Bérabich

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Les Bérabich (variante : Brabiche) (en arabe : البرابيش "البربوش") désigne une population d'origine arabe, concentrée au nord de Tombouctou, qui serait arrivée à la fin du IXe siècle et aurait réussi à contrôler rapidement les routes commerciales de Tombouctou vers le nord, D’après leurs traditions, les Bérabich se rattachent, comme la grande tribu des Rehamna du Houz de Merrakech, à un ancêtre Rahmoun, fils de Rizg, fils d'Oudeï, fils de Hassan.[réf. nécessaire]

On sait, en effet, qu'au cours du XVe siècle les Hassanes conduites par les fils de Hassan, font irruption dans l'extrême sud marocain et de là vont sans arrêt progresser dans le Sahara occidental, et arriver un jour à la lisière du Soudan, c'est-à-dire des pays noirs, de Saint-Louis à Tombouctou.

Cette invasion des fils de Rahmoun se produisit à la fois en Mauritanie et vers le Niger. En Mauritanie, c'est sous le nom de Rehamin qu'ils se mêlent à l'histoire locale. Vers le Niger c'est, dit la tradition des Bérabich, sous le nom d'Oulad Abd Er-Rahman, ou Oulad Rahmoun. Elle ajoute « Il y eut deux migrations successives. » La plus ancienne de ces migrations, sur laquelle il n'y a presque plus de renseignements, amena les premières fractions en bordure du Niger, de Goundam à Gao, en territoire saharien.

Les Berabiches étaient essentiellement des clans nomades parcourant de grands espaces désertiques et politiquement peu organisés. À partir du VIIIe siècle, ils sont plus concentrés dans l'actuel Nord du Mali.

On sait, en effet, qu'au cours du XVe siècle[Qui ?] les Hassanes conduites par les fils de Hassan, font irruption dans l'extrême Sud marocain et de là vont sans arrêt progresser dans le Sahara occidental, et arriver un jour à la lisière du Soudan, c'est-à-dire des pays noirs, de Saint-Louis à Tombouctou.

Cette invasion des fils de Rahmoun se produisait à la fois en Mauritanie et vers le Niger en Mauritanie, c'est sous le nom de Rehamin qu'ils se mêlent à l'histoire locale. Vers le Niger, c'est, dit la tradition des Bérabich, sous le nom d'Oulad Abd Er-Rahman, ou Oulad Rahmoun. Les premières bandes arabes, celles des Oulad Hamma ben Hassan, avaient entrepris cette tâche de conquête des pays du centre saharien.

On sait, d'après l'universelle et constante tradition historique maure[Laquelle ?], que Hassan, prototype du conquérant arabe de l'extrême-Sud marocain, eut trois fils Delim, Oudeï et Hamma (xve siècle). À Delim, à ses fils et serviteurs, à leur descendance échurent le rivage de l'Atlantique, le Río de Oro d'aujourd'hui, où nomadisent toujours les Oulad Delim. À Oudeï, et à tous les siens, la Mauritanie et le Sahel soudanais où fleurirent les « Vodei populi )>de la carte de Giulio Sanuto et où nomadisent toujours les nombreuses tribus hassanes, qui constituent sa postérité. À Hamma, le centre saharien, de l'Iguidi au Niger. Hamma, fils de Hassan, eut cinq nls Chebel, Omran, Saïd, Rennam et Akerma. Chebel, l'ancêtre éponyme d'une tribu aujourd'hui dispersée du Niger au Touat, les Beni Chebel, occupait l'Adrar. Les Oulad Reïlan, qui y sont toujours, sont un débris des Beni Chebel. Battues par leurs cousins les Oulad Rizg, fils d'Oudeï, ayant perdu leurs palmiers, leurs biens et quatre-cents des leurs, « dont le fils de Houa qu'il a été impossible d'identifier, la plupart des fractions Beni Chebel durent évacuer l'Adrar, suivis des campements de leurs cousins, fils d'Omran, de Saïd, de Rennam et d'Akerma.

Sous la conduite de Berbech, ils s'installèrent dans l'Azawad, vers la fin du quinzième siècle et dans le courant du seizième siècle, et furent les premiers agents de l'arabisation des Imoqcharen. C'est à ces Bérabich-Ià, ou gens de Berbech, que font allusion les Tarikh soudanais. Aujourd'hui dans chaque fraction Oulad Omran, Oulad Saïd et Oulad Rennam, le souvenir historique de ces origines s'est bien conservé. Ils disent « Nous sommes les descendants d'Omran, fils de Hamma ; de Saïd, fils de Hamma; de Rennam, fils dé Hamma. Nos frères les Beni Chebel se sont fondus un peu partout, chez nous et ailleurs. Nos frères les Akerma se sont fondus dans les Oulad Rennam. Mais ils n'en savent pas plus, et ils ne peuvent même pas situer l'antériorité de l'invasion de leurs pères sur celle des Oulad Abd Er-Rahman, qui eux furent des Outad Rizg

Les premières bandes arabes, celles des Oulad Hamma ben Hassan, avaient entrepris cette tâche de conquête des pays du centre saharien. On sait, d'après l'universelle et constante tradition historique maure, que Hassan, prototype du conquérant arabe de l'extrême-Sud marocain, eut trois fils Delim, Oudeï et Hamma (xve siècle). À Delim, à ses fils et serviteurs, à leur descendance échurent le rivage de l'Atlantique, le Rio de Ouro d'aujourd'hui, où nomadisent toujours les Oulad Delim. À Oudeï, et à tous les siens, la Mauritanie et le Sahel soudanais où fleurirent les « Vodei populi )>de la carte de Giulio Sanuto et où nomadisent toujours les nombreuses tribus hassanes, qui constituent sa postérité. À Hamma, le centre saharien, de l'Iguidi au Niger. Hamma, fils de Hassan, eut cinq nls Chebel, Omran, Saïd, Rennam et Akerma Chebel, l'ancêtre éponyme d'une tribu aujourd'hui dispersée du Niger au Touat, les Beni Chebel, occupait l'Adrar. Les Oulad Reïlan, qui y sont toujours, sont un débris des Beni Chebel. Battues par leurs cousins les Oulad Pizg, fils d'Oudeï, ayant perdu leurs palmiers, leurs biens et quatre-cents des leurs, « dont le fils de Houa qu'il a été impossible d'identifier, la plupart des fractions Beni Chebel durent évacuer l'Adrar, suivis des campements de leurs cousins, fils d'Omran, de Saïd, de Rennam et d'Akerma. Sous la conduite de Berbech; surnom d'on ne sait lequel des fils de Hamma, ils s'installèrent dans l'Azaouad, vers la fin du xve siècle et dans le courant du xvie siècle, et furent les premiers agents de l'arabisation des Imoqcharen. C'est à ces Berabich-là, ou gens de Berbech, que font allusion les Tarikh soudanais. Aujourd'hui dans chaque fraction Oulad Omran, Oulad Saïd et Oulad Rennam, le souvenir historique de ces origines s'est bien conservé. Ils disent « Nous sommes les descendants d'Omran, fils de Hamma; de Saïd, fils de Hamma; de Rennam, fils dé Hamma. Nos frères les Beni Chebel se sont fondus un peu partout, chez nous et ailleurs. Nos frères les Akerma se sont fondus dans les Oulad Rennam. Mais ils n'en savent pas plus, et ils ne peuvent même pas situer l'antériorité de l'invasion de leurs pères sur celle des Oulad Abd Er-Rahman, qui eux furent des Outad Rizg. Nous avons d'autre part, par Marmol, quelques renseignements sur les « Ulad Burbus comme il les appelle, et ils confirment ce que nous savons déjà. D'Utad.Hassensortentseptlignées, Duleïm, Burbus, Vodei (Oudeï), Arrahaména, Amar. Abimansoret Aby Abeyd Ali. Ceux d'Uled Burbus vivent aussi dans les déserts de Libye, vers le Sous éloigné qui est à l'extrémité du royaume de Maroc.

La deuxième migration, plus récente, remonte un peu avant 1650[Quand ?]. Voici, d'après le Tarikh des Berabich, dans quelles conditions elle se produisit. 11y avait trente à quarante ans que la première migration avait eu lieu, et c'était à la fin du règne de Moulay Ahmed le Dzehebi (par conséquent vers 1603[Quand ?], quand un saint homme des Rehamna, Abou Makhlouf, vint chercher fortune dans le pays, où ses compatriotes réussissaient si bien depuis une génération. II s'installa à Araouan, auprès du Cheikh Sidi Ahmed ag Ada, dit « Leggada », l'ancêtre des gens d'Araouan d'aujourd'hui, et se fit connaître par ses vertus islamiques et par ses talents commerciaux. Plusieurs de ses parents vinrent le voir et s'adonnèrent aussi au négoce. Bref, un beau jour, quatre campements rehamna, groupés sous le nom d'Oulad Aamer, s'ébranlèrent à leur tour du Maghreb, et vinrent s'établir dans l’Iguidi. « C'étaient les Oulad Sliman, les[Qui ?], Oulad Ahmed, les Delouat qui sont certainement Oulad Aamer, les Oulad Yich, qui le sont sans doute aussi, mais moins sûrement, à moins qu'ils ne soient Oulad Hamma ben Hassân. Sliman, le kebir du premier campement et le chef de la migration, était le fils aîné même d'Abou Makhlouf.

Le noyau arabe de la tribu berabich était dès lors constitué, il allait croître par ses propres moyens et par l'agrégat de nombreuses tentes et individualités étrangères[incompréhensible]. Les nouveaux arrivants établirent un courant commercial important, de sel vraisemblablement, entre l'lguidi et l'Azaouad. Cette situation dura un certain temps, et Sliman, le chef d'un des campements, contracta mariage avec une femme des Oulad Saïd, campement des premiers Oulad Abd Er.Rahman. Elle lui donna un fils, At-Hadj Mohammed. Au cours d'un de ses séjours dans l'Azaouad, et alors que ses contribules étaient repartis pour leurs affaires dans l'Iguidi, Yich, fils d'AI-Atchan, chef d'un autre campement, fut saisi par les Oulad Abd Er-Rahman et se vit raser sa barbe. La légende en donne les causes suivantes : les Oulad Abd er-Rahman prétendaient que tous les chameaux de robe grise leur appartenaient. Le troupeau d'Yich était au pâturage, quand une bande d'Oulad Abd er-Rahman, passant, vit un chameau à robe grise et l'emmena. Yich, prévenu par le berger, accourut aussitôt, et voulut reprendre sa bête. On affecta de le considérer comme un vieux fou, et par dérision on lui rasa la barbe. Yich ne voulant pas distraire les siens de leurs opérations commerciales, remonta son litham et ne dit rien jusqu'à leur retour. À ce moment, ses enfants apprirent par une indiscrétion de la femme de l'un d'eux qui, se querellant avec son mari, lui jeta à la face l'injure faite au vieil Yich. L'enfant courut à son père et voulut se tuer, mais le père l'en dissuada, et lui dit « Tu ne peux rien, seul, contre les Oulad AbdEr-Rahman, mais Anis ben Aïssa peut sauver la situation. » L'enfant vint trouver aussitôt Anis et saisit le piquet de sa tente.

Un voyageur au XIXe siècle

En 1860, le voyage du rabbin marocain Aby Serour et de son frère est arrêté à Araouane par le cheikh des Berabish, Sidi Ahmed Abya Ould-el-Rahal, qui jure de mettre à mort ces Juifs[1],[2],[3]. Aby Serour dut promettre se faire musulman et lui donna la moitié de tout ce qu'il possédait pour avoir la vie sauve jusqu'à leur présentation devant les Tholbas où sa maîtrise du texte coranique lui permit de sortir de l'ornière en disant vouloir rester juif et vouloir également payer la djizîa imposée par la Charia aux Gens du Livre, qui s'éleva alors à « 5 Mizen d'or par oreille », soit 250 Francs de l'époque pour les deux voyageurs. Il put et dut rester avec son frère à Araouane pendant un an, le temps de trouver le moyen d'aller jusqu'à Tombouctou sans se faire tuer[3].

Les grandes tribus actuelles modifier

  • Oulad Slaiman (variante : Sliman
  • Gouanine
  • Oulad Driss (variante : Idriss)
  • Oulad Ghannam
  • Oulad Ich (variante : oulad Iich)
  • Oulad Oumran
  • Nwaji (variante : Nouaji, Nouagi)
  • Oulad Ghailan (variante : Khaylan)
  • Ahl Araouane (variante : Arawane)
  • Ahl Boujbeiha (variante : Boujbehé)
  • Oulad Bouhanda
  • Raghan (variante : Reghan)
  • Sakakna (variante : Eskakana)
  • Lemhafidh
  • Chourfa
  • Oulad Boukhsib
  • Tourmoz (variante : Tourmouz)
  • Alwasra (variante : Ouasra)
  • Ahl Kaouri (variante : Koury)
  • Oulad Bouhanda
  • Nouwaji

Références modifier

  1. Dossier d'Akadem.org
  2. Y.-D. Sémach, « Un rabbin voyageur marocain : Mardochée Aby Serour », sur editions-ismael.com (consulté le )
  3. a et b « Bulletin de la Société de géographie », sur Gallica, (consulté le ), p. 347 & ss.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Attilio Gaudio, « Les Berabich (de Marrakech à Tombouctou) », in Les populations du Sahara occidental : histoire, vie et culture, Karthala, Paris, 1993, p. 149-156 (ISBN 2-86537-411-4)
  • Paul Marty, « Les Berabich », in Études sur l'Islam et les tribus du Soudan, tome 1, E. Leroux, Paris, 1920, p. 177-253, lire en ligne sur Gallica
  • Mohamed Taher Slaïmany, Tombouctou : contes et poésie des Bérabich, tome 1, La dune conte à la lune, Éditions Jamana, Bamako, 1995, 97 p. (ISBN 2-910454-07-X)
  • Sidi Mohammed Youbba, Histoire économique des Bérabich, ENS Bamako, 1975, 56 p. (mémoire de fin d'études)
  • Sidi Mohammed Youbba, « L'Azalaï, activité essentielle des Berabich », in Sankore, no 1, janvier 1985, p. 39-65 ; no 2, juillet 1985, p. 17-26

Articles connexes modifier