Béghin (sucreries)

raffinerie de sucre

Béghin
Disparition Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs Ferdinand Béghin (d), Henri Béghin (industriel) et Joseph Béghin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Société suivante Béghin-SayVoir et modifier les données sur Wikidata

Béghin préalablement Cogez[1] Béghin puis Ferdinand Béghin est une entreprise de transformation de betterave sucrière co-fondée par Antoine Ferdinand Béghin en 1826.

Elle est à l'origine de la création en 1972 de la société Béghin Say, aujourd'hui marque commerciale française de sucres appartenant actuellement au groupe coopératif sucrier français Tereos.

Avant Béghin modifier

La sucrerie Cogez Béghin est créée en 1826[2] par Joseph Cogez et son ami et futur beau-frère Antoine Ferdinand Béghin[3],[4],[5],[6].

En mars 1828, la sucrerie Cogez Béghin est la deuxième du département du Nord qui en compte 7 avec 35 tonnes de sucre brut produites à l'année[7].

En 1848, Joseph Cogez administre effectivement la sucrerie[8].

Antoine Ferdinand Béghin meurt en 1867[9]. Son fils Ferdinand Béghin lui succèdera auprès de Joseph Cogez[10]. Il deviendra maire de Thumeries[11].

Joseph Cogez meurt en 1886 et Ferdinand Béghin douze ans plus tard, à seulement 56 ans, le 31 août 1895

La sucrerie Béghin modifier

À la suite du décès de Ferdinand Béghin, d'importants investissements sont réalisés par ses fils Joseph (1871-1938) et Henri (1873-1944) pour moderniser la sucrerie de Thumeries et créer une nouvelle société nommée en sa mémoire Société des Sucreries et Raffineries Ferdinand Béghin[12].

La production de la sucrerie de Thumeries croît de manière importante. Elle peut traiter 600 tonnes de betterave en une journée en 1900[13] et en traite effectivement 150 000 tonnes en 1914[14]. Depuis 1900, et malgré un capital moins important, la sucrerie de Thumeries a une production quasiment identique à celle de son principal concurrent Français de l'époque, la société Henri Say[15],[16]. La crise du Corner sur le sucre égyptien provoquée en 1905 par le collaborateur et liquidateur testamentaire d'Henry Say Ernest Cronier affaiblit l'entreprise Say, l'endette temporairement et lui fait perdre sa position dominante au profit des sucreries F. Béghin.

Après la guerre, le montant des dommages de guerre attribués à la sucrerie de Thumeries s'élève à 127 millions de francs[17],[18].

En 1921, Béghin est associé à l'exploitation d'une sucrerie à Corbehem[19].

Dans le cadre du développement de l'entreprise, Henri Béghin devient administrateur en février 1923 de la nouvelle société immobilière La Maison des Ingénieurs Agronomes[20].

Initialement en commandite simple, la société des sucreries et raffineries F. Béghin est transformée le 17 juillet 1924 en une société anonyme au capital de 17 467 500 Frs ayant pour objet étendu l'exploitation des fabriques de sucre, raffineries, distilleries et la prise en charge des exploitations agricoles de Thumeries, de Beauchamp, de Corbehem, de Marquillies et de leurs annexes[21]. La société sera transformée en une société à responsabilité limitée l'année suivante, le 3 novembre 1925[22]. Joseph et Henri Béghin en sont les gérants.

Le développement de la société pousse Joseph et Henri Béghin à investir dans la création ou l'acquisition d'entreprises. Si Joseph Béghin, domicilié à Thumeries dont il deviendra maire[23], cofonde avec son frère et leur collaborateur et ami l'industriel Jean Prouvost un certain nombre d'entreprises en lien directe avec l'activité sucrières comme la société Entrepots de Thumeries qu'ils gèrent en 1930 [24] ou la Société d'Imprimerie de la Rue du Louvre qu'ils créent le 7 février 1933[25], ce sera Henri Béghin seul, alors domicilié à Paris, qui engagera avec Jean Prouvost une stratégie économique et politique plus globale en initiant la constitution d'un groupe économique diversifié avec la création le 19 janvier 1934 de la société de travaux publics Les Applications du Bitume[26], celle le 14 février 1936 de la Compagnie Moderne de Radiodiffusion[27] ou encore la reprise dès 1924 des titres de presse Paris-Midi et Paris-Soir[réf. souhaitée].

