Couvent des Anglaises

couvent situé à Paris, France
(Redirigé depuis Anglaises)

Couvent des Anglaises
Image illustrative de l’article Couvent des Anglaises
Présentation
Culte Catholique romain
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris
Coordonnées 48° 49′ 58″ nord, 2° 20′ 46″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Couvent des Anglaises
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Couvent des Anglaises
Géolocalisation sur la carte : 13e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 13e arrondissement de Paris)
Couvent des Anglaises

Le couvent des Bénédictines anglaises (également appelé couvent des Filles anglaises) du Champ-de-l'Alouette est fondé en 1664 dans le faubourg Saint-Marcel, à Paris. Ses vestiges sont situés au no 28, rue des Tanneries.

Situation modifier

Le couvent s'étendait entre la rue des Tanneries, la rue du Champ-de-l'Alouette et la rue de la Glacière.

Fondation modifier

 
Vue de la cour de l'ancien couvent.

Un groupe de sept bénédictines anglaises fuyant les persécutions dont étaient victimes les catholiques s'installa en 1651 à Paris. Les religieuses achetèrent en 1664 un terrain, partie d'un vaste enclos appartenant à Sébastien Payen seigneur de Persan, puis étendirent leur domaine en 1686 sur des terres du Champ de l'alouette. Les cellules et le cloître sont construits en 1693. La communauté eut pour première supérieure Brigitte More, descendante de l'écrivain Thomas More[1],[2]

Les religieuses désargentées fabriquèrent à partir de 1774 des pastilles et de l'alcool de menthe[3].

Révolution française modifier

 
Bénédictines anglaises.
 
Rue du Champ-de-l'Alouette et son environnement sur le plan de Turgot en 1739.

Sous la Terreur, en octobre 1793, les religieuses furent constituées prisonnières dans leur propre maison. En outre, un décret prescrivit l'arrestation de tous les Anglais présents sur le territoire.

Le couvent fut changé en maison de détention, appelée "la prison des Anglaises" ou "la prison de la rue de Lourcine".

On y envoya bientôt une foule de gens, dont Jacques Duval d'Espréménil, conseiller au Parlement, Marie Babin de Grandmaison, actrice célèbre, Mme de Bonneuil, femme d'esprit, le comte de Sérilly, guillotiné avec son frère le même jour que Madame Elisabeth et son épouse Anne-Louise de Domangeville qui, après sa condamnation, échappa de justesse à la guillotine, Marie-Louise O'Murphy, veuve Lenormand, qui avait été la maîtresse de Louis XV, la duchesse de Luynes, les célèbres dames de Sainte-Amaranthe, tenancières de maison de jeux, Marie-Genevière de Vassan, marquise de Mirabeau, mère du tribun, et de nombreuses religieuses membres d'autres congrégations. Parmi les personnes incarcérées figurait Antoinette-Madeleine de Lévis-Lugny, séparée de biens de Guy de Lévis-Gaudiès[4].

Le , les sœurs furent conduites au château de Vincennes, où elles furent enfermées dans le donjon prévu pour les détenus politiques de l'Ancien Régime. Le , on les déplaça dans un autre couvent, rue des Fossés Saint-Victor. Elles furent libérées après la chute de Robespierre, le . Le vicaire général de Paris jugea prudent de les mettre à l'abri. Le , elles débarquaient à Douvres, et ne quittèrent plus jamais l'Angleterre.

Devenu bien national, leur couvent est vendu en 1799. Il fut partiellement détruit et ce qui subsiste fut transformé en immeubles d'habitations au XXe siècle.

Notes et références modifier

  1. Emile Wiriot, Le quartier Saint-Jacques et les quartiers voisins, Tolra, (lire en ligne), p. 280
  2. Indications sur le panneau devant l'entrée du 28 rue des tanneries
  3. Gérard Conte, C'était le XIIIème, L-M-Le Point, (ISBN 2 90463 04 06), p. 119
  4. Archives nationales, MC/ET/LXXIII, Constitution de rente viagère au profit de Goubeau, 14 nivôse an II (3 janvier 1794) chez Me Boulard, notaire à Paris.

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Article lié modifier

Lien externe modifier