Bülent Tanör
Bülent Tanör (né en 1940 à Istanbul et mort le à Istanbul) est un professeur de droit constitutionnel turc, auteur de deux rapports célèbres sur la démocratisation de la Turquie.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Formation |
Faculté de droit de l'université d'Istanbul (d) |
Activités |
A travaillé pour |
---|
Biographie
modifierAprès des études au lycée francophone de Galatasaray, il étudie à la faculté de droit de l'Université d'Istanbul où il obtient son doctorat en 1969. Après le coup d'Etat militaire du 12 mars 1971 (en), il est éloigné de son emploi à l'Université d'Istanbul en raison de ses opinions politiques. Quatre ans plus tard, il y retrouve son poste à la suite d'une décision du Conseil d'État. À la suite du coup d'État du 12 septembre 1980, il perd de nouveau son poste académique en 1983, par application de la loi n° 1402 sur l'état d'urgence.
Toujours en 1983, selon ses biographies disponibles en langue turque, il part à l'étranger et enseigne dans les Universités de Paris X, Dijon et Genève. En 1990, il peut rentrer en Turquie et recommence à enseigner à l'Université d'Istanbul.
En 2001, il enseigne à la faculté de droit de l'Université Galatasaray, à la suite de son renvoi par le président de l'Université d'Istanbul, Kemal Alemdaroğlu, officiellement pour des raisons d'éthique[1]. Ce renvoi est dénoncé par la presse comme un renvoi politique[2],[3].
Travaux
modifierAuteur de plusieurs ouvrages, Tanör était l'un des plus grands noms de la doctrine de droit et en particulier de la doctrine constitutionnelle européenne et turque. Dans son rapport les perspectives de démocratisation en Turquie écrit pour la Tüsiad en 1997, il propose la suppression du Conseil national de sécurité, et la mise sous tutelle de l'armée par le Ministère de la Défense[4]. Il défend d'autres idées telles que la reconnaissance de la multi-culturalité de la Turquie, la libéralisation du cadre juridique des actions collectives et une réforme approfondie dans l’éducation nationale[5]. Après l'adoption par les militaires de la Constitution de 1982, dont il considère qu'il s'agit d'une régression par rapport à celle, très libérale, de 1961, il écrit, toujours pour le compte de la Tüsiad, "Raising the Standards of Democracy in Turkey[3]
Il a joué le rôle d'un journaliste dans le film Coup, documentaire retraçant les interventions militaires et coups d'État en Turquie en 1960, 1971, 1980, et 1997 [6].
Références
modifier- On lui reproche d'avoir été rémunéré pour son étude Raising the Standards of Democracy in Turkey publiée au nom du Tüsiad, l'association des industries et entreprises turques. L'étude ayant été publiée non pas sous son nom, mais sous celui de l'association, l'Université argue que sa rémunération ne relève pas des droits d'auteur, et qu'il aurait donc du demander au préalable la permission de l'Université, et lui rétrocéder des droits
- Memorandum to the Turkish Government on Human Rights Watch’s Concerns with Regard to Academic Freedom in Higher Education, and Access to Higher Education for Women who Wear the Headscarf Human Rights Watch Briefing Paper June 29, 2004
- Professor Bulent Tanor faces expulsion from Istanbul University
- L'armée met les islamistes au pas L'Express, 1997
- Ozan Serdaroglu, « Les transformations des registres d’action de TÜSİAD dans les années 1990 : le rôle de l’enjeu européen », European Journal of Turkish Studies, 2009, [1]
- https://www.imdb.com/name/nm0849779/ IMDB
Liens externes
modifier- « Bülent Tanör » (présentation), sur l'Internet Movie Database