Bencao yan yi 本草衍义 / 本草衍義 « Interprétation étendue de la matière médicale », est une pharmacopée des Song du Nord (960-1127) qui à l’origine portait le nom de 本草廣義 Bencao guang yi ; le caractère guang 廣 fut changé en un synonyme yan 義 en raison d’un tabou sur les noms[n 1] de la dynastie des Song du Sud. Kòu Zōngshì 寇宗奭 l’a composée en 1116, puis son neveu Kòu Yuē 寇約 l’a imprimée en utilisant des planches gravées, en 1119[1],[n 2]. Elle comporte 20 juan.

D’après diverses remarques venant de monographies consacrées au Bencao yan yi, les charges de fonctionnaire de Kou Zongshi qui l’ont amené à beaucoup voyager, lui ont donné l’opportunité de collecter des informations sur les remèdes utilisés dans plusieurs régions[1]. Il avait manifestement assez d’esprit critique pour ne pas croire toutes les affirmations des anciennes pharmacopées et était capable d’examiner personnellement tout ce qui lui paraissait douteux[2].

À la demande de l’empereur, l’examen du contenu du Bencao yan yi par les autorités médicales valut à Kou Zongshi beaucoup de louanges. Il fut en conséquence nommé expert pour l’achat des drogues.

Tout comme les néo-confucéens avaient incorporé des idées du taoïsme et du bouddhisme pour revitaliser le confucianisme, Kou Zongshi intégrera les explications naturalistes via la théorie des correspondances systématiques aux observations directes des effets des médicaments, pour proposer des mécanismes explicatifs de leurs actions thérapeutiques. C’est ce syncrétisme idéologique qui est la caractéristique principale de son œuvre selon Paul Unschuld[1].

Plan modifier

Les trois premiers juan constituent une introduction large et systématique (Xuli 序例) au sujet. Kou Zongshi y exhorte le praticien à éviter les erreurs de diagnostic et de thérapie. Mais c’est surtout dans ces sections introductives que l’on trouve les innovations méthodologiques les plus intéressantes.

Il propose d'étendre l'usage les concepts médicaux développés dans le Huangdi nei jing qui servaient de base théorique à la thérapie par les aiguilles (l’acupuncture) et à la thérapie par les massages tuina 推拿, à la thérapie pharmaceutique. La théorie des correspondances systématiques permet de mettre en évidence des liens entre les saveurs des drogues et les facteurs pathogènes externes.

Le texte principal, composé de 17 juan, commente 460 médicaments spécifiques de la matière médicale, tirés principalement de

  1. Jiayou buzhu Shennong bencao 嘉祐補注神農本草 (forme courte Jiayou bencao 嘉祐本草),
  2. d’un commentaire daté du milieu du XIe siècle sur l'ancienne pharmacopée Shennong bencao 神農本草
  3. du Bencao tujing « Pharmacopée illustrée » 本草圖經 du VIIe siècle (tirée du Xinxiu bencao 新修本草).

Syncrétisme idéologique modifier

Pendant environ deux millénaires, la méthode traditionnelle de compilation des bencao (pharmacopée) a consisté à aligner tous les textes de matière médicale[n 3], des plus anciens aux plus récents, les uns après les autres, même s'ils étaient incompatibles, voire complètement contradictoires. Cette grande tolérance de points de vue divergents de la tradition des bencao était probablement vue par les auteurs comme une autorisation d’exprimer librement leur propre opinion. En revanche, un observateur moderne, qui considère la médecine et la pharmaceutique de ces époques anciennes comme des protosciences, et non comme une série d’opinions philosophiques, religieuses ou idéologiques, chercherait à savoir si des efforts ont été déployés pour départager par l’expérimentation des assertions incohérentes ou contradictoires. Une des assertions pourrait alors l'emporter ou la recherche pourrait aboutir à une analyse nouvelle cohérente.

Les néoconfucéens de la période Song ont exploré une intégration de certaines idées du taoïsme et du bouddhisme dans le cadre confucéen, cherchant une harmonie et un enrichissement mutuel plutôt qu'une exclusion stricte des autres traditions.

Les efforts pour unifier les points de vue divergents qui furent le motif principal des créateurs du néoconfucianisme, n’affecta la médecine que dans la deuxième moitié du XIe siècle[1]. En intégrant des explications naturalistes et en systématisant la théorie des correspondances, tout en se basant sur l'observation directe traditionnelle pour évaluer les remèdes naturels, Kou Zongshi a enrichi la tradition des Bencao d'une manière similaire à la façon dont les néo-confucéens ont incorporé des idées du taoïsme et du bouddhisme pour revitaliser et étendre le confucianisme. Ces deux mouvements témoignent d'une volonté d'intégration et d'innovation dans le respect des traditions.

