Bernard Altum

zoologiste allemand (1824-1900)

Johann Bernard Theodor Altum est un zoologiste et un forestier prussien, né le à Münster et mort le à Eberswalde (province de Brandebourg). Il est un important ornithologue et est le premier à présenter une théorie sur la notion de territoire pour les oiseaux, à laquelle il associe leurs chants.

Biographie modifier

Bernard Altum poursuit ses études secondaires au lycée Saint-Paul de Münster, puis il étudie d’abord la théologie, toujours dans sa ville natale de Münster, et ensuite la philologie, qu’il continue à Berlin à partir de 1853. Mais sa préférence va aux sciences naturelles, notamment à la zoologie. Il suit les cours d’anatomie et de physiologie de Johannes Peter Müller, travaille sous la direction de Martin Lichtenstein au musée zoologique de Berlin (l'actuel musée d'histoire naturelle de Berlin) et obtient son doctorat en sciences naturelles en 1855 à l’université de Berlin. En 1856, il retourne à Münster et prend un poste d’enseignant à la Realschule[1]. En 1859, il est habilité à enseigner la zoologie à l’académie. Durant cette période, Altum essaye de donner plus d’importance à la zoologie en tant que matière d’enseignement à l’école, notamment dans son ouvrage de 1863, Winke zur Hebung des zoologischen Unterrichts[2].

 
Bernard Altum enseigne à partir de 1869 à la Forstakademie de Eberswalde

En 1869, il prend la succession de Julius Theodor Christian Ratzeburg en tant que professeur de sciences naturelles à l’école forestière d’Eberswalde (à 50 km au nord-est de Berlin). Là-bas, il étudie principalement la question de la protection des forêts (de) contre les animaux et publie entre autres l’ouvrage en trois tomes Forstzoologie[3] entre 1872 et 1875, qui restera une référence pendant longtemps. De plus, Altum est un des pionniers de l’ornithologie, il reconnaît l’importance du pic dans la vie de la forêt et publie Der Vogel und sein Leben[4], œuvre célèbre qui sera encore régulièrement re-publiée dans les années 1920-1930. Ce livre marque son époque, Altum est le premier à présenter une théorie sur les territoires des oiseaux et de leurs comportements associés, et à y lier le chant des oiseaux. En cela, il est en opposition avec l’anthropomorphisme, opinion dominante à l’époque, soutenue par exemple par Alfred Brehm dans ses œuvres. Les théories d’Altum lui ont amené de prime abord beaucoup de critiques, mais elles sont aujourd’hui communément acceptées. Durant la dernière décennie de sa vie, Altum est nommé président de la Allgemeine Deutsche Ornithologen-Gesellschaft (Société générale allemande d’ornithologie).

 
Bernard Altum (assis, 2e depuis la droite) en tant que membre de la commission d’examen, le 28 octobre 1893.

Il est aussi reconnu pour son travail sur la formation des bois chez le cerf élaphe, le chevreuil, l’élan et le daim. À côté de ces livres, il publie de nombreux traités dans différentes publications spécialisées. Il est un défenseur de la théorie de l'évolution téléologique dirigée contre Charles Darwin et obtient en 1891 le titre du Geheimrat[5]. De 1888 à 1896, Altum fait partie de la commission qui, au nom du ministère de l’Agriculture, des domaines et des forêts, conduit l’examen des assesseurs des services des forêts.

Johann Bernard Theodor Altum meurt le 1er février 1900 à Eberswalde.