Dans le courant de l'année 1939, à la suite du décès en janvier de son directeur François Morel[28], Béghin acquiert la Sucrerie Générale d'Arras fondée en 1922 à l'initiative d'un jeune négociant en vins et spiritueux du Pas-de-Calais, Edmond Dubois[29],[30].

En 1940 la sucrerie de Thumeries possède un centre d'enseignement aux métiers de la filière[31]

En 1967, la société Béghin présidée alors par le fils d'Henri Béghin Ferdinand prend le contrôle d'un autre géant de l'industrie sucrière: la société Say.

En 1972, la société Béghin SA prend le contrôle de la Sucrerie centrale de Cambrai, fondée en 1872 par Jules Linard à Escaudœuvres (Nord), et fusionne avec la société Say pour constituer la société Béghin Say.

Notes et références modifier

  1. L'orthographe Cogez est correcte et elle est confirmée par de nombreuses publications de l'époque relatives à l'entreprise Cogez Béghin. La transformation en Coget est vraisemblablement le fait de reprises des registres sans familiarité avec la graphie minuscule très proche de ces deux lettres à l'époque et qui ne les distingue que d'une terminaison différente. L'erreur est renforcée par les faits que les orthographes Cogez et Coget cohabitent sur la commune de Thumeris et que le propre maire de Thumeries qui apparaît sur de nombreux actes d'état civils est un homonyme presque parfait, Joseph Coget, des hommes de la famille, Joseph Cogez.« Actes d'état civiles de la familles - Registres des naissances, mariages et décés des années concernées », sur archivespasdecalais.fr
  2. La date supposée de création de l'entreprise de 1824 est issue d'une page de généalogie privée et non-sourcée à propos de Ferdinand Béghin. La date supposée de 1821 est tirée de l'ouvrage Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France, Jean Lambert-Dansette, 1991 et constitue une source de catégorie identique - un registre industriel - mais moins fiable que la suivante éditée en 1946 et donc plus proche de la date de création de l'entreprise et cohérente avec les âges de 20 et 21 ans des protagonistes à l'époque« Annales de l'Institut national agronomique : administration, enseignement et recherche - Tome XXXIII - Ministère de l'agriculture et du ravitaillement - page 55 - III. Bordure sud de la Flandre intérieure - L'industrie compte... », sur Gallica
  3. La relation affirmée entre les deux hommes de beau-père - Joseph Cogez - à gendre - Antoine Ferdinand Béghin - n'est pas confirmée et est à l'évidence une erreur due de la tradition en cours à l'époque de la transmission du prénom du père: trois Joseph Cogez se succèdent directement et trois Ferdinand Béghin se succèdent sur 4 générations. De plus, Joseph Cogez père est un cultivateur de 54 ans qui décèdera un an après la création de l'entreprise quand les deux garçons, Joseph Cogez et Antoine Ferdinand Béghin, ont le même âge (20 et 21 ans)« Actes de mariage n°114 Bulteau-Béghin et n°17 Béghin-Cogez, Registre des mariages pour les années 1860 et 1834, communes de Faches-Thumesnil et Thumeries, cantons de Lilles sud et de Pont-à-Marcq- Archives départementales du Nord », sur archivespasdecalais.fr
  4. Confirmation du nom Joseph Cogez comme entrepreneur sucrier Lillois« L'Indicateur de Bordeaux - 13 janvier 1848 - page 1 - 2ème colonne milieu - Question des sucres - Signatures des résolutions citées », sur Retronews
  5. Nom de l'entreprise en 1826« Souscription ouverte à Paris pour un don destiné aux enfants du général Foy,et pour élever un monument à sa mémoire - 9 janvier 1826 - page 2 - 2ème colonne bas - Première liste des sommes reçues à Lille chz M. Dutilloy - 17ème ligne, 4ème souscripteur », sur Retronews
  6. Localisation de l'entreprise en 1827« Journal du commerce - 31 décembre 1827 - page 3 - 2ème colonne milieu - Liste des fabriques de sucre de betteraves », sur Retronews
  7. « Journal du commerce - 22 mars 1828 - page 3 - 2ème colonne milieu - Commerce et industrie. - 3ème colonne haut Département du Nord », sur Retronews