Le Bencao yan yi a souvent été reconnu par les auteurs chinois et japonais, comme un texte précurseur de la littérature sur la matière médicale de l’époque suivante des Jin - Yuan 金元[1]. Kou était séduit par une approche naturaliste de la médecine, comme la théorie alors populaire de la circulation du qi (yunqixue 运气学)[3]. Son ouvrage marque ainsi le début de l’intégration des doctrines du yin yang et des Cinq phases (wuxing) et d’une manière générale des bases doctrinales de la médecine du Huangdi neijing dans la littérature des materia medica, caractéristique de la période Song-Jin-Yuan 宋金元 (960-1368).

Le contenu du Bencao yan yi modifier

Les trois premiers chapitres introductifs modifier

Dans les deux premiers chapitres Kou Zongshi présente ses vues sur la théorie médicale et sur l’application qui peut en être faite en matière de soins santé. Le troisième chapitre énumère des cas particuliers de maladies et de leur traitement, avec de nombreuses références à un médecin de l’époque Han 汉, Chang Chi (142-220 ?).

Kou Zongshi dans la préface indique[2]

« Les principes du soin de santé sont nombreux ; en les résumant, il n’y en a que trois de véritables: 1. nourrir l'esprit, 2. économiser le qi vital, et 3. prévenir les maladies [yī yǎng shén 一養神,èr xī qì 二惜氣,sān dī jí 三堤疾]…
Si on s'accroche à la fondation de son origine [yuan 元], à consolider le véritable qi de l'essence [jing 精], alors les trois foyers [du Triple brûleur sānjiāo 三焦] trouvent leur place, les six voleurs [liù zéi 六賊[n 4]] oublient leur forme, le domaine de la conscience se vide, l'harmonie parfaite est ainsi atteinte, et alors le qi se stabilise de lui-même[n 5]. C'est là l'art de traiter prudemment les influences (qi) .
Consommer la nourriture et la boisson en temps approprié, ajuster le chaud et le froid [par des vêtements appropriés] aux conditions extérieures, éviter les Huit perversions [bā xié 八邪[n 6]] dans les allées et venues, ne pas forcer le sommeil et l'éveil, alors le corps sera naturellement en paix. C'est là prévenir les maladies. »

Paul Unschuld donne une traduction du premier chapitre et d’une section du chapitre deux[1] qui sera utilisée ici. Ce texte très dense et riche d’informations reflète une sagesse basée sur la recherche de l’harmonie, de l’équilibre et de l’évitement des facteurs pathogènes externes. Les pratiques médicales s’intègrent dans tout un art de vivre.

La force de ces recommandations est considérablement renforcée dans le texte chinois par l’emploi de nombreuses formes quadrisyllabiques, semblables aux tournures idiomatiques figées des chengyu 成语[n 7]. Ces formes sont plus faciles à mémoriser et à l’oreille, elles sonnent avec force comme des slogans ou des maximes.

Poursuivons l'analyse du texte:

« Ces trois méthodes sont très faciles à pratiquer, pourtant les gens se persuadent qu'elles sont difficiles et n’ont pas la volonté de les suivre. Ainsi, une méthode pour prolonger la vie existe, mais peu de gens la valorisent vraiment, ce qui mène à la mort. C'est pourquoi les maladies s'attaquent aux uns et aux autres, et l'harmonie céleste est rapidement perdue. Les sages, compatissants, ont donc offert des techniques de préservation et de sauvetage, accompagnées de médicaments pour éliminer les maladies, permettant à tous, qu'ils soient conscients ou non, d'atteindre le domaine de la longévité. »

La section suivante traite du changement d’approche de la matière médicale. La description passe des aspects pragmatiques des anciennes pharmacopées à une approche théorique de l’utilisation des drogues. Kou Zongshi incorpore des éléments de la théorie médicale du Huangdi nei jing, notamment les concepts de yin et yang, les correspondances des Cinq phases (五行 wuxing), et l'importance de l'harmonie entre le corps humain et l'environnement naturel. Il souligne la nécessité d'une approche holistique dans le traitement des maladies, l'importance d'adapter les traitements à l'individu, et la prudence dans l'utilisation des médicaments pour éviter les déséquilibres et les effets secondaires.

