

Écologie et comportement modifier

Déplacement modifier

Le film suivant présente le déplacement de Bipalium kewense sur le sol.

Alimentation modifier

Bipalium kewense se nourrit entre autres de vers de terre[5]. Cependant son comportement n'a pas été entièrement étudié et Bipalium kewense pourrait se nourrir d'autres organismes.

Reproduction modifier

C'est une espèce hermaphrodite, comme tous les Triclades. La reproduction dans les régions d'origine est sexuelle, mais les individus trouvés dans le monde entier ont abandonné la reproduction sexuée[5]. Dans ce cas, un petit morceau se détache au niveau de la queue et recrée un individu entier en faisant repousser une tête, un phénomène appelé scissiparité.

Habitat et répartition modifier

Bipalium kewense serait originaire d'Indochine[1] mais l'espèce a été introduite accidentellement en Amérique du Nord et dans le sud-ouest de l'Europe.

L'espèce est documentée en France continentale (Labourd, gave de Pau, Biscarrosse, Arcachon, Nantes, Hérault, côte d'Azur…), Corse-du-Sud, La Réunion, Guyane, Martinique, Guadeloupe, Bora-Bora comme à Cuba, aux Açores, en Cantabrie[6],[7],[5],[8].

Systématique modifier

Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Bipalium kewense Moseley, 1878[9].

Synonymes modifier

Bipalium kewense a pour synonymes[9] les espèces suivantes :

  • Placocephalus kewensis (Moseley, 1878)
  • Sphyrocephalus kewense Hallez, 1890

Sous-espèces modifier

Selon World Register of Marine Species (17 janvier 2024)[9], une sous-espèce a été identifiée : Bipalium kewense viridis Lehnert, 1891.

Notes et références modifier

  1. a et b MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 18 janvier 2024
  2. Ducey, P. K., J. Cerqua, L-J West, and M. Warner. 2006. Rare egg capsule production in the invasive terrestrial planarian Bipalium kewense. Southwest Naturalist 51(2):252-254.
  3. « Un ver de terre de 40 centimètres pourrait menacer l’écosystème français » [vidéo], Planète, sur Le Monde, (consulté le ).
  4. (en) Giuseppe Mazza, Mattia Menchetti, Ronald Sluys, Eduard Solà, Marta Riutort, Elena Tricarico, Jean-Lou Justine, Luca Cavigioli et Emiliano Mori, « First report of the land planarian Diversibipalium multilineatum (Makino & Shirasawa, 1983) (Platyhelminthes, Tricladida, Continenticola) in Europe », Zootaxa, vol. 4067, no 5,‎ , p. 577 (ISSN 1175-5334, DOI 10.11646/zootaxa.4067.5.4)  
  5. a b et c Jean-Lou Justine, Leigh Winsor, Delphine Gey, Pierre Gros et Jessica Thévenot, « Giant worms chez moi! Hammerhead flatworms (Platyhelminthes, Geoplanidae, Bipalium spp., Diversibipalium spp.) in metropolitan France and overseas French territories », PeerJ, vol. 6,‎ , e4672 (ISSN 2167-8359, DOI 10.7717/peerj.4672, lire en ligne)  
  6. Vivant, J. 2005: Bipalium kewense Moseley, ver tropical terricole, existe à Orthez (Pyr. atl.). Bulletin de la Société Mycologique Landaise, 46-47
  7. Signalez-nous la présence des Plathelminthes (vers plats) terrestres, Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), 29 avril 2014
  8. Jean-Lou Justine, « Des vers géants prédateurs envahissent les jardins français. Dans l'indifférence », The Conversation,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a b et c World Register of Marine Species, consulté le 17 janvier 2024

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