Aurora Rodríguez Carballeira

militante socialiste espagnole
Aurora Rodríguez Carballeira
Aurora Rodríguez Carballeira et son chat, dans la prison pour femmes de Ventas, à Madrid, en septembre 1933.
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Aurora Rodríguez Carballeira, née à Ferrol, en Galice, le 23 avril 1879 et morte le 28 décembre 1955 dans la clinique psychiatrique de Ciempozuelos, près de Madrid, est la mère de l'enfant prodige et jeune féministe espagnole Hildegart Rodríguez Carballeira qu'elle assassine le 9 juin 1933[1].

Atteinte de paranoïa, condamnée sous la République espagnole, incarcérée à la prison pour femmes de Ventas et décédée sous l'Espagne franquiste, son histoire a donné lieu à de nombreuses études universitaires, livres et films.

Biographie modifier

Aurora Rodríguez Carballeira est née en 1879 à Ferrol, dans la province de La Corogne, en Galice. Fille du couple formé par Anna Carballeira Lopes et Francisco Rodríguez Arriola, Aurora grandit dans un milieu aisé de la bourgeoisie galicienne[2].

Sa sœur Josefa a un fils, Pepito Arriola, qu'Aurora prend son aile lorsque l'adolescent a 16 ans. Enfant prodige[3], il devient célèbre, étant considéré comme le Mozart espagnol[4]. Ce succès influence Aurora qui décide de concevoir un enfant dans le but d'en faire également un prodige : elle conçoit Hildegart, qui naît en 1914 à Madrid, dans l'objectif d'en faire la fille parfaite[5].

Sa fille Hildegart devient alors une personnalité internationale[5], jusqu'à que celle-ci, militante féministe dès son adolescence, prenne son envol et son autonomie en devant une figure politique et jeune avocate sous la République[6].

 
Le procès d'Aurora Rodríguez Carballeira pour l'assassinat de sa fille Hildegart (1934).

Aurora, atteinte de paranoïa[7], ne supporte pas la liberté de sa fille[8]. Elle assassine Hildegart le 9 juin 1933[9]. Jugée pour cet infanticide en 1934 et condamnée à vingt-six ans de prison, elle est incarcérée à la prison pour femmes de Ventas, à Madrid. Sans jamais regretter son meurtre, elle décède d'un cancer à la clinique psychiatrique de Ciempozuelos le 28 décembre 1955[10].

Morte sous la dictature franquiste, elle est inhumée dans une fosse commune. Son histoire, popularisée par le journaliste et écrivain Eduardo de Guzmán en 1972, est relatée par des travaux universitaires en criminologie et sociologie[11]depuis les années 1970 jusqu'à nos jours[12], ainsi que par des œuvres de la culture européenne contemporaine, tels que La Mère de Frankenstein, livre de l'écrivaine Almudena Grandes (2020) ou encore le film Hildegart[13] de Paula Ortiz (2024)[14].

Postérité modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Marta Martínez Valls, « Rodríguez Carballeira, Hildegart [Madrid 1914 - Id. 1933] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3705
  2. Pedro Cordoba, « In memoriam Hildegart. Un devenir-femme de l’humanité », Critique, vol. 915-916, nos 8-9,‎ , p. 669–683 (ISSN 0011-1600, DOI 10.3917/criti.915.0669, lire en ligne, consulté le )
  3. (es) Andrea Graus, « Pepito Arriola: el “Mozart español” », sur Niños prodigio, (consulté le )
  4. « ccm :: Arriola, Pepito Arriola, Jose Arriola, Jose Rodriguez Arriola », sur composers-classical-music.com (consulté le )
  5. a et b Christopher Stevens, « The mother who created the 'perfect daughter'... then shot her dead », sur Mail Online, (consulté le )
  6. (es) admin, « Hildegart Rodríguez », sur Cartasvivas, (consulté le )
  7. (fr-fr) Aurora e Hildegart Rodriguez, la construcción de un delirio - SOBRE LOS HOMBROS - DéjateTV Consulté le .
  8. Alison Sinclair, « Setting up the interlocutor: Two case-studies in the construction of self in 1930s Spain », Anthropology & Medicine, vol. 10, no 2,‎ , p. 223–238 (ISSN 1364-8470, PMID 26954838, DOI 10.1080/1364847032000122872, lire en ligne, consulté le )
  9. (es) « El día que Aurora mató a Hildegart », sur Nortes | Centradas en la periferia, (consulté le )
  10. « « Les secrets de Ciempozuelos », dans la folie du franquisme », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  11. Ricardo Campos et Rafael Huertas, « “Délire eugénique” et meurtre. Le cas d’Aurora Rodríguez et sa représentation dans le film Mi hija Hildegart », Criminocorpus. Revue d'Histoire de la justice, des crimes et des peines,‎ (ISSN 2108-6907, DOI 10.4000/criminocorpus.250, lire en ligne, consulté le )
  12. (es) « La extraordinaria historia de Aurora Rodríguez Carballeira, la española que engendró una "hija perfecta" y terminó asesinándola », BBC News Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Isambard Wilkinson Madrid, « Sex, eugenics and filicide: film to revisit murder that shook Spain », The Times,‎ (ISSN 0140-0460, lire en ligne, consulté le )
  14. webmaster, « Les secrets de Ciempozuelos d'Almudena Grandes - Romans », sur Que Tal Paris ?, (consulté le )
  15. Ricardo Campos et Rafael Huertas, « “Délire eugénique” et meurtre. Le cas d’Aurora Rodríguez et sa représentation dans le film Mi hija Hildegart », Criminocorpus. Revue d'Histoire de la justice, des crimes et des peines,‎ (ISSN 2108-6907, DOI 10.4000/criminocorpus.250, lire en ligne, consulté le )
  16. Bravo, « Aurora Rodríguez, la peor madre del mundo era española », Vanity Fair,
  17. Thierry Bercault, « A Virxe Roxa ou l’histoire incroyable de la Vierge Rouge au Festival du cinéma espagnol », sur Fragil - Culture, société, initiatives citoyennes, (consulté le )
  18. Las críticas: Hildegart o el proyecto Superwoman, de Barbara Caspar
  19. Najwa Nimri, Aixa Villagrán et Pep Ambròs, Hildegart, Amazon Studios, Elástica Films (lire en ligne)
  20. Pozo, « Najwa Nimri y Alba Planas protagonizarán Hildegart, la nueva película de Prime Video basada en hechos reales », HobbyConsolas,
  21. AlloCine, « Alba Planas », sur AlloCiné (consulté le )

Liens externes modifier