Pour la première fois les drogues ne sont pas présentées comme des outils pour combattre directement des maladies, mais comme des entités complexes dont certaines de leurs qualités vont être sont dirigées contre des caractéristiques spécifiques des facteurs pathogènes.

Kou Zongshi reconnait là en partie les effets physiologiques des Cinq influences malignes (vent, chaleur, humidité, froid et sécheresse) de l’environnement qui seront reconnues après l’époque Jin Yuan et des effets thérapeutiques des Cinq saveurs exercées par les drogues (voir wuxing 五行). Il prend en compte un autre facteur pathogène qu’il nomme chōng qì 沖氣, une influence difficile à définir, provenant de la terre et pénétrant dans tout le corps.

Pour bien faire comprendre Kou Zongshi, Paul Unschuld donne le tableau suivant

Correspondance entre quintuplets de facteurs pathogènes et de drogues
Facteurs pathogènes
extérieurs
Effets Saveurs
des drogues
Effets
Froid Durcir Salé Rassembler
Chaleur Rapprocher Amer Durcir
Vent Disperser Acide Rassembler
Sécheresse Rassembler Âcre Disperser
chōng qì 沖氣 Harmoniser Doux Apaiser
« Depuis que le ciel et la terre ont été séparés, l'origine de toutes les créatures réside uniquement dans les cinq qi 氣 (influences). Lorsque les cinq qi sont en équilibre, les cinq saveurs (wei 味) émergent. Lorsque les cinq saveurs émergent, cela conduit à des milliers de transformations et de changements, jusqu'à l'infini. Ainsi, on dit que ce qui donne naissance aux êtres est le qi, et ce qui les fait mûrir est la saveur wei…Si le qi du froid durcit, alors la saveur correspondante peut être utilisée pour rapprocher les choses[n 8]. Le qi du chaud est souple, donc sa saveur correspondante peut être utilisée pour solidifier. Le qi du vent disperse, donc sa saveur peut être utilisée pour rassembler. Le qi de la sécheresse rassemble, donc sa saveur peut être utilisée pour disperser. L’influence pathogène nommée chōng qì 沖氣 vient du sol. Ce qi central harmonise tout, donc sa saveur peut être utilisée pour modérer…Si les vaisseaux sont rapprochés, ils sont en harmonie. C’est pourquoi les vaisseaux peuvent être nourris avec [des choses] salées. » (Toutes les traductions se sont fortement appuyées sur celles de Paul Unschuld).

Le texte se poursuit ainsi en établissant de multiples correspondances. Le Huangdi neijing (Suwen et Lingshu) avait déjà développé un système de correspondance entre d’innombrables quintuplets du monde naturel et de l’homme (voir Wuxing).

Dans le paragraphe suivant Kou Zongshi souligne qu’un mode de vie sain est la meilleure mesure préventive contre la maladie. Après avoir invoqué les principes de modération du confucianisme, il cite des maximes du taoïste Zhuangzi ainsi que des réflexions sur le détachement bouddhique.

Kou Zongshi aborde aussi le problème du champ conceptuel posé par le concept de qi 氣, aux multiples acceptions.

« Dans l’introduction [du Shennong bencao jing], il est mentionné que les médicaments possèdent cinq saveurs [wuwei 五味] (acide, salé, doux, amer et piquant) et quatre qi [si qi 四氣] (froid, chaud, tiède et frais). Je voudrai examiner un peu plus cette assertion. Lorsqu'on parle de qi, il s'agit en fait de l'odeur, qu'elle soit aromatique ou fétide ; [en ce qui concerne] le froid, le chaud, le tiède et le frais, [ces notions] se réfèrent aux propriétés naturelles des médicaments [yao zhi xing 藥之性]. Par exemple, comme il est dit dans la section sur l'oie : la graisse d'oie est de nature froide [xing leng 性冷], mais on ne peut pas dire que son qi soit froid, d'autant plus que chaque médicament a sa propre nature. Concernant les quatre qi, ils sont [au choix] : aromatique, fétide, nauséabond ou puant ; donc, on ne peut pas les associer avec le froid, le chaud, le tiède et le frais… Dans les sections introductives, le terme qi [qi zi 氣字] pourrait être mal interprété par les générations futures, il serait donc approprié de le remplacer par le terme « propriété » [xing zi 性字] pour que le sens soit correct. »

Dans le second chapitre, Kou Zongshi place pour la première fois dans la pharmacopée, les notions de yin et yang en relation avec l’existence humaine.