Publications (extraits) modifier

  • Winke zur Hebung des zoologischen Unterrichts, Münster 1863
  • Die Säugetiere des Münsterlands, Münster 1867
  • Der Vogel und sein Leben, Münster 1868
  • avec Hermann Landois : Lehrbuch der Zoologie, Freiburg 1870
  • Forstzoologie, 3 Bände, Berlin 1872–1875
  • Die Geweihbildung bei Rothirsch, Rehbock, Damhirsch, Berlin 1874
  • Die Geweihbildung des Elchhirsches, Berlin 1874
  • Unsere Spechte und ihre forstliche Bedeutung, Berlin 1878
  • Unsere Mäuse in ihrer forstlichen Bedeutung etc., Berlin 1880
  • Waldbeschädigungen durch Thiere und Gegenmittel, Berlin 1889

Bibliographie modifier

  • Erich Wasmann: Dr. B. Altum Ein Nachruf. In: Natur und Offenbarung. Band 46, Druck und Verlag der Aschendorffschen Buchhandlung, Münster 1900, S. 193–204 (mit Bildnis).
  • Georg Arnold, « Altum, Johann Bernard Theodor », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 29, Nordhausen, (ISBN 978-3-88309-452-6, lire en ligne), col. 43-46
  • Andreas W. Daum: Wissenschaftspopularisierung im 19. Jahrhundert. Bürgerliche Kultur, naturwissenschaftliche Bildung und die deutsche Öffentlichkeit, 1848–1914. 2., erg. Auflage. Oldenbourg, München 2002, (ISBN 978-3-486-56551-5) (hier auch S. 473 Kurzbiographie).
  • Albrecht Milnik: Bernard Altum. In ders. (Hrsg.) et al.: Im Dienst am Wald – Lebenswege und Leistungen brandenburgischer Forstleute. Brandenburgische Lebensbilder. Verlag Kessel, Remagen-Oberwinter 2006, (ISBN 3-935638-79-5), S. 242–243.
  • Albrecht Milnik, Klaus Rohlfien: Professor der Zoologie Dr. Bernard Altum (1824–1900). Zum 100. Todestag. In: Eberswalder Jahrbuch für Heimat-, Kultur- und Naturgeschichte 2000/2001. Verein für Heimatkunde zu Eberswalde, Eberswalde 2000, S. 239–248, (ISSN 1616-1882)
  • Ludwig Gebhardt: Die Ornithologen Mitteleuropas. 1747 bemerkenswerte Biographien vom Mittelalter bis zum Ende des 20. Jahrhunderts. Verlagsgemeinschaft Aula-Verlag, Quelle-Meyer-Verlag, Limpert-Verlag 2006, (ISBN 3-89104-680-4) (Einträge zu Bernard Altum in Band I, S. 19, und Band II, S. 148)
  • Hermann Schalow: Beiträge zur Vogelfauna der Mark Brandenburg. (Reprint der Ausgabe von 1919.) Verlag Natur & Text, Rangsdorf 2004, (ISBN 3-9807627-9-3) (enthält auch ein Kapitel über Altum)
  • Gelasius Kraus: Bernard Altum als Naturphilosoph. Ein Beitrag zur Geschichte der Naturphilosophie im 19. Jahrhundert. Schöningh, Paderborn 1914
  • (de) Hermann August Eidmann (de), « Altum, Bernhard », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 1, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 230 (original numérisé). (mit mehreren fehlerhaften Angaben)
  • Feige: Gedächtnisrede auf Herrn Geheimen Regierungsrat Professor Dr. Bernard Altum (...), geboren den 31. Dezember 1824 zu Münster in Westf., gestorben den 1. Februar 1900 zu Eberswalde (...). Seiner Pfarrgemeinde zum Andenken gehalten am 11. Februar 1900 (...). Müller, Eberswalde 1900
  • Siegfried Koß in Siegfried Koß, Wolfgang Löhr (Hrsg.): Biographisches Lexikon des KV. 2. Teil (= Revocatio historiae. Band 3). SH-Verlag, Schernfeld 1993, (ISBN 3-923621-98-1), S. 16 f.

Notes et références modifier

  1. en Allemagne, école à cheval sur le collège et le lycée
  2. en allemand, Moyens pour augmenter l’enseignement de la zoologie
  3. en allemand, Zoologie forestière
  4. en allemand, L’Oiseau et sa vie
  5. Jusqu’en 1918, titre royal décerné entre autres aux très éminents professeurs des universités. Un équivalent en France serait conseiller du roi.

Liens externes modifier