  8. « Le Mémorial Bordelais - 13 janvier 1848 - page 1 - 3ème colonne haut - Coalition des fabricants de sucre indigène - Ont été désignés à cet effet: ... », sur Retronews
  9. « Acte de mariage n°11 Beghin-Trannin, Registre des mariages pour l'année 1868, communes de Courchelettes, canton de Douai ouest - Archives départementales du Nord », sur archivespasdecalais.fr
  10. « La France - Édition régionale (Paris) - 29 décembre 1888 - p.4 - 1ère colonne haut - Dans le Nord - Élections à la chambre de commerce de Lille », sur Retronews
  11. « La Vérité , 5 septembre 1895 - p.4 1ère colonne haut - "Nécrologie", milieu », sur Retronews
  12. Présence d'un Béghin raffineur à Thumeries en juin 1899« Le Temps - 14 juin 1899 - page 2 - 5ème colonne milieu - Nouvelles du jour - 2ème partie - Par décret, sont nommés conseillers du commerce extérieur: », sur Retronews
  13. « La Sucrerie à l'Exposition universelle de 1900, P. Horsin-Déon, E. Bernard & Co.,1902 - page 109 bas », sur Gallica
  14. François Lecocq, « Les Béghin à la conquête de l'or blanc », dans Cent ans de vie dans la région, Tome 1 : 1900-1914, La Voix du Nord éditions, hors série du 17 novembre 1998, p.88-89.
  15. « Journal des chemins de fer et des progrès industriels, 1 janvier 1900 - p.39 - 2ème colonne haut - "La quantité de sucre brut produit pendant l'exercice..." », sur Gallica
  16. « Journal des chemins de fer et des progrès industriels, 1 janvier 1900 - p.703 - 3ème colonne haut - 3ème paragraphe "La nouvelle société a payé..." », sur Gallica
  17. « Le Populaire - 2 septembre 1923 - page 1 - 2ème colonne haut - Au conseil de l'office de reconstitution... », sur Retronews
  18. « Journal officiel de la République française (Annexes) - 13 mai 1924 - page 867 - 3ème colonne bas - ANNEXE N° 7532 », sur Retronews
  19. « La Journée Industrielle - 8 juillet 1921 - page 5 - 5ème colonne haut - La reconstitution de l'industrie sucrière dévastée - Sucreries en reconstruction », sur Retronews
  20. « La journée industrielle - 1 mars 1923 - page 3 - 2ème colonne milieu - Immeubles - sociétés immobilières - Société immobilière - La Maison des Ingénieurs Agronomes », sur Retronews
  21. « La journée industrielle - 19 juillet 1924 - page 2 - 6ème colonne haut - ALIMENTATION », sur Retronews
  22. « La journée industrielle - 3 novembre 1925 - page 3 - 4ème colonne bas - Société des Sucreries et Raffineries F. Béghin », sur Retronews
  23. « Paris-Soir - 8 septembre 1938 - page 3 - 5ème colonne bas - Les obsèques de M. Joseph Béghin à Thumeries », sur Retronews
  24. « La journée industrielle - 17 septembre 1930 - page 2 - 7ème colonne bas - Commerce », sur Retronews
  25. « La loi - 9 février 1933 - page 2 - 3ème colonne haut - Suivant acte ... », sur Retronews
  26. « La loi - 21 janvier 1934 - page 3 - 6ème colonne milieu - Service juridique », sur Retronews
  27. « L'Usine - 20 février 1936 - page 55 - 1ère colonne bas », sur Retronews
  28. Il est avéré que le site d'Arras appartient à l'entreprise Béghin. Les références faites à la sucrerie d'Arras ou à la société civile de ses obligataires dans les journaux administratifs s'arrêtent toutes à la suite de la mention du décès de son directeur en janvier 1939 malgré la bonne santé financière de l'entreprise attestée par les publications précédant le décès et laissent supposer une reprise dans la continuité et dans l'année 1939 de l'activité par Béghin « Le Progrès de la Somme - 27 janvier 1939 - page 2 - 7ème colonne milieu - PAS-DE-CALAIS - Mort de M. François Morel », sur Retronews
  29. Existence de la Compagnie Edmond Dubois depuis 1919 à Dunkerque« Le Nord maritime - 8 mars 1922 - page 4 - 3ème colonne milieu - Dissolution de société », sur Retronews
  30. Témoignage de l'importance de l'entrepreneur Edmond Dubois comme interlocuteur principal lors de la création de la Sucrerie centrale d'Arras« La journée industrielle - 19 août 1922 - page 2 - 5ème colonne bas - ALIMENTATION », sur Retronews
  31. « Avant-propos du Racing-club de Strasbourg - 1 janvier 1953 - page 9 - LEON GLOWACKI - 2ème paragraphe », sur Gallica