« L'existence humaine est en réalité le rassemblement des influences (qi[n 9] ) du yin et du yang. Si on ne parvient pas à harmoniser les influences du yin et du yang, cela nuit à la vie. Ainsi, le « Baoming Quanxing Pian » 寶命全形篇[n 10] dit : Les gens naissent des influences du ciel et de la terre. Il dit aussi : Lorsque le ciel et la terre unissent leurs influences, on a un être humain qui émerge. C’est possible parce ce que ce qui [est catégorisé comme le] yang se transforme en influences des plus fines, et ce qui [est catégorisé en] yin se matérialise comme forme [以陽化氣、陰成形] ».

Kou Zongshi était opposé à l’usage de drogue efficace de manière isolée car elle pourrait rompre l’équilibre entre le yin et le yang. De plus l’utilisation de médicaments spécifiques pour des symptômes spécifiques sans considérer l’état global de l’individu, va à l’encontre de son approche holistique.

Les notices sur les drogues modifier

Kou Zongshi discute de 500 drogues dans ses 466 notices (ou monographies). Il décrit leur origine, leurs effets physiologiques, leurs indications, la forme appropriée qu’elles doivent avoir pour être appliquée, les incompatibilités, leurs aspects extérieurs. Mais tous les points ne sont pas examinés systématiquement, loin sans faut car souvent les notices sont assez courtes.

Dans la plupart des notices, Kou se contente de citer quelques caractéristiques de la drogue qui n’ont pas été indiquées dans les anciennes bencao.

Certaines notices essaient de motiver l’usage de la drogue, comme par exemple celle sur le « lait humain » (rén rǔzhī 人乳汁) :

« Le lait humain : il a beaucoup d’effets bénéfiques pour le traitement des yeux. Pourquoi ? Le cœur produit le sang et le foie le stocke. Quand le foie a reçu le sang, alors on peut voir. Car, lorsque l’eau entre dans les conduits alors le sang est généré de lui. Il est également dit : quand il monte, il devient du lait ; quand il descend, il devient des menstruations. Ainsi, on sait que le lait est du sang[n 11]. L’utiliser comme goutte oculaire (collyre), comment cela ne pourrait-il ne pas être approprié ? Le sang est yin 阴, donc sa nature est froide (xing leng 性冷). Ceux qui stockent le froid dans les dépôts (organes zang 藏) ne doivent pas trop manger de fromage et d’aliments similaires. Bien qu’on parle de lait de vache ou de brebis, ceux-ci ne sont pas dispensés [des catégories du] yin et yang. Les barbares de l’Ouest [Xīróng 西戎][n 12] produisent du fromage de chamelle ou de jument. Les personnes âgées souffrant d’aphtes et incapables de manger, trouvent bénéfique de boire du lait humain chaud. »

On a là un bel exemple des innovations explicatives de Kou Zongshi: comment en proposant des hypothèses sur la physiologie humaine (l’origine du lait des femmes se trouve dans le sang) et en recourant aux principes de correspondance (le sang est yin donc de nature froide), on peut alors le recommander pour diverses indications (sous forme de collyre par exemple).

Mais la plupart des notices ne recourent à aucune explication naturaliste. Ainsi la notice sur la « corne de rhinocéros » (xījiǎo 犀角) ne s’intéresse qu’à l’aspect visible de la matière médicale. Kou discute des motifs et des marbrures colorées des cornes qui sont considérés comme des indicateurs de qualité mais il ne mentionne ni son usage thérapeutique et encore moins ne donne d’explications naturalistes sur l’efficacité thérapeutique de cette drogue. En effet sa bencao yan yi ne donne que des informations complémentaires aux notices traditionnelles, supposées connues du lecteur.

La notice sur le « cormoran » lúcí 鸕鷀 est aussi très intéressante. Kou Zongshi est capable de corriger les dires des anciens sur la base d’observations personnelles. Il indique que selon Tao Yinju (c’est-à-dire Tao Hongjing) que cet oiseau ne produit pas d’œufs mais qu’il les crache de son bec. Il s’en suit que les femmes enceintes n’osent pas manger de cet oiseau car ils crachent leur progéniture de leur bouche. Pourtant Kou Zongshi invoque un souvenir quand il était en poste à Lizhou où un grand arbre se trouvait derrière son bureau où nichaient 30 à 40 cormorans. Il les observait jour et nuit. Manifestement ils s’accouplaient et produisaient des œufs de couleur verdâtre. Comment pourraient-ils cracher leur progéniture ? Ceci n’a jamais été étudié. Apparemment, les anciens auteurs avaient écouté un récit erroné, dit-il.

Citations du Bencao yan yi dans d’autres œuvres

Dans le Bencao gangmu, Li Shizhen le cite 717 fois le Bencao yan yi, sous les noms de Kou Zongshi bencao, Kou shi bencao 寇氏本草, Yanyi, Zong shi ou Kou xiansheng 寇先生 « M. Kou » [4].

Bencao yan yi a aussi circulé sous la forme d’un appendice du Daguan bencao 大觀本草. Le texte a servi de source primaire de l’encyclopédie médicale Zhenglei bencao 類證本草, sous la dynastie Yuan (1279-1368)[3].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. 名諱, míng huì : cette pratique interdit l'utilisation des caractères présents dans le nom personnel de l'empereur en cours ou des empereurs précédents dans des textes officiels, des documents et d'autres domaines de la vie publique pour témoigner du respect et éviter toute forme de désinvolture ou de malchance
  2. voir la préface du texte chinois en ligne 本草衍義
  3. substance médicinale d'origine végétale, minérale ou animale, utilisée à des fins thérapeutiques
  4. les Six voleurs, liù zéi 六賊, se réfèrent aux six facteurs environnementaux ou climatiques excessifs qui peuvent perturber l'équilibre du qi dans le corps et mener à des maladies. Ces facteurs pathogènes sont considérés comme des « voleurs » car ils « volent » l'harmonie et la santé du corps. Ces six voleurs sont : 1) le Vent (風 Feng) qui peut provoquer des rhumes, maux de tête et douleurs musculaires, 2) le Froid (寒 Han) qui ralentit la circulation du qi, entraînant des crampes ou des troubles digestifs, 3) la Chaleur (暑 Shu) qui peut entraîner une augmentation de la température du corps, une inflammation, des éruptions cutanées, 4) l'Humidité (濕 Shi) qui est liée à des sensations de lourdeur, des gonflements, et des douleurs articulaires, 5) la Sécheresse (燥 Zao) qui peut endommager les liquides corporels, entraînant la sécheresse de la peau, des yeux, de la gorge, et des muqueuses, ainsi que des problèmes respiratoires, 6) le Feu / la Chaleur estivale (火 Huo ou 暑 Shu pour canicule) une exacerbation de la chaleur, le feu est associé à des symptômes plus graves tels que la forte fièvre, l'agitation, et l'hyperactivité des fonctions corporelles
  5. 則氣自定矣 l’économie de nos influences (qi) se réguleront
  6. Les Huit facteurs pathogènes sont formés des six voleurs déjà vus (vent, froid, chaleur, humidité, sécheresse, canicule) auxquels s’ajoutent les Épidémies (yi 疫) et la Turbidité (zhuó 濁) qui peut être interprétée comme des accumulations pathologiques internes, résultant de l'alimentation, de l'humidité, ou d'autres déséquilibres internes
  7. comme par exemples : 三焦定位,六賊忘形,識界既空,大同斯契…飲食適時,溫涼合度
  8. 寒氣堅,故其味可用以軟
  9. Paul Unschuld traduit généralement le caractère qi 氣 par « influence »
  10. le Baoming quanxing pian est un chapitre du Huangdi nei jing, Suwen 黃帝內經, 素問 cf. c.text
  11. gù zhī rǔzhī zé xuè yě 故知乳汁則血也
  12. peuples non Han vivant aux frontières ouest de la Chine, comme les turcs, tibétains ou d’autres peuples nomades

Références modifier

  1. a b c d e et f Paul U. Unschuld, Medicine in China – A History of Pharmaceutics, University of California Press, , 366 p.
  2. a et b 中醫笈成 » 典籍, « 本草衍義 [ben cao yan yi] » (consulté le )
  3. a et b ChinaKnowledge.de- An Encyclopedia on Chinese History and Literature, « Bencao yanyi 本草衍義 » (consulté le )
  4. Zheng Jinsheng (Author), Nalini Kirk (Author), Paul D. Buell (Author), Paul U. Unschuld (Editor), Dictionary of the Ben cao gang mu, Volume 3, Persons and Literary Sources, University of California Press,

Liens internes modifier

Liens externes